Ma minute.com / "J'Accuse...!"

Moi, maman, j'accuse les enceintes scolaires de nous plonger dès la maternelle au cœur d'un système éducatif où tout est souvent schizophrénie et aberrations.

J'accuse cette propension de toujours ressortir des entrailles des excuses insensées aux élèves irrespectueux à répétition, impétueux et irrévérencieux sans oser prendre la sanction sur-mesure et adéquate : l’expulsion le temps de réfléchir.

J'accuse de mettre au ban l’engagement au travail fait en temps et en heure au détriment des excuses à répétition.

J'accuse de donner du crédit sans discontinu moins à la loyauté qu'aux hurluberlus, moins à la morale qu'au disruptif.

J'accuse ce choix cornélien qui oppose toujours le privé et le public alors que les sujets du baccalauréat sont au final les mêmes pour tous !

J’accuse cette différence criante de travail et d’investissements, où les uns ont des semaines et des week-ends sans relâche et les autres, des cartables sans devoirs et des cerveaux très – trop- disponibles.

J'accuse les livres scolaires d'histoire, de francais... de devenir parfois des ouvrages orientés, des pamphlets idéologiques "sous prétexte" de traiter autrement notre savoir, au nom d’une pseudo modernité progressiste ?!

J'accuse les parents démissionnaires de ne pas s'occuper de leurs enfants et de laisser les écoles se charger de leur éducation alors que c'est bie!n leurs rôles... insensé !

J’accuse les parents de violences physiques à l’encontre de professeurs,

J’accuse la justice de ne pas poursuivre ces violences malgré des griefs graves et de donner du crédit à toute cette dérive institutionnelle, relationnelle et générationnelle.

J'accuse la tricherie qui se répand et prolifère chez des – bons- élèves en quête de performances et de gratifications,

J'admire les élèves qui préfèrent l’honnêteté intellectuelle et décident d’assumer leurs notes malgré leurs camarades tricheurs et les moyennes de classe forcément tronquées

J’accuse les enseignants qui sont profs « par hasard", par défaut, par dépit, par déception, ni pédagogues ni structurés et qui poussent les élèves à solliciter l’IA pour comprendre leur matière ! Merci !

J’accuse l’éducation nationale de si mal payer les enseignants, de si mal encourager cette profession-vocation majeure où pourtant certaines âmes mériteraient un César !

J’accuse l’éducation nationale d’envoyer à l’abattoir les jeunes enseignants en ZEP – Zones d’éducation prioritaire- sans aucune autre expérience que leur diplôme fraîchement obtenu, leur candeur et de casser l'envie d'avoir envie en se retrouvant dans des classes où il est impossible d'enseigner car trop occupés à faire régner l’autorité !

J'accuse les programmes scolaires édictés dans les ministères en mal de vraies bonnes idées de ne plus faire lire en classe

De ne plus faire jouer des pièces de théâtre en classe,

De ne plus faire réciter les tables de multiplication, 

De penser que les langues étrangères s’apprennent tard,

De ne plus donner des devoirs à la maison pour s'exercer à la dissertation, au commentaire de texte par crainte de voir les élèves user de chat GPT !

J'accuse Chat GPT et ses fervents promoteurs de censurer l'éveil, la réflexion et l'esprit en devenir des élèves. 

J'accuse chat GPT de rendre bientôt caduques des matières comme les maths et la physique dont bientôt l'élève n'aura même plus besoin de comprendre puisque chat GPT le fait déjà à sa place. 

J'accuse chat GPT de prendre la place des profs dont leur humanité et leur pédagogie (quand ils en sont dotés) sont des trésors inouïs de savoir qui suscitent toujours des "révélations" voire des vocations !

J'accuse l'éducation nationale de ne pas oser reconnaître et détecter plus tôt les littéraires et les matheux ,

Ce qui éviterait bien des souffrances et des découragements inutiles. 

