R comme retard, racket, rien à faire.
A comme au secours
T comme temps, temps, temps.
P comme Paris, parisien, poudre de perlimpinpin.
Quatre lettres qui réunies ensemble sont le pire cauchemar de celui qui en use chaque jour. Soit 10 millions de voyageurs (10% sont des touristes) appelés également usagers. C’est vrai ça use d’utiliser la ratp. Ça use. Et le pire c’est que c’est presque un destin déjà écrit ! Car savez-vous vraiment ce que signifie l’acronyme RATP ? RATP sont les initiales de Régie Autonome des Transports Parisiens. Tout de suite ça surprend. Autonome ? Bof. Plus de soixante dix ans après sa création -1949-, l’établissement public rame à mort. Au cœur de la capitale, c’est l’enfer. On penserait plutôt à : Rien à Temps Pourquoi… Racket à Tout Parisien… Racket Arnaque à Temps Plein…Évidemment, le plus célèbre, Rentre Avec Tes Pieds, finit de nous achever !
Car oui, de l’aube blêmissante au crépuscule, en passant par toutes les heures de la journée, la sentence est la même : la ratp est au bