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  • barbaradelaroche

Maminute.com / « POM POM…PIDOU ! »

Dernière mise à jour : 18 avr.


Soyons clairs ! Il était un politique moderne et un président de la République singulier (20 juin 1969 au 2 avril 1974 ). Cinquante ans après son mandat, on se souvient particulièrement de lui ! Mais pourquoi au fait ? Était-ce son profil atypique, lui l’homme de lettres, normalien et agrégé ? Ça change c’est certain de tous ses prédécesseurs et de tous ses successeurs. Etait-ce son intelligence et sa perception du terrain ? Était-ce son amour infini pour la poésie ou son goût de l’esthétisme en tous points ? Sûrement un mélange de tout cela avec résolument un regard visionnaire ! Oui, c’était un homme et un politique qui avaient le bon sens vissé au corps. D’abord, le bon sens paysan (ses origines étaient modestes mais solides, il aimait la pudeur de son père devenu instituteur). Mais aussi le bon sens dans tous les domaines : dans son discernement, dans sa perception de la France. Un visionnaire attentif aux changements sociétaux, un grand réformateur à l’écoute d’une France pleine d’espoir. Un sourire à toute épreuve qui cachait un sens aiguisé du relationnel et des autres, sincère et à ce titre toujours prolifique et vertueux. Un homme lettré, profondément cultivé, riche de lectures et donc d’histoires, qu’importe vraies, romanesques, historiques ou fictives. Lire c’est s’enrichir. “La parole a beaucoup plus de force pour persuader que l'écriture.” Disait René Descartes. Alors il parle souvent. Aux Français d’abord mais aussi à ses équipes, aux journalistes, aux travailleurs, aux anonymes. Écrire c’est se raconter, il le fera aussi avec une dizaine d’ouvrages dont « Le noeud gordien » (un chef d’œuvre de livre de chevet) et « Anthologie de la poésie française »). C’est un élu soucieux de cette France qu’il veut rendre « heureuse »… et ce, au-delà de Mai 68 lorsqu’il est le Premier ministre du Général de Gaulle (alors dépassé par les événements et cette jeunesse en mal de changement). Il est emprunt de raison lorsqu’il balance à un collaborateur et son parapheur pleins de décrets : « arrêter d’emmerder les Français Il y a trop de lois dans ce pays, on en crève, laissez-les vivre, et vous verrez ça ira beaucoup mieux." » »!  Et que dire du premier choc pétrolier en 1973 où il fait appel au peuple et à son bon sens en matière de consommation.

Un certain panache qui nous laisse ko aujourd’hui, un brin orphelins et très admirateurs. Était-ce son rapport aux lettres qui le rendait si unique, vivant, sincère et doué ? Peut-être. Car c’est le président des gens et des Français heureux ! Il ne jouait pas un rôle, ni un personnage. Il était  ancré dans la réalité, avait grandi dans l’ombre assumée du Général de Gaulle. Il  ne cherchait pas à « tuer » le père, pardon le Général, pour exister quand il était son premier ministre . Il a appris et a su s’incliner avant d’être rappelé par ce dernier malgré des divergences : l’un ne comprenait plus la jeunesse, l’autre la décryptant. Pas de prétention. Beaucoup d’humilité et d’intelligence. Celle qui ne s’apprend pas dans les grandes écoles. Celle qui se loge chez les esprits de lumières. Il apportait un regard franc qui lui a permis de prendre les rênes du pouvoir en 69 pour hélas moins de cinq ans (à l’époque nous étions à l’ère des septennats) puisque la mort et la maladie ont eu raison de sa bonhomie et de son règne. Son linceul fut une France malheureuse et triste de perdre un président si aimé.

Aujourd’hui, nous le redécouvrons 50 après sa disparition, pour de nouvelles raisons qui font de lui une personnalité résolument « culte ». Culte pour son sens de la politique mais surtout culte pour ne jamais être décorellé de son cœur d’homme, aussi avisé et plein d’esprit que terrien et proche. Culte pour son modernisme, sa réflexion, son esprit d’analyse, sa prise de recul au cœur des tempêtes, son franc-parler, sa sensibilité assumée et sa pudeur masculine, bref un « homme de faire ». Un vrai. Qui parlait juste et avec le cœur. Ça change et c’est là toute sa force ! Un homme qui s’assumait tel qu’il était. Qui citait du Paul Éluard avec profondeur pour répondre sans détour aux journalistes lors d’un scandale de mœurs de l’époque (en 1969 pour évoquer l’affaire Gabriel Russie professeure de lettres qui avait mis à ses fins à ses jours après avoir été reconnue coupable de détournement de mineurs) . Qui aimait sa femme Claude - elle-même iconique avec ses tenues chic signées Courrège - très souvent souriant et la cigarette à la bouche. Son regard en disait long. De face, de profil, de loin ou de près. Il était photogénique et un brin dandy, malgré lui. Il était peut-être même plus urbain que certains de souche, alliant à merveille l’authenticité de ses terres du Cantal avec son amour de la culture artistique et parisienne.

C’est un homme qui n’avait pas peur de ses émotions. Voilà sa modernité. Il parle politique mais il parle sans cacher. Et pour cause, la France sous son aile n’a jamais été aussi heureuse. Son univers poétique s’invitait en tous points, et lui offrait une sensibilité avisée et une plume soldé. Il écrivait avec talent et esthétisme. La méritocratie comme une illustration parfaite de son parcours scolaire et universitaire, lui l’homme issu d’un milieu modeste. Qui a tant fait et marque :

l’ambition et son héritage, Industrie de puissance, obsession économique, obsession Gaullienne dans la souveraineté,

l’effort et la puissance garants de la liberté.

La France cinquante ans après sa disparition n’est plus heureuse et regrette pas seulement le politique mais l’homme (de lettres) et donc tout son humanisme. Avec son petit sourire au coin des lèvres, comme un air d’insouciance. Comme sur un air de « POM-POM-PIDOU,.ouh ! » à la Marylin Monroe.


Barbara Delaroche

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