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  • barbaradelaroche

L’itw DayByDay / Serge Bueno : « Ma meilleure com’ aux Etats-Unis ? Mon travail ! »

Dernière mise à jour : 27 juin 2020

Journaliste, acteur, animateur(trice), écrivain, directeur(trice) marketing, sportif(ve), responsable communication, avocat(e), maquilleur(se)... retrouvez chaque jour des personnalités aux jobs et aux profils variés qui vous racontent leurs nouveaux quotidiens depuis le déconfinement. Retrouvez aujourd’hui un témoignage inédit.


Aujourd’hui : Serge BUENO, fondateur de Heroes Motors, spécialisé dans la restauration de motos Vintage haut de gamme.

Serge Bueno (à droite), orfèvre passionné de

motos classiques vintage.


« Heroes Motors » ce sont trois boutiques en Californie : un atelier à Los Angeles et deux boutiques à Melrose et Malibu.
Français d’origine, Serge Bueno a quitté Paris en 2013 pour aller vivre son rêve américain. Aujourd’hui, c’est THE frenchie en vogue.

Présentez vous professionnellement en quelques mots ?

Je suis né à Paris, école d’architecture, passionné de photos, d’arts et bien sûr de motos classiques !

Racontez-nous votre rêve américain de Paris à Los Angeles ?

J’avais depuis longtemps ce rêve de vivre de ma passion, les motos, en Californie. En France, je possédais plus de 50 motos dont certaines étaient en caisse comme du bon vieux vin... en attendant de pouvoir les sortir et les exposer dans l’atelier que je voulais créer à Los Angeles. Et puis, enfin, nous sommes arrivés en 2013 avec ma femme et mes quatre enfants, avec cette envie sincère de changer de vie et de tenter l’aventure !



Et deux ans après, en 2015, vous lanciez votre enseigne Heroes motors, un garage de

motos vintage haut de de gamme. D’où vient ce nom ?

D’un magazine que j’adore et qui s’appellait Heroes of the Harley Davidson !

Quel est le concept initial : restaurer des motos américaines mais aussi françaises... un pari osé ?

Mon concept dans un premier temps était de faire partager ma passion pour les motos en Californie. Il faut savoir qu’il existe plus de 600 marques françaises* de « motors » (ndlr : comprendre « motorcycles », c’est-à-dire motos), toutes créées au début du siècle ! J’en possédais moi-même plusieurs... dont des motos d’une valeur inestimable. Ainsi, lorsque j’ai ouvert mon garage (ndlr : en 2015), je n’avais pas de plans ou d’idées précises. Je n’avais aucune idée du marché ni aucun contact aux US donc pour moi l’aventure s’est créée jour après jour. Au début, j’étais seul dans mon atelier que j’avais construit de toutes pièces sur La Brea avenue.

Pourquoi précisément à cet endroit ?

Parce qu’il y avait beaucoup de trafic ! Et puis, un ami m’avait confié que nombre de personnes célèbres prenaient cette avenue quand ils sortaient de la freeway pour monter sur Hollywood...

Visiblement cet ami était de bons conseils ?!

Oui ! J’ai été vraiment surpris de la fréquentation de mon atelier dès les premières semaines : acteurs, producteurs... ils se sont tous précipités dans mon garage pour voir mon travail et découvrir les motos. Pour eux, excepté Harley Davidson, Indian et la Triumph de Steve McQueen (ndlr : dans le film « La Grande Évasion), le monde de la moto classique s’arrêtait là (rires) ! Je suis passé de zéro contact sur mon téléphone à plus de 1000 ! Puis, j’ai créé mon compte FB et IG (ndlr : Facebook et Instagram) et le bouche à oreille a fonctionné. Les personnes venaient voir « qui était ce Frenchie qui avait ouvert son atelier sur La Brea... » et la suite vous la connaissez !

Et puis, peu à peu, vous vous êtes découvert de nouvelles passions autour de la moto ?

En effet, j’ai commencé par faire des casquettes avec mon logo qui ont très vite marché. Et puis comme certaines stars dont Justin Bieber (ndlr : chanteur) les arboraient, le public féminin s’est mis aussi à les acheter ! Puis, j’ai fait des tee-shirts. Et avec la demande grandissante des touristes et fans, j’ai ensuite lancé une collection complète de jeans jusqu’aux blousons en cuir puisque j’avais de très belles collections personnelles. À l’origine, tout cela n’était pas du tout prévu car je suis restaurateur de motos classiques et non « Fashion designer » ! Mais j’avoue que ça m’a énormément plu. J’ai dessiné moi-même toute la collection ainsi que tous les visuels des Tee-shirts qui ont très bien marché.

Pour un dessinateur diplômé de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts à Paris qui se destinait à une carrière d’architecte, la passion a eu raison de tout ?