J'accuse les programmes de délaisser des matières qui serviront pourtant toute une vie comme l'économie 

J'accuse les ministères de rester en conclave dans leur certitudes et de ne pas s'ouvrir davantage en misant par exemple sur le sport, matière essentielle et salvatrice, pour permettre aux élèves de se dépenser, de se challenger, de se dépasser et de performer... comme dans les matières magistrales d'ailleurs non ? Et puis bouger, ça lutte contre la malbouffe et l'obésité !

J'accuse lesdits bien pensants de ne pas considérer le français comme l'égal des maths,

De ne pas considérer le français comme l'égal de la physique, 

Et les langues étrangères mineures par rapport aux matières scientifiques.

J'accuse l'enceinte scolaire d’être longue à statuer face à la violence verbale de surveillants, de pions, de cantiniers et d’élèves : un mot irrespectueux est un mot à condamner sur le champ , non ?

J'accuse l'inconsistance scolaire quand parmi ses rangs, elle a un ou une professeure désaxé(e), de le laisser enseigner sous le prétexte piteux que "trouver un remplaçant c'est difficile".

J'accuse les vœux formulés lors de Parcoursup qui font croire que vous serez exaucé ! Alors que c'est faux !

Moi, citoyenne, j'accuse mon pays de ne pas avoir de courage.

D'avoir mis sous le tapis tout ce qui s'appelle respect, ordre, valeurs républicaines, méritocratie, travail, force et honneur… et de n’offrir que le chaos, le désordre, l’injustice et l’incompétence en réponse

J'accuse le gouvernement de n’être plus le garant de l’autorité et de nous exposer partout et sans relâche à la débâcle quotidienne, économique, citoyenne, administrative…

J'accuse ceux-là mêmes d'incurie et de manque crueld'une vision de la France… ils n’ont jamais aimé sinon comment en arriver là ?

J'accuse ceux-là encore, par démagogie, qui préfèrent tuer dans les mémoires les grandes figures de l'histoire française plutôt que de marteler sans relâche et à chaque grande occasion de qui nous sommes les dignes héritiers... et ce, pour plaire aux « djeunes » qu’ils ne veulent pas froisser, tant pis pour le patrimoine et la mémoire collective.

"Flemme, frère".

J'accuse le wokisme d'adouber la bêtise et d'encourager l'inconséquence,

J'accuse ceux qui dirigent de baisser les bras dès qu'il s'agit d'assumer, de panser, de reflechir, plutôt que de faire preuve de bon sens, dès qu'il s'agit de voir loin,

De choisir de façon systématique leurs intérêts personnels plutôt que la survie de son pays.

De toujours rejeter la faute sur les autres et leurs politiques d'avant mais de jamais ne saisir la chance à l’instant T, qui leur est aussi offerte.

J'accuse tous ceux-là de nous tirer vers le bas 

Irrémédiablement et sciemment.

J'accuse la morale de ne pas célébrer la méritocratie quelle qu’elle soit et de préférer à cela le mot rassurant de "parité".

J'accuse ceux qui disent avoir des solutions pour leur patrie, de ne jamais les mettre en place. Faux Don Quichotte des temps modernes.

J'accuse les misérables qui ont le pouvoir d’empêcher les talents qui œuvrent pour restaurer la nation.

De défigurer cette France des lumières en voulant faire croire que l'obscurantisme est mère de toutes les vertus.

J'accuse, je refuse et je rends hommage à Zola qui s'est saisi de sa plume dans L'Aurore pour apporter son aide à l'officier Alfred Dreyfus le 13 janvier 1898, français d'état-major d'origine alsacienne et de confession juive, accusé à tort d'avoir livré des soupentes à l'Allemagne, en s'érigeant contre le président Félix Faure.

Oui, même si aujourd'hui, 150 ans après, Dreyfus vient d'être élevé au grade de général, nos "j'accuse" mériteraient aussi d'être entendus !

Barbara Delaroche