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  • barbaradelaroche

Psycho / « Confinement : L’heure de(s) Vérité(s) »

Dernière mise à jour : 31 mars 2020


Nous voilà confinés depuis le 17 mars dernier. Date de la mise en application des mesures de confinement, annoncées la veille par le Président de la République et son gouvernement.

Pour certains, un remake « heureux » du film « Un jour sans fin » de Harold Ramis avec Bill Murray alias Phil Connors : chaque jour, le personnage comprend qu’il doit changer sa perception des choses s’il veut retrouver le cours de sa vie.

Pour d’autres, l’obligation de vivre « confinés » certes, mais libérés des transports quotidiens, libérés des contraintes de trajet. Pour d’autres encore, l’occasion d’être avec ses enfants et ne plus les voir grandir de loin, malgré le rythme ultra soutenu des journées à la maison : leçons et devoirs, repas, jeux, rires, colères, caprices, etc. Pour d’autres aussi, l’occasion de se retrouver enfin à deux, en couple « confiné mais heureux » ou hélas pour certains couples, un constant amer : sommes-nous vraiment faits l’un pour l’autre ? Sommes-nous faits pour vivre ensemble toute une vie ? C’est l’occasion de le savoir vraiment ! Et pour d’autres enfin, la solitude comme seule compagne. Silencieuse, pesante, omniprésente et à apprivoiser...


La liste est longue et tant mieux car la diversité est grande. Mais quelle que soit la situation ou le schéma social (célibataire, en couple ou avec des enfants), le constat est néanmoins le même pour tous : l’heure de vérité est derrière chacune de nos portes. Seule nuance : le chemin et le temps qu’elle mettra pour nous interpeller. Mais au final, elle finira par s’imposer irrémédiablement à nous. Avec cette conséquence directe de nous faire réfléchir à ce monde, à notre propre existence, au sens de la vie, à notre « vie d’avant », au couple que nous sommes, à la famille que nous formons, à l’individu que nous incarnons.


Oui, ce confinement nous invite à réfléchir à la vie. A celle d’avant, à celle d’aujourd’hui et à celle qui nous attend quand tout cela sera terminé. Ce que l’on aimait. Ce que l’on regrette de ne plus avoir et ce qu’on l’on aura envie de faire après ?

De là à dire que cette pandémie mondiale pourrait s’apparenter à un examen « forcé » de conscience individuel ? C’est fort probable. Lisez plutôt... L’heure de vérité a deja sonné.

L’heure de vérité de l’environnement et de la planète.

Le résultat est sans appel : il y aura « un avant et un après coronavirus » pour le climat. Dans de nombreux pays, la pollution de l’air a considérablement diminué, offrant à la planète un bref moment de répit. Ce phénomène est particulièrement visible en Chine, le berceau de l’épidémie, où plusieurs instances scientifiques ont scruté, depuis l’espace et à travers les données récoltées par leurs satellites, les évolutions du taux de particules fines et de polluants dans l’atmosphère. Leur constat est sans appel. En janvier et février derniers, la concentration de dioxyde d’azote (NO2), un gaz très toxique émis par les véhicules et les sites industriels, a diminué de 30% à 50% dans les grandes villes chinoises par rapport à la période en 2019. Le taux de monoxyde de carbone (CO) a, quant à lui, baissé de 10% à 45% dans toute la région entre Wuhan et Beijing. Les niveaux de particules fines ont aussi chuté de 20 % à 30 % en février par rapport aux trois années précédentes. L’épidémie aurait conduit à une réduction de 200 millions de tonnes de rejets de CO2, ont calculé les chercheurs.