Oui ! Depuis tout petit, j’aime dessiner et bricoler. Même lorsque je travaillais en France (ndlr : Serge Bueno a dirigé plusieurs agences de communication à Paris pendant une dizaine d’années), j’avais construit dans ma maison un atelier pour restaurer les motos ! Le jour, je travaillais dans mon agence à Paris et la nuit je m’évadais dans mon atelier où je restaurais des motos jusqu’à pas d’heures ! Je rêvais aussi de Californie et de l’atelier que j’allais créer aux US.

Finalement, votre rêve américain s’est concrétisé ?

Oui, le culot combiné au travail ont fini par m’offrir une belle notoriété ici en Californie. Je suis très pointilleux, j’aime la perfection dans mes restaurations de moto.

En marge de votre atelier où vous passez des heures incalculables à retaper vos motos vintage, vous que l’on vous considère comme un véritable « orfèvre », vous avez ouvert également deux belles boutiques à Melrose et Malibu ?

J’ai en effet ouvert deux « stores ». Un sur Melrose (ndlr : au 8611 Melrose avenue à Los Angeles) qui est une magnifique boutique qui s’étend sur 300m2 et un autre à Malibu dans un quartier de rêve (ndlr : inauguré en décembre dernier au 3825 Cross Creek Rd, Unit 9C). On y trouve des vestes en cuir, casques, gants, sculptures, livres en édition limitée ou montres (ndlr : Serge a imaginé et conçu une gamme de produits dérivés made in USA pour offrir « un lifestyle » aux amateurs de ses motos vintage).



À combien se vendent vos sublimes cylindrées qui font le bonheur des collectionneurs mais aussi des commerçants qui en sont friands pour habiller leurs boutiques ?

Entre $15 000 et $500 000. La rareté fait le prix, tout comme la restauration d’ailleurs.



La moto la plus chère que vous ayez vendue ?

$300 k pour un musée à Dallas, le

Haas moto Museum & Sculpture Gallery. J’ai vendu 35 motos dans ce musée et réalisé cinq bronzes de motos (ndlr : Véritables oeuvres d’art de sculptures, Serge Bueno a d’abord commencé par réaliser des motos de bronze de 1m de large puis de taille réelle pesant chacune 500kg et qui nécessite pour chaque modèle 3 mois consécutifs de travail). Il s’agissait des cinq premières motos de courses de l’histoire (ndlr : des motos du début du siècle datant de 1915-1918 : une Indian, une Harley Davidson, une Cyclone, une Flying Merkel et une Henderson Four Cylinder). C’est une réalisation qui est longue et demande beaucoup d’étapes intermédiaires, où chaque composant de la moto est moulé, poli puis assemblé. Le musée Haas moto Museum & Sculpture Gallery a même spécialement créé la « Serge Bueno Room » pour présenter ces motos !



Les grosses cylindrées aux Etats-Unis, c’est véritablement un marché en « or » comparé en France ?

Oui, il y en a même qui achètent des motos pour les mettre dans leur salon ! Il y a véritablement ici beaucoup de collectionneurs avec une vraie culture de la moto ancienne. Mais attention, en France, même si les clients sont plus discrets, certains sont aussi prêts à faire des folies !



Mais ce que l’on sait moins, c’est que derrière les mythiques Indian ou Harley Davidson... se cachent surtout et d’abord des modèles d’origine made in France ?

Il faut savoir que toutes les motos du début du siècle étaient soit françaises soit belges.

C’est facile pour un français d’arriver au pays des bikers ?

Je ne me suis même pas posé de questions ! Tous mes amis en France essayaient de me dissuader en me disant qu’ils ne m’attendaient pas là-bas ! Un ami m’a même dit « c’est comme ouvrir une pizzeria en Italie » ! Mais ces remarques me motivaient encore plus et je n’avais pas peur d’essayer !

Qu’est-ce que vous faites à Los Angeles que vous ne faisiez pas à Paris ?

Profiter du soleil de la plage, les gens sont agréables, pas de jalousie ni d’agressivité, et surtout la reconnaissance de mon travail, ça n’a pas de prix !

Qui sont vos clients ?

Mes clients ont de 7 à 77 ans et ce sont des hommes majoritairement, à 70%! J’ai beaucoup de touristes, japonais, brésiliens et français bien sûr. J’ai lancé aussi une ligne de tee-shirts pour enfants, identiques à ceux des papas qui m’en ont fait précisément la demande. Enfin, j’ai aussi une clientèle de filles qui sont fans de mon travail bien qu’elles ne soient jamais montées sur une moto. Elles adorent notamment les casquettes !


Johnny venait souvent chez vous, c’était une « belle publicité » qui vous a permis de vous faire connaître des people ?

