Une actrice, une personnalité, une vie… Voici l’envers du décor de stars, entre bonheurs et failles, qui ont marqués à jamais l’histoire du cinéma.
Inoubliable Scarlett O’Hara d’Autant en emporte le vent - Gone with the Wind -, dont la première fut le 16 décembre 1940 à Atlanta. Vivien Leigh a alors tout juste 27 ans. Et Hollywood reste K.O devant cette beauté sauvage. Derrière ce rôle culte, une femme, une vie entre ombre et lumière Comme Vivien n’a eu de cesse de le répéter, elle n’a pas été que Scarlett ! La preuve : de sa naissance à Darjeeling en Inde en 1913, en passant par ses débuts fulgurants en Angleterre, où en une nuit grâce à la pièce « Le masque de la Vertu », elle devint connue à 22 ans ! Il y a aussi son coup de foudre pour l’acteur surdoué Laurence Olivier, alias Larry, et leur folle histoire d’amour un brin shakeasperien. Pour décrocher Scarlett, elle a triomphé face à 1400 candidates dont Paulette Godard, Bette Davis ou Katherine Hepburn. C’est en découvrant le livre de Margaret Mitchell que le cœur de Vivien s’emballe pour l’héroïne. Elle le sait, Scarlett c’est elle. Elle envoie des photos au producteur David O’Selznick qui la refoule : pas assez impétueuse. Elle s’obstine et se présente à lui en Scarlett telle qu’elle se l’imagine : en petite robe noire pour souligner sa fine taille, du 48. O’Selznick qui cherche désespérément sa Scarlett depuis deux ans en reste bouche bée. Elle signe son contrat un vendredi 13. « J’aurais dû me méfier » avouera-t-elle plus tard. Si elle s’entend à merveille avec Clark Gable malgré ses fausses dents « qui lui donnent une haleine de bouc », le tournage à Hollywood s’éternise : 5 mois et 700 scènes. Elle reçoit l’Oscar en 1940 et s’en sert comme cale-porte ! Ce qui compte pour elle, c’est jouer et épouser Larry chéri. C’est chose faite le 31 août 1940. Après les Windsor, c’est le couple le plus en vogue d’Angleterre, « le couple royal » du théâtre. SA mélodie du bonheur avant les années noires : tuberculose sur le poumon droit, deux fausses couches et des traitements par électrochocs pour une maladie encore mal connue à l’époque : maniaco-dépressive.
Pourtant, elle enchaîne les films et quels films : Un tramway nommé désir. Marlon Brando a une réputation de voyou. Elle le trouve charmant. Après avoir demandé à quoi elle se parfumait – « l’eau de Joy et de vodka »- il lui lâche : « moi, je ne me lave pas, je crache en l’air et me mets dessous ». Elle adore. Deuxième Oscar mais son rôle torturé a déteint sur elle. Elle quitte son Larry qui entre temps est devenu Sir mais aussi barbant… Même s’ils resteront éternellement liés, c’est une première mort dans l’âme. La maladie la rattrape le 7 juillet 1967 où elle s’éclipse à jamais âgée de 53 ans. « Bordel de merde » était son juron préféré elle qui parlait sept langues et qui avait pour philosophie : « demain sera un autre jour ». Un adage ciselé au fil des années par ce petit bout de femme au caractère bien trempé, dotée d’une fougue saisissante, et débordante d’énergie. Scarlett me survivra » avait lancé Vivien. C’est toujours vrai plus d’un demi-siècle plus tard…
Barbara Delaroche