top of page
Rechercher
  • barbaradelaroche

L’itw DayByDay /Gaël Le Bohec:« La pleine conscience ? Un outil contre les inégalités entre élèves »

Dernière mise à jour : 18 août 2021

Journaliste, acteur, animateur(trice), écrivain, directeur(trice) marketing, sportif(ve), responsable communication, avocat(e), maquilleur(se)... retrouvez chaque jour des personnalités aux jobs et aux profils variés qui vous racontent leurs quotidiens forcément passionnants. Découvrez aujourd’hui un témoignage inédit.

Aujourd’hui : Gaël LE BOHEC, député LREM de la 4ème circonscription d’Ile-et-Vilaine.

Le député LREM Gaël Le Bohec, fervent défenseur de la méditation de pleine conscience dans les écoles françaises. Après avoir remis en janvier dernier son rapport au ministre Jean-Michel Blanquer, il est à l’initiative des « Semaines de l’Empathie, de l’Optimisme et de l’Attention à l’école » qui démarrent lundi 17 mai.

Présentez-vous en quelques mots ?

Gaël Le Bohec : Député de la 4e circonscription d’Ille-et-Vilaine. Ingénieur de formation, j’ai créé mon entreprise en 2015 pour accompagner les établissements hospitaliers dans la gestion et l’organisation de leurs stocks. Avant mon mandat, je n’avais jamais fait de politique et je ne me reconnaissais d’ailleurs dans aucun parti. J’ai rejoint LREM avec cette volonté de faire bouger et de changer les choses à mon échelle.

En qualité de député, vous êtes ainsi à l’initiative d’une nouvelle expérimentation dans les écoles françaises qui porte sur la méditation de pleine conscience et qui démarre aujourd’hui même, lundi 17 mai*. Parlez-nous de cette quinzaine de l’empathie... très innovante ?

Ces semaines de « l’Empathie, de l’Optimisme et de l’Attention à l’école » ne sont pas des expérimentations. L’objectif de ces semaines est d’inviter les députés, partout en France, à visiter un établissement de leur circonscription ayant déjà mis en place un programme de pleine conscience ou des initiatives s’y rapprochant. C’est un temps d’échanges, de rencontres, entre les élus, les enseignants et les élèves, dans le but de découvrir et de promouvoir cette pratique, ainsi que ses bienfaits, dans le milieu scolaire.

Quel est l’objectif de cette méditation, inspirée de la spiritualité bouddhiste ? Le mieux-être dans les écoles avec la concentration en plus et le stress en moins ?

Cela fait maintenant plusieurs années que la pratique de la pleine conscience au sein des écoles fait l’objet de nombreuses études scientifiques qui ont démontré ses nombreux bienfaits dans le milieu scolaire : réduction du stress, meilleure concentration et attention, meilleure communication entre les élèves et les enseignants, bienveillance, confiance en soi, climat de bien-être général, etc. La première étude francophone sur le sujet, réalisée en 2017 et dirigée par le professeur Grégory Michel, sur un échantillon de 500 élèves de 4 à 11 ans, a prouvé que la pleine conscience a des effets significatifs sur les élèves, en particulier sur ceux ayant le plus de difficultés, leur permettant de progresser plus rapidement et de rattraper le niveau de la classe. La pleine conscience serait donc un outil efficace en terme de réduction des inégalités entre les élèves.

Gaël Le Bohec sur le terrain, lors d’une d’une sensibilisation autour de la méditation de pleine conscience dans un collège.


Qu’en disent les enseignants et les parents que vous avez croisés ? C’est une « croisade de la méditation » qui recueille de plus en plus d’attention ?

J’ai rencontré de nombreux enseignants formés à la pleine conscience, qui la pratiquent en classe, et leurs retours sont généralement très positifs. Certains parlent même d’un changement total dans leur façon d’enseigner, de voir leur métier et dans leur rapport avec leurs élèves. De plus en plus de parents y sont également favorables et la pratique chez eux. Bien entendu, il y a aussi beaucoup de personnes qui sont réticents et souvent, c’est parce qu’ils ne connaissent pas, d’où l’importance d’organiser des rencontres comme la quinzaine de l’empathie, de l’optimisme et de l’attention à l’école.

On le sait, via les applications mobiles de méditation qui cartonnent auprès d’un large public souvent novice, la méditation est en vogue en France ! Ça « sert » votre cause vous qui défendez son introduction à l’école depuis plusieurs années ?

Le numérique est un marqueur de notre époque, nous ne pouvons pas faire sans. Il faut toutefois faire attention à l’usage que l’on en fait et aux risques d’addictions. C’est un outil qui est proposé en option dans l’expérimentation et qui vient compléter la démarche, le plus important étant de former les enseignants ou de faire venir en classe des instructeurs formés. Par ailleurs, la méditation est un outil permettant également de réduire le temps devant les écrans.

Vous avez remis en janvier dernier un rapport au ministre Jean-Michel Blanquer. Vous avez donc eu un (bon) retour puisque cette quinzaine de l’empathie, de l’optimisme et de l'attention à l’école voient le jour ? Quelles sont les classes concernées ?

