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  • barbaradelaroche

Maminute.com / « Rentrée scolaire : où est parti le bon sens ? »

Dernière mise à jour : 20 sept. 2022



Soyons clairs, à chaque rentrée, c’est la sempiternelle course pour les parents …. Un rendez-vous teinté, entre marathon, adrénaline, missions impossibles, ascenseur émotionnel… Un moment bref mais intense et energivore. Et ce, malgré toutes les organisations possibles en amont, en aval. On apprend toujours comme des breaking News, le jour J, les fournitures scolaires : bon sens, dis-moi pourquoi l'éducation nationale ne nous envoie pas au préalable la liste, tranquillement, pendant les vacances ? Est-ce qu’un stylo ou un cahier est moins trouvable en juillet qu’en septembre ? Ces listes de fournitures sont donc données par les professeurs le jour de la rentrée déjà dense, quitte à venir et revenir sur leurs desiderata quelques jours après… tant pis si vous, parent, avez été trop preste et que vous aviez déjà acheté le matériel. Ahhhhhh ! Heureusement, comme vous courez déjà beaucoup, qu’en quelques jours seulement on tente d’annihiler les bienfaits de vos vacances, vous en profiterez pour faire une nouvelle halte au rayon « remboursements » aux caisses sur blindées des magasins, tout en restant calme et sereine (en apparence car intérieurement, vous bouillez comme un volcan effusif !). Mais ça, c’était avant. Si la pandémie et l’après Covid avaient remis un peu d’ordre dans le schmilblick, et précisément via l’organisation scolaire beaucoup plus à l’écoute des familles, l’inflation est passée par là et le bon sens a chuté. Une chute libre que personne ne semble vouloir résorber.

Constatez plutôt :

Vous vous retrouvez comme chaque année avec votre rouleau plastique à recouvrir les bouquins de vos enfants. L'enfer car malgré les apparences, ça demande une dextérité et une organisation parfaites. J’avoue, suite à la réflexion pertinente de mon fils, avoir été estomaquée par cette réflexion : « maman, pourquoi faut-il à la fin de l’année enlever les couvertures des livres alors qu’ils sont en parfait état pour les faire re-recouvrir en septembre par les nouveaux élèves ?Pourquoi ne pas rendre en fin d’année  les livres toujours couverts pour éviter de les recouvrir deux mois après ? ». J’en suis restée baba ! Mon fils venait de pratiquer avec talent, le bon sens. Une réflexion aussi sensée qu'efficace en termes de solutions. Plus efficaces que les annonces tendances en ce moment sur les réformes de la transition écologique... applicables à l’horizon de 2035…

La course aux fournitures :

Des pastels de marque précise alors que vous avez déjà les mêmes pastels mais dans une autre marque.... recalez, il faut obtempérer et satisfaire le caprice de rentrée du prof (pour info, souvent ce type de professeur ne fait que très peu utiliser au final ledit matériel qui restera en doublon, neuf chez vous !); des cahiers de brouillons, 21x32, petits carreaux, 100 pages et surtout introuvables ou très chers; des copies doubles…. pour les donner en pâture à l’école qui les distribuera aux élèves qui n’en n’ont pas; des stylos de couleurs rose dont il n’existe pas de recharge donc si vous n’avez plus d’encre, vous jetez le stylo et en rachetez un neuf ! Des cartouches d’encre bleu mais pas bleu foncé. Non, bleu marine. Des livres à 30 euros pièce à acheter mais pas de livres d'occasion via des anciens élèves mis en place ? Où est le bon sens ? Force est de constater que les enfants qui n’ont pas encore commencé le programme scolaire, ont déjà compris du haut de leur jeune âge, l’incohérence absolue de la situation… ubuesque !



Côté règlements, dans les écoles, les paragraphes s’allongent sur le harcèlement et les téléphones portables proscrits mais, dans la vie de tous les jours, c’est une autre histoire : les devoirs sont à consulter sur école directe, portail scolaire qui permet d’échanger entre parents-profs-élèves, et nos têtes blondes sont priées de devenir addict à ce moyen de communication tout en sachant qu’il est recommandé de ne pas abuser de leurs portables ! Une relation kafkaïenne !

