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  • barbaradelaroche

Maminute.com / « Ô chiens parisiens ! »

Dernière mise à jour : 28 nov. 2023

Ils sont là. Ils vous regardent. Ils sont en laisse, assis, tantôt sages, tantôt frétillants, dans la rue, devant un magasin, devant la boulangerie, à un café, rêvant de gambader les poils au vent. Les chiens parisiens. Hier, les chiens au poil luisant de Monsieur et Madame qui avaient de l’espace dans leurs appartements parisiens. Aujourd’hui, « cleps à la langue pendante " à la mode et de quiconque. Ou à l’opposé, objet de consommation et de statut social bling bling avec dog sitter et massage, aux habits comme Barbie... version chien !  De l’étudiant qui a 10m2, au couple fauché qui idolâtre ses huskis qui "bouffent" tout - leurs économies et la nourriture - , à la famille qui se serre la ceinture pour accueillir l’animal tant réclamé par les enfants, aux bobos qui se paient le luxe d’avoir plusieurs chiens et qui s'américanisent (en empruntant les codes de Los Angeles, le temple du chien !), le spectre est large ! Mais finalement, rarement le chien est pris pour ce qu’il est intrinsèquement : un animal de compagnie ! Ainsi, les chiens de toute taille pullulent dans la capitale. Pour quiconque aime réellement les animaux, voir les chiens parisiens réduits à peau de chagrin, est un crève cœur. Ils semblent attendre qu’on leur enlève la laisse, qu’on les caresse ou qu’on cesse de leur "aboyer" dessus : « ici... pas touche...couché, debout, assis, pas mangé, au pied, allez, etc ». Pas royale la vie de chien.  Pour la plupart, ils guettent le retour le soir de leurs maîtres et maîtresses. Les plus chanceux - ils sont rares mais ils existent - suivent toute la journée leur mentor, même au bureau et c’est une idée qui fait son chemin ! Ceux-là ont la belle vie « de château », suivent au pas de course leurs maîtres et n’ont pas une minute à eux ! Tout en alternant caresses, promenades et attentions en tout genre. C’est que le chien bénéficie d’un fort pouvoir d’attrait et favorise le lien social !

Les autres, eux, ont un champ limité. Les sorties sont rares et monocordes : dans la cour, dans  le square, autour du square, autour du pâté d’immeubles. Ô tristesse, suspens ta laisse ! Ils regardent d’un air triste et envieux les enfants qui courent libres et heureux, à vélo ou à pieds. Ses sens toujours en éveil sont constamment ajournés. Leur routine commence le matin tôt, puis redémarre le soir. Parfois, ils goûtent à la joie de courir sans laisse mais leurs maîtres les traquent pendant leurs besoins ou à l’inverse - comme bien souvent -  les laissent uriner partout voire pire. Le pavé parisien  est devenu un terrain miné, sale qui défigure la plus belle ville du monde. Non les chiens ne sont pas responsables. Ce sont les propriétaires qui le sont. Ce sont eux qu’il faudrait éduquer. Ne dit-on pas tel maître tel chien ? Regardez bien… la ressemblance est souvent frappante. Parfois c’est un fort joli duo et parfois non !

Ah il a bon dos le vivre ensemble !  Il faudrait rappeler qu’avoir un animal implique des responsabilités et des devoirs. Offrir une vie de chien, ça ne s’improvise pas. Hélas, à la place, son seul os c’est… la poussière du vent qu’il mord à pleine dents. Alors le chien parisien a compris que son sort dans la ville était limité. A croire que ces "faux amis" des chiens les choisissent pour combler, que sais-je, un vide sentimental ? Une frustration de petits appartements parisiens ? Un individualisme ? Une inaptitude ou un caprice ? Le fait est qu’ils en négligent leurs animaux qui le leur rendent bien. Les chiens les tirent par la laisse et eux, font mine d’avoir le dessus sur les canidés. Et ne parlons pas des ados qui ont eu gain de cause : avoir un chien  et qui s’acquittent de leur corvée en faisant la tronche tout en textotant à fond, loin du regard familial ! Toujours pas d’interaction entre l’homme et l’animal. Spleens garantis ! Est-ce le nouveau dada parisien ? La nouvelle mode ou norme ? Fini le b.a ba d’aimer les animaux, à savoir les accueillir dignement et s’en occuper vraiment. Aujourd’hui, on ne veut plus d’enfants, ni être en couple, ni se marier, mais on veut que Paris ait un air de campagne, tout en consommant local mais en laissant les lumières allumées et en polluant à tout va avec les déjections canines. D’ailleurs, la liberté des uns ne commence-t-elle pas là où s’arrête celle des autres ? Je crains que même le chien, pourtant hier le meilleur ami de l’homme, n’ait plus assez de mordant pour raisonner son maître, le rat des villes qui joue les rats des champs.

Barbara Delaroche

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