Ces semaines sont organisées indépendamment de la proposition d’expérimentation remise au Ministre, dont nous attendons le retour. Un rendez-vous avec le cabinet du ministre et les chercheurs ayant travaillé sur cette proposition est d’ailleurs prévu prochainement. L’objectif de ces deux semaines consacrées à l’empathie, l’optimisme et l’attention à l’école est de faire connaître ce qui se fait déjà dans les écoles, parfois depuis plusieurs années.

Côté programme, cette quinzième va s’articuler autour d’ateliers divers : yoga, méditation, respiration, étirements, etc. ?

Là encore, ce n’est pas nous qui organisons les ateliers. Le but est d’aller à la rencontre des projets déjà existants et de mettre en valeur tout le travail qui a été fait par de nombreux enseignants. Je précise également que le yoga est une pratique indépendante, même si la pleine conscience y inclut quelques postures, notamment dans la relation au corps.

Les enjeux sont-ils importants au-delà de ces deux semaines ? Qu’est-ce qui va être déterminant précisément ?

Cette semaine ne sera pas déterminante dans la mesure où la proposition d’expérimentation est déjà entre les mains du Ministre de l’Éducation et que nous attendons sa réponse. En revanche, elle a été organisée afin de promouvoir davantage cette pratique et ses bienfaits auprès des élus, car elle reste encore méconnue pour beaucoup. Pour la suite, si la réponse du Ministre est positive, nous espérons mettre en place l’expérimentation au plus tôt.

Il y a déjà eu des expérimentations en France ? Où et quels sont les retours ?

Actuellement, plus de 650 établissements scolaires, allant de la maternelle au lycée, et partout en France, bénéficient d’un programme de pleine conscience. Parfois, cela se fait grâce à la formation des enseignants ou par le biais d’un intervenant extérieur. Les retours sont pour la plupart positifs : les enseignants observent des changements, notamment au niveau du climat dans la classe, de la gestion du stress, du niveau de capacité d’attention, ainsi que du bien-être individuel et collectif. Certains nous rapportent même une baisse des violences physiques et verbales. Il faut cependant garder en tête que la pleine conscience n’est pas une solution miracle, mais simplement un outil permettant d’améliorer le bien-être et l’apprentissage à l’école, et qu’elle ne fonctionne pas sur tout le monde.

Ainsi, plus de 650 établissements, de la maternelle au lycée, initient déjà leurs élèves à la méditation, avec des résultats très significatifs, selon une étude menée par l'Inserm à Bordeaux (Gironde). C’est fou... et positif, non ?

Oui, les choses bougent et vont dans le bon sens, c’est encourageant. Mais il faut que les politiques publiques suivent car malheureusement, encore beaucoup d’enseignants pratiquent de manière un peu cachée et sont obligés de se former à leur frais, sur leur temps personnel. Les plans académiques de formation (PAF) devraient proposer davantage de formations à la pleine conscience, or seulement 10 sur 30 académies en proposent aujourd’hui.

Racontez-nous, un peu plus personnellement, pourquoi vous encouragez cette méditation ? Vous pratiquez la méditation... en famille ?

J’ai découvert la méditation lors d’une phase de création d’entreprise : on reçoit beaucoup d’informations et en cela, la pleine conscience permet de se recentrer. J’ai ensuite voulu poursuivre cette pratique au sein même de l’Assemblée nationale, surtout par notion d’exemplarité : pour promouvoir quelque chose, il faut le connaître. Et en restant toujours dans l’optique que ce n’est pas une obligation, c’est une proposition. Je ne l’ai pas fait testé à mes enfants car je ne veux pas imposer. Néanmoins, deux de mes filles la pratiquent et s’y sont intéressées d’elles-mêmes.


« J’ai découvert la méditation lors d’une phase de création d’entreprise » nous confie le député.


C’est dur de défendre un tel projet d’un point de vue politique ?

Oui et non. Ça l’est quand on voit les vagues de commentaires négatifs, parfois même insultants, sur Twitter et autre. Mais ça l’est beaucoup moins quand on a les retours d’expériences, que ce soit des enseignants, des enfants ou autre. Mon souhait, ce n’est surtout pas d’imposer, c’est de proposer et d’offrir la possibilité de la pratiquer.

Le plus bel encouragement que vous ayez reçu à propos de cette initiative ?

Ce sont tous les retours positifs et encourageants des enseignants : beaucoup d’entres eux disent qu’il y a un avant et un après, que les enfants se sentent mieux, en particulier dans les réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP+). C’est ce qu’il y a de plus beau !

Un grand merci à Gaël Le Bohec.


Infos + : Les semaines de « L’Empathie, de l'optimisme et de l'attention » : du 17 au 28 mai 2021.
530 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Maminute.com / « POM POM…PIDOU ! »

Soyons clairs ! Il était un politique moderne et un président de la République singulier (20 juin 1969 au 2 avril 1974 ). Cinquante ans après son mandat, on se souvient particulièrement de lui ! Mais

Post: Blog2_Post
bottom of page