Une fois n'est pas coutume, quelques adages sur le travail pour se remémorer certaines évidences en voie de disparition : « Les gagnants trouvent des moyens, les perdants des excuses » (Franklin Delano Roosevelt), « La chute n’est pas un échec. L’échec c’est de rester là où on est tombé »(Socrate), « Gardez toujours à l’esprit que votre propre décision de réussir est plus importante que n’importe quoi d’autre » (Abraham Lincoln). Où sont ces réalités ? Loin, loin, loin de nous… Le réveil est violent car aujourd’hui le travail est loin d’être une vertu reconnue. Et pourtant en douce, mais en force, certains et certaines luttent activement pour faire tourner le monde... et qui sait le changer !? Pour eux, leurs enfants, le monde et toutes les générations à venir. Car si la méritocratie s’est vue mise au placard depuis quelques décennies, il faut avouer que pour travailler, il faut mettre les bouchée doubles ! Et je ne parle même pas lorsque vous êtes passionnée ! Certains frôlent le malaise et d’autres s’évertuent à vous décourager. Mais non, non, non rien à faire, bosser pleinement et en accord avec son éthique et ses principes (oui c’est possible), c’est mieux que de la vitamine C pure, de l’Acérola ou du ginseng, ça galvanise !
Pendant que d’autres pensent sérieusement à la semaine de quatre jours (mais comment va-t-on rembourser la dette abyssale du pays et donner le goût de l’effort ?), d’autres sont passés dans un certain silence à… la triple journée. Oui, un concept quasi made in USA. Sauf que là-bas, ces profils qui font la fierté du pays, non seulement gagnent très bien leurs vies (« on coûte ce que l’on vaut »), mais sont des exemples de réussite. Hélas, si l’on sait faire de la place - bien plus qu'il n'en faut- aux idées wokistes et déconstructrices en France, c’est étrange comme on promulgue peu cette idée de travail, d'efforts, venue aussi des États Unis. Ne dit-on pas là-bas : "less is more" ("moins c'est plus", à l'origine attribué à l'architecte allemand Ludwig Mies van der Rohe, pionnier du modernisme, pour mettre en valeur la beauté dans la simplicité et la fonctionnalité) ? C’est une évidence : terminées les belles envolées et les chansons martelant avec le sourire le "travail c’est la santé" ! Nous travaillons d'arrache pied presque clandestinement, en taisant nos journées harassantes mais passionnantes. Oui nous nous taisons car nous entendons trop ceux qui travaillent "juste" se plaindre ! C’est eux que la France préfère en ce moment valoriser. Burn out, RSA, journée de 4 jours, RTT non négociables, heure de déjeuner non compressible, règles douloureuses, pause cigarette, pause stress, pause café…. Eux ont pignon sur rue et bureaux. Pour les autres, c’est devenu presque une croisade. Je bosse donc je suis (bien). Comprenez ceux qui bossent, ceux qui aiment bosser, ceux qui ont toujours bossé (quitte à se réinventer) et surtout ceux qui se sont adaptés à leur environnement avec ses changements, ses défis, ses évolutions. Qui ont anticipé ou qui ont su envers et contre tout, épouser pour répondre au mieux à cette société de plus en plus exigeante, polymorphe, déstabilisante parfois, mais qu’importe, il vaut mieux être dans la course que de rester sur le bas côté, non ? Et ce, quitte à répondre de plus en plus à la réalité sans concession mais silencieuse : des demandes de plus en plus criantes, nombreuses et urgentes (pour parer à ceux qui ne font pas et contre lesquels à défaut de solutionner, on n’ose plus lutter ! Vous avez bien dû entendre très souvent : « lui ou elle ne fait rien mais on ne peut pas la virer! ». Dingue !), des appels à l’aide pour permettre à la boîte de tourner et non pas de se perdre et noyer au milieu d’une minorité persiflante…Et voilà, très vite et d’un coup vous voilà propulsé sur une autre planète : la planète de la triple journée Made in France ! C’est-à-dire un boulot de dingue mais fait avec le sourire, dans la bonne humeur et surtout avec efficacité et sans le crier sur les toits. Non, juste une triple journée qui démarre le lundi et s’estompe… le dimanche matin. Quoi ? Sans râler ? Non. Sans burn out ? Non si le travail est bien géré et reconnu (en silence… chut!). Ca pourrait faire des jaloux qui ne boss t pas mais qui n’aiment pas que les autres puissent bosser et être heureux ! On est bien non ?
Première journée : gérer toute l’intendance avec les enfants, magnifique planète mise à part l’éducation nationale devenue un ogre tentaculaire est presque incontrôlable ! En réelle carence et souffrance et qui, malgré quelques vrais professeurs héroïques et professionnels, offre souvent un quotidien anxiogène aux élèves et aux parents ! Le logiciel infatigable « école directe » est devenu votre pire meilleur ami : il vous renseigne sur les réunions, les devoirs, mais bombarde aussi de devoirs, d’exposés… en vacances (qui n’en sont plus !).
La deuxième planète c’est la gestion de la vie quotidienne et des affaires courantes : maison, appartement, travaux, réunions, rdv divers (réunions, école, banque, dentiste…). Les rdv sont donnés à la cinglinglin mais on s’organise Pendant que ceux qui bossent 4 jours ou cultivent le télétravail râlent et sont déjà fatigués le lundi ! Enfin, la dernière planète et non des moindres est celle du travail qui commence très tôt et se termine tard. Une journée riche, parfois énergivore, dure, éprouvante mais épanouissante ! Sur cette planète, exit les mails « merci de voire message mais vous écrivez top tard…». Exit la journée traditionnelle de 8 heures. Bienvenue dans la journée non stop, sms à 7h, lecture des journaux dans la foulée, lecture, traitement et réponses aux mails dès le lendemain, entrecoupés de sport. Oui, c’est le loisir !Puis arrivée au boulot. Réunions. Travail effectif. Téléphone. Gestion et résolution des problèmes sans attendre. Efficacité. Effiscience. Réflexion. Créativité. Intensité. Rire. Émulation. Échange. Épanouissement. Vie d’équipe. Enrichissement. Transmission. Partage. Performance. Réussite. Reconnaissance. Et surtout maîtrise de son emploi du temps. Car même si la journée de travail continue en sortant du bureau, elle s’entre coupe du meilleur, la planète préférée ! À savoir retrouver ses enfants, son mari, son foyer, sortir au restaurant, préparer à dîner, sortir au théâtre. Organiser un dîner, improviser une soirée. Et faire le dîner, partager un repas ensemble, rire, échanger, écouter. Faire réciter les devoirs… de plus en plus longs. Mais réussir à tout boucler et trouver le temps de se poser sur le canapé et… s’écrouler vite au lit ! Pas de problème de sommeil. Le secret ? passer d’une planète à une autre et faire tourner votre univers en étant heureuse. Car le bonheur est une lanterne qui n’éclaire que soi. Car si « Changer c’est s’améliorer. Être parfait c’est changer souvent » disait Churchill et c’est vrai. C’est ce changement permanent, cette mobilité, cette faculté à s’adapter, cette souplesse qui force à se remettre souvent en cause, tout en gérant vos émotions et vos ressentis. Une alchimie de la vie qui nourrit cet élan sur ressort qui vous agite, cette soif de donner qui vous nourrit, et qui permet de vous sentir… utile et vivante.
Barbara Delaroche