Régulièrement, retrouvez mon billet d’humeur. Une phrase inattendue, une rencontre insolite, une image étonnante, une idée innovante, une astuce partagée, un fait d’actualité passé à la loupe... tous les jours, il y a tellement de quoi dire !
Alors que l’on ne sait toujours pas la vérité si du pangolin, ou si d’une chauve-souris sur un marché, ou si d’une fuite de laboratoire, le virus de la Covid 19 provient... Alors qu’il est néanmoins incontestable que tout a pris source et s’est embrasé de Wuhan, capitale de la province de Hubei. Alors que le monde entier se débat avec ce virus qui s’accroche comme un sale chewing-gum qu’on essaie de décoller à force de vaccins aux noms polymorphes - Pfizer, AstraZeneca, Moderna en Europe, Spoutnik V en Russie, Johnson & Johnson aux Etats-Unis, etc. - la Chine, elle, prend « du bon temps » et se paie même le luxe de découvrir un hobbie cher aux français : le ski !
En d’autres temps, on aurait trouvé cela formidable, on se serait réjouit, on aurait souri et partagé leur nouveau bonheur... mais là, quand la France a pour ordonnance de vacances d’hiver : couvre-feu, remontées mécaniques fermées, restaurants en berne, commerces non-essentiels, station balnéaire sans balnéothérapie ou thalasso, ce schuss a du mal à passer !
Et ce n’est pas hélas une fake news. Non. Juste le sujet de clôture du Jt de 20h sur TF1, diffusé le jeudi 25 février dernier et présenté comme « LE » sujet d’évasion censé nous détendre. Tu parles d’une détente... Car, ici en France, nous vivons « sous cloche », au garde à vous, loin des uns et des autres ou toujours à distance, avec un minuteur réglé sur 18 heures sonnantes et trébuchantes. sans cesse en tête, au nom de ce virus et de ces variations sans fin. Et en Chine, ça schuss ? C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, avec cette base-line (ndlr : le titre du sujet, en bas de l’écran) comme une punchline (ndlr : une phrase forte) : « Tout schuss : la Chine se met au ski ».
Et de nous apprendre qu’à une heure de Pékin, dans une station construite de toutes pièces à flanc de colline, près d’un millier de personnes, pour 60 euros l'entrée, s’adonne aux plaisirs incroyables du ski. Stupeur et un soudain tremblement ! Parce que, comme des millions de français cette année, Covid oblige, on a dû pour nombre d’entre nous justement renoncer à ces merveilleuses vacances de février en famille, entre amis, en solo, à ces grandes poudreuses, au grand air si vivifiant qui booste nos globules rouges, aux spécialités locales qui font la renommée de nos massifs, à ces passages d’étoiles qui n’ont pas brillé cette année sur le torse de nos enfants, à ces sensations uniques de vitesse, à ce bonheur si singulier que l’on appelle vacances d’hiver, à tout cela, il a fallu renoncer. « La raison du plus fort est toujours la meilleure ». « Nous l’allons hélas rien montrer toute à l’heure « cher Monsieur Jean de la Fontaine ! Car votre morale, pourtant sage et reconnue, vient de voler en éclats. Est-ce ainsi cela que l’on appelle les dangers de la mondialisation ? Je le crains.
Parce que rogner sur tous les plaisirs de la vie (la liste devient trop longue) au point de porter un masque (chirurgical) de jour et un masque de nuit (une crème ultra hydratante pour réparer les effets nocifs du masque de jour !), moi je dis : « yes we can » si c’est pour sauver les plus fragiles. Mais là, je dis : « no, we can’t ! ».
Alors est-ce que même TF1 aurait perdu la tête avec ces images « inappropriées » ? Pas sûr que c’était « essentiel » de nous informer en pleines vacances d’hiver et de stations de ski fermées, que les chinois avaient découvert ce sport là en février 2021. L’année prochaine pourquoi pas mais pas cette année : à savoir 2021, l’année qui n’a pas eu le droit d’être fêtée et qui a suivi 2020 dit « année pandémie mondiale ». Pourtant, les chaînes d’info et les JT avaient presque réussi à nous faire passer la pilule en nous démontrant matin, midi et soir comment nos stations ont essayé de tirer leur épingle du jeu avec des images insolites, parfois un brin désuètes mais célébrant notre beau patrimoine montagnard : les skis anciens, le massif du Vercors en traîneau, les cascades de glace dans le massif des Écrins, les chevaux qui remplacent les remontées mécanique dans les Hautes Alpes pour apprendre aux jeunes enfants à glisser, etc. Bref, on avait capitulé. Jusqu’à ces images qui sont venues nous narguer. Et de constater qu’à cause de ce « coquin de virus » comme le nomme le ministre de la Sant, Olivier Véran, le monde est toujours KO quand la Chine glisse tout schuss, ça fout les « boules » ... mais pas de neige !
Barbara Delaroche