Côté excellence, on cherche absolument à faire atteindre à nos chérubins le graal…mais au détriment de leur bien-être ? Leurs emplois du temps sont des sombres enchaînements d’heures de cours irréfléchies avec chaque jour des journées remplies à ras bord. Oscillant de 8h jusqu’à 17h30/18h, sans jamais intégrer les activités scolaires (piano, boxe, danse, badminton…). Bien sûr, en France, les activités sportives ou musicales sont secondaires. Pour ne pas dire tertiaires. Il vaut mieux des cerveaux remplis quantitativement que des cerveaux de qualité avec une pédagogie qui alterne  activités physiques et mentales. Non, ne prenons pas exemple sur nos voisins (Irlande, Angleterre…) ou même nos amis anglo-saxon (États-Unis), légions en matière de mixe entre école et vie sportive. Non, entêtons-nous dans ce système stérile après avoir pourtant tristement constaté -en long et en large- que le rythme scolaire, la pédagogie et l’école à la française ne sont  plus une exception et un savoir-faire. Public ou privé. Pire que l’école est en berne puisque les résultats et les sondages le montrent : les petits français n’ont pas la cote côté QI. Maths, français… les matières magistrales d’antan faisant la fierté nationale sont devenues un fléau dont nos voisins se gossent. Et lorsque les brillants chérubins finissent leur scolarité avec des mentions d’excellence au bac, c’est Parcoursup qui se charge de les crucifier sur l’autel des incohérences, loin du bon sens… synonyme ici de méritocratie ! Et que dire des récents spots TV du ministère de l’éducation nationale qui incitent les jeunes… à faire du sport ! La raison : trop de portable, trop de malbouffe et pas assez d’activités saines ! On marche sur la tête et on pense avec les pieds ! De qui parle-t-on vraiment ? De certains jeunes amorphes, qui glandent à l’école. Quid des autres qui bossent, bougent mais sont priés de faire des heures sup’ à l’école. Où et qui les encouragent ? Personne. Et ça n’ira pas en s’améliorant dans leur cursus. Quand ils rentreront dans la vie active, qu’est-ce qui les attendra ? Une invitation à peine déguisée d’aller travailler à l’étranger preneuse de leurs beaux diplômes, plutôt que la galère en France pour trouver un emploi… pendant que d’autres chômeront, biberonnés aux chèques de l’état plutôt que de chercher du travail ? Ubuesque !

Enfin que dire du bal de rentrée des profs : une kyrielle de professeurs en reconversion inondent les établissements scolaires. Ancien banquier, ancien réalisateur, ancien ingénieur, ancienne éditrice… l’école recrute des professeurs ! Coûte que coûte. « Faute d'enseignants en nombre suffisant, le ministère de l'Education nationale a embauché cette rentrée 3 000 contractuels supplémentaires. Des étudiants qui, souvent ne disposent que d’une licence et ont raté les concours de l'enseignement… Pour résorber la crise de recrutement, structurelle dans l'éducation nationale depuis plus de dix ans, faudra-t-il se résoudre à baisser le niveau d’études demandé pour les professeurs ? » s’interroge fin août le journal « Marianne ». (https://www.marianne.net/societe/education/penurie-de-profs-faut-il-baisser-le-niveau-de-recrutement-des-enseignants). Le ministère abaisse les niveaux de recrutement mais surtout se

« meurt » de ne pas trouver sa chaussure de vair en maths… alors que c’est LA matière en vogue, la matière star de tous les établissements aveuglés par son attrait, qui rêvent d’avoir des Einstein en herbe dans ses rangs, quitte à passer à côté de Molière, Balzac, Mozart, Curie, Hugo ou de Monet en devenir ! Les mathématiques c’est la matière absolue, et ce dès les classes primaires.  C’est la matière qui éclipse toutes les autres, tout aussi valables pourtant : physique, espagnol, latin, anglais, français, Svt, art plastique, sport… Et bizarrement, malgré cette matière adulée - pourquoi à ce point ? - la pénurie de professeur de maths est telle qu’elle conduit à cette recrudescence de « drôles » de profs qui déboulent dans la classe de vos enfants et qui suscitent l’inquiétude des parents…. Avouez qu’il y a de quoi quand vos enfants rentrent et vous répètent les propos de leur nouveau prof de maths : « les maths, je ne suis pas fan mais j’adore  les côtes de bœuf et l’histoire ! ». Ou encore « ne me soûlez pas, je vais vous apprendre comment fonctionne une poubelle !? ».

Déprimant !

Alors si l’inflation est bien à tous les coins de rue, autant dire que le bon sens, lui, n’augmente pas du coté de l’éducation nationale et des sphères pensantes... en panne cruciale. On manque de réflexion, de cohérences, de recul, de calme, de jujotte… et surtout d’expériences pour faire re-germée enfin le bon sens comme du bon grain que l’on re-sèmerait en ville et en campagne pour être enfin partagé comme du bon pain ! Bon sens… reviens, tu nous manques !

Barbara Delaroche

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