C’est tout le paradoxe de la situation actuelle. Pour plusieurs scientifiques, l’épidémie aurait indirectement sauvé des vies. « Les mesures de confinement et de ralentissement économique, en Chine, sont de bonnes nouvelles de santé publique, souligne le chercheur François Gemenne. Le nombre de vies épargnées grâce à la baisse de la pollution atmosphérique est plus important que le nombre de morts causés par le coronavirus ». Il y a eu pour l’instant, en Chine, 3.500 décès liés au coronavirus tandis que la pollution atmosphérique tue en moyenne chaque année 1,1 million de personnes. Un chercheur de l’université Stanford, en Californie, Marshall Burke, a fait différents calculs. Il estime que « la réduction de la pollution en Chine a probablement sauvé vingt fois plus de vies que celles qui ont été perdues en raison du virus », écrit-il sur le site web G-Feed, un groupe de travail sur la société et l’environnement.


Le constat d’une baisse des émissions de gaz à effet de serre et des particules fines n’est pas spécifique à la Chine. Il s’observe dans plusieurs régions du monde et notamment en Italie. Dans la vallée industrielle du Pô, dans le nord de la péninsule, la chute des émissions de dioxyde d’azote est considérable. Dans un communiqué publié le 13 mars dernier, l’Agence spatiale européenne écrit que « bien qu’il puisse y avoir de légères variations dans les données en raison de la couverture nuageuse et des changements météorologiques, nous pensons que la réduction des émissions coïncide avec la mise en confinement de l’Italie, la diminution du trafic et des activités industrielles ».


Même s’il est encore trop tôt pour l’affirmer publiquement, plusieurs scientifiques, interrogées par Reporterre,s’accordent sur l’idée que les émissions de CO2 au niveau mondial vont baisser à court terme du fait du ralentissement économique. En février 2020, le trafic aérien a diminué de 4,3%, en raison de l’annulation en raison de l’annulation de dizaines de milliers de vols vers les zones touchées par la pandémie. Cette tendance va s’accroître avec les récentes annonces de Donald Trump et de l’Union européenne, qui ferment leurs frontières. Ces derniers jours, plusieurs dirigeants politiques, comme Emmanuel Macron, ont aussi plaidé pour une nécessaire relocalisation de l’activité productive.


François Gemenne, chercheur à l'université de Liège et membre du Giec, affirmait récemment au Point que le niveau de pollution va se trouver réduit, grâce à des mesures drastiques qui n'ont pas été choisies. « On voit la qualité de l'air qui s'améliore, en Chine ou ces derniers jours en Italie, les dauphins qui reviennent nager dans les ports de Sardaigne… Les chiffres sont impressionnants. Finalement, c'est la pandémie qui aura le plus d'impact sur le réchauffement climatique. En Chine, elle pourrait presque avoir des effets bénéfiques en termes de santé publique ! La surmortalité liée à la pollution atmosphérique y est estimée à un ou deux millions de personnes chaque année, et la pollution a diminué de 20 à 30 % pendant la crise. Pour un bilan d'environ 3 500 morts du coronavirus, combien de vies épargnées par une meilleure qualité de l'air ? »


A contrario, contacté par Reporterre, le scientifique Hervé Le Treut nuance l’idée d’une future embellie climatique. « On est encore loin d’inverser la courbe. Les émissions ont continué d’augmenter ces dernières années. Le changement climatique est lié à l’accumulation de gaz à effet de serre produits depuis plusieurs décennies, ce n’est pas quelques jours ou mois de pause qui changeront le phénomène. C’est complètement marginal ».


Surtout, la relance qui suivrait la pandémie pourrait s’avérer particulièrement polluante, comme en 2008 au sortir de la crise financière, où on avait assisté à un rebond des émissions. La Chine pourrait rouvrir ses usines à charbon et les différents gouvernements faire le choix d’investissements dans les énergies fossiles pour relancer l’activité économique le plus rapidement possible


Enfin, à la question de savoir si cette crise devait nous pousser à revoir notre modèle, en référence à l’allocution du Président Macron le 12 mars dernier, il répond ainsi : « La question c'est de savoir comment on fait pour réinventer ce modèle. Les mesures économiques et les aides qui seront versées aux entreprises à l'issue de la crise peuvent être un vecteur de transformation, et ne pas seulement servir à compenser les pertes pour revenir à la situation d'avant. L'État va devenir un planificateur économique et investir des centaines de milliards d'euros. Il pourrait saisir l'occasion pour aller vers une économie décarbonée. Est-il utile de sauver toutes les compagnies aériennes, notamment les low cost ? Va-t-on sauver les compagnies pétrolières ? C'est une occasion unique d'opérer une véritable transition écologique ».


