À droite,
À gauche,
Sur les ponts (pas d’Avignon)
Dans les cotes,
Sous les tunnels,
Sur les trottoirs,
Les routes,
Les couloirs,
En valseuse,
En grimpeur,
En peloton
Ou même en poisson pilote,
Que l’on s’accroche,
Ou que l’on soit dans la roue,
Dans la capitale, chaque jour
C’est un véritable Paris-Roubaix.
Avec les voitures-balais !
Pas de pavés mythiques
Comme « le Carrefour de l’arbre »,
Ou de boue normande
Seulement la mer…de parisienne.
Ici pas de Fausto Copi, ni de Roger Vlaeminck
Ou Octave Lapize,
Non… Uber eats, Kaba, Deliveroo roulent avec les bobos,
Tous en file indienne est commune !
Drôle de rodéo…
Les pédaleurs arrivent de partout,
Foncent sur les piétons (ça rapporte des points ?)
Montent sur les trottoirs,
Et jaillissent à tous les coins de rue
Comme des balles de tennis lancées à toute berzingue,
Comme un essaim de guêpes,
Qui grouille sur la capitale.
Un flot incessant de deux roues,
Plus citadins que cyclistes,
Un œil sur la route et l’autre sur le portable.
Ça s’agite, ça pédale, ça râle (souvent), ça grille les feux rouges, ça chantonne (pas souvent), ça met la plaque, ça monte aux balustrades, ça va à contresens,
Et ça visse et ça visse et ça visse !
Les rois du braquet sont au guidon
Hop, il faut bien chasser !
Pas de maillot à poix, rose, blanc ou jaune à l’arrivée
Ils finissent tous ou presque à égalité,
À la sueur près de leurs fronts,
Comme roulés sur la jante,
Ils sont tous là !
Le peloton ne s’arrête jamais
Comme un eternel relais !
Le Paris-Roubaix à Paris
C’est tous les jours de l’année.
Visionnaire Théodore Vienne ?
Sa course née en 1896 à Roubaix est bizarrement délocalisée !
Les bras lui en tombent pardi !
Évidemment avant 1966, la course partait de la région Parisienne et non de Picardie !
Mais c’est bien sûr … voilà que tout s’explique !
Néanmoins, quelle drôle de folie … cette course à Paris !
Avant surnommée « l’enfer du Nord »,
« La dure des dures », « la Pascale » ou « la reine des classiques » aujourd’hui, elle a des airs d’ « enfer de Paris » !
Ici on ne traverse pas des champs de betteraves…
Non. On respire les pots d’échappement et on roule sur les Grands Boulevards,
Mais une fois n’est pas coutume,
La grande roue de Paris a battu Roubaix :
Les femmes y pédalent depuis toujours,
Tandis qu’à Roubaix, la course n’est ouverte aux femmes que depuis Octobre dernier.
Alors à choisir… je préfère marcher à Paris et pédaler à Roubaix !
Barbara Delaroche
Crédits photos : L´Equipe, Télérama, Cycliste mag