Je n’ai pas cherché les réseaux people. Mais évidemment, avoir Johnny qui vient chez vous,

qui plébiscite la marque et porte mes vêtements, cela compte énormément ! Grâce à celui, j’ai eu de beaux articles dans Paris-Match, Auto-Moto, etc. Et puis, sur le dernier Instagram qu’il ait fait, Johnny portait un t-shirt Heroes Motors... alors oui, Johnny a beaucoup compté. Cela m’a construit une bonne publicité, mais de manière générale people ou pas, ils restent pour moi des passionnés et amis. Et puis en Californie, les People s’ils sont célèbres, vivent plus plus librement qu’en France ! Mais il est vrai que lorsque des personnalités telles que Mel Gibson porte votre casquette ou encore Pierce Brosnan (photo ci-dessus) qui vient souvent à la boutique de Malibu, ça participe à la notoriété ! À Malibu, il existe une réelle solidarité qui est palpable. Ainsi, de manière générale, j’ai des liens très proches avec eux. J’essaye d’être toujours très disponible pour eux malgré mon emploi du temps.




Vous avez aussi sorti en mai dernier un livre avec Gilles Lhote « L’art de la moto », publié en France et aux Etats-Unis. On vous découvre aussi un autre talent : celui de photographe puisque c’est vous qui avez réalisé les très beaux clichés de motos ?

Gilles est un très bon ami. Je l’ai connu par le biais de notre regretté Johnny Hallyday. Gilles a écrit beaucoup de livres sur Johnny et nous nous sommes rencontrés plusieurs fois et avons appris à nous connaître : Gilles a un talent fou ! C’est lui qui m’a proposé de trouver un éditeur et de faire un livre ensemble. Comme j’ai étudié la photo lorsque j’étais jeune, chacune de mes motos est passée dans mon studio photo, que j’ai construit à côté de mon atelier sur La Brea. L’idée à l’origine était de les photographier et de garder un souvenir de mon travail, car je savais qu’une fois vendue, je ne reverrai plus la moto en question ! Ainsi, pour moi, sortir ce livre était un rêve : avoir toutes mes photos sur un support et le partager à plusieurs milliers d’exemplaires.

Vous qui étiez expert en com’, quel est finalement le « must » pour communiquer aux États Unis ? Le plateau d’Oprah Winfrey ? Les réseaux sociaux ?

Le travail bien fait ! La passion et bien sûr ensuite les réseaux sociaux avec

Instagram qui est la meilleure com’. Il faut toujours communiquer une bonne image de son travail avec de beaux visuels. Le naturel se construit et ne se fabrique pas.

Un quotidien à vos côtés au boulot ça ressemble à quoi ? Combien de personnes bossent avec vous ?

Avant la Covid19, nous étions 6. Aujourd’hui, je suis seul avec mon mécano à l’atelier et avec mon manager Sylvain qui s’occupe des ventes online.

Vos projets ?

Survivre au Covid19 ! Lorsque la pandémie a frappé à nos portes, j'avais pleins de beaux projets comme réaliser pour une marque de luxe une moto. Avec une scellerie à l’effigie de la marque mais tout s’est arrêté net. J’espère que la situation sanitaire va s’améliorer... et que les projets reprendront. J’ai hâte !

Comment se porte le commerce avec la crise sanitaire très présente aux États-Unis ?

Ah la pandémie... j’ai très peur pour les mois à venir. L’essentiel de mon chiffre d’affaires vient des touristes et donc l’année s’annonce très compliquée... Il va falloir improviser mais malgré tout mon atelier reste ouvert et je travaille sur plusieurs projets de motos.


Votre plus beau souvenir depuis l’ouverture de votre atelier ?

Les lettres de motivations de mes clients lorsque j’ai demandé ma Green Card et ma rencontre avec Bobby Haas, propriétaire du Haas moto Museum & Sculpture Gallery. Un homme unique avec qui j’ai appris beaucoup.

Pour conclure, racontez-nous « votre »

Los Angeles... Votre plat préféré ?

J’ai découvert les sushis, les vrais, je pensais à Paris en manger mais... ici je peux en manger tous les jours ! Lorsque je veux manger Français, mon ami Olivier Martinez (ndlr : acteur français) m’a fait découvrir le Petit Trois, une célèbre brasserie française ouverte par un des « 3 gros », un délice ! (ndlr : adulé des médias américains, notamment depuis sa participation au jury de The Taste, le reality show culinaire d’ABC, le chef français Ludo Lefebvre est devenu en quelques années une rock star de la cuisine aux Etats-Unis).

Votre endroit préféré pour sortir ? La plage en famille.

Pour faire du sport ?

Dans mon jardin et j’essaie aussi de nager tous les jours. Le sport est vital pour moi, il me vide l’esprit et me donne une bonne énergie.

Enfin, votre moto favorite et votre endroit préférés pour rouler ?

Ma Ducati Paul Smart pour aller le week-end dans les canyons de Malibu...


Un grand merci à Serge Bueno.


 * Peugeot, BFG, Barigo, Boccardo, ELF, JMC, Hker, Godier Genoud, MF, Pemda, Scorpa, Voxan, Magant-Debon, Avinton, Terrot...

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