Sur l'après coronavirus, deux visions s'opposent. La première avec ceux qui pensent qu’avec cette crise, on va revoir notre mode de vie, être plus responsable et plus local. La deuxième avec les autres qui prétendent que c'est la fin d'une époque. Et entre les deux, il y a forcément quelque chose à trouver et l’après à inventer. Des chercheurs en effet s'inquiètent d'une augmentation de Co2 une fois la crise sanitaire liée au coronavirus passée. Après la crise financière de 2008, la production de dioxyde de carbone avait augmenté de 4% dans les pays riches. Qu'en sera-t-il avec coronavirus ?


L’heure de vérité à échelle humaine

Seul, en couple, célibataire, marié, divorcé, jeune, senior... l’heure de vérité sonnera pour chacun. Qu’en ressortira comme expérience ce confinement pour chaque individu ? Quelle résonance a ou aura ce confinement pour chacun de nous ? Un poids, un traumatisme, une expérience éprouvante ? Une parenthèse forcée mais constructrice ? Un mauvais souvenir ? Forcément, chacun d’entre nous devra faire son propre examen de conscience pouvoir reprendre le cours de sa vie. Ou à déjà commencé à le faire durant ce confinement. Parce que oui, cette « isolation«  humaine, forcée et massive, ce décor oppressant de rues désertes, ce silence pesant et parfois brisé par la sirène du Samu, cette distance obligatoire d’un mètre entre chacun de nous, ces rayons de magasins dévalisés, ces regards furtifs et masqués dans la rue, cette interdiction de voir ses proches, ses amis... comment surmonter ces épreuves inattendues ? Comment contrer ce confinement au jour le jour ? Comment résister à ce sentiment d’angoisse ? A cette chape de mauvaises nouvelles de dehors ? La réflexion. Réfléchir pour s’échapper de ce confinement. Réfléchir pour utiliser ce confinement. Réfléchir pour comprendre ce que l’on vit, ce que l’on ressent, ce que l’on en tire. Pour en sortir vainqueur ou du moins « aguerri » au moment où l’on pourra de nouveau remettre le nez dehors.

En effet, nos vies modernes laissent peu de place aux moments de réflexion in extenso. Et il faut donc considérer cette période de confinement

comme plus précieuse que jamais. Chacun et chacune peut le voir comme bon lui semble : un message divin. Un signe. Une fatalité. Une réalité. Un hasard. Une conséquence. Une épreuve, etc. Bref, un moment très propice la réflexion ! Mais à l’inverse, le confinement peut aussi souligner et accentuer les dérives existantes. A l’image des violences conjugales. Depuis le début du confinement imposé contre l'épidémie de Covid-19 en France, les violences conjugales ont augmenté de 32%. Face à cette hausse, Christophe Castaner a annoncé jeudi 26 mars la mise en place d'un dispositif d'alerte. Les femmes victimes de violences pourront se rendre en pharmacie et bénéficier de la protection immédiate de la police ou de la gendarmerie. Un confinement doublement assassin. Une double peine donc qui mérite une double réflexion !

L’heure de vérité du schéma familial

Pour les parents qui courent toute l’année, qui sont pris pr le rythme effréné de leurs « jobs », qui croisent leurs enfants en coup de vent le soir, qui ont établi un planning ultra serré à l’égard des nanny pour gérer aux mieux les enfants, l’heure est au bilan. Idem aussi pour les parents qui avaient fait le choix de vie d’adapter leur travail à leurs enfants. L’heure est au bilan. Idem pour les mamans au foyer. Ou les working girl. Les patrons. Les salariés. Les commerciaux. Et consorts. Pour tout le monde des parents, marié ou divorcé, en couple ou séparé, l’heure est au bilan : avec le confinement, la famille est devenue un plein temps. Le job majeur. La priorité de la journée. Au-delà du télétravail, des pressions hiérarchiques... la famille ne se met plus entre parenthèse. Et elle éprouve même les mamans les plus volontaires « soit j’en tue un soit je deviens dingue ! » confie une maman poule à propos de ses enfants. Et que dire des enfants eux-mêmes ? Les parents confinés sont devenus omniprésents et tout-puissants : professeurs, tuteurs, partenaires de jeux, cuisiniers... ils cumulent tous les rôles, un brin surpris : « on n’a jamais eu l’habitude de faire autant de jeux de société avec les enfants » confie un papa ! Alors... est-ce qu’il était temps de se retrouver entre nous « par la force des choses » ? Oui peut-être. En tous les cas, on ne peut plus ignorer « l’esprit de famille » que nos vies d’avant cumulées au rythme de dingue, nous empêchait de cultiver. Notre nouveau job aujourd’hui à nous tous parents ? Un CDD à plein temps non rémunéré mais riche d’humanité, avec pour objectif de générer, de retrouver voire de créer un équilibre familial, une harmonie... en réponse aux effets du confinement. Sic.

L’heure de vérité... tout court

Finalement, quel que soit le statut de chacun, nous n’échapperons pas aux questionnements. Sur soi. Les autres. La vie. Le sens de la vie. Nos proches. Avec en fond de toile cette pandémie qui s’immisce partout et qui nous force à réfléchir autrement qu’avant. Qu’est-ce que confinement nous a appris ? Que retiendra-t-on de cet emprisonnement ? De cette liberté surveillée ? De cet embargo ? De nous ? Des autres ? Du monde ? De cette planète ? De la nature qui se régénère sous nos yeux complices ? De la qualité de l’air qui s’améliore alors que nous sommes enfermés ? Les images ont été révélées par l’agence spatiale européenne (ESA), grâce au satellite Copernicus Sentinel-5P. Elles comparent les niveaux moyens de dioxyde d'azote du 14 au 25 mars et les niveaux moyens mensuels de l'année passée. On peut voir une nette amélioration de la pollution  au-dessus des grandes villes d’Europe, et plus précisément Paris, Milan et Madrid. En cause : la mise en place de mesures de confinement, pour lutter contre la pandémie du Covid-19. Enfin, que dire de ce silence... ce silence... ce silence qui rappelle sans cesse et à toute heure le confinement qui dure ?


Alors oui, que l’on soit croyant ou pas, optimiste ou fataliste, rêveur ou réaliste, solitaire ou pas, cartésien ou irrationnel, jeune ou vieux... ce confinement nous interroge tous. Et c’est ce qui nous rend vivants ! Alors si ce moment de vérité était une chance pour chacun et chacune de nous connecter à nous-mêmes ? Une chance de réfléchir à ce que nous sommes vraiment, avant de reprendre le cours de notre vie, lorsque la pandémie aura été vaincue.

Un jour prochain, les livres d’histoire et les livres scolaires parleront avec gravité de cette pandémie qui aura frappé le XXIe siècle dans sa tout juste vingtième année. De cette guerre silencieuse, mondiale et confinée contre le coronavirus que le monde aura dû livrer... Espérons alors très fort que l’on parlera aussi de l’humanité qui aura retrouvé un visage plus humain, des espèces menacées qui seront devenues nombreuses, des Cercles Polaires de l’Arctique et de l'Antarctique qui se seront régénérés, avec des icebergs et des blocs de glace de nouveau solidifiés... avec comme conséquence immédiate de faire taire à jamais les climatosceptiques.

Espérons aussi très fort que la flore et la faune terrestres et sous-marines, régneront enfin... oui enfin en toute intelligence avec les hommes et les femmes, assagis et réfléchis, sur la Planète bleue et les Océans.


Sources et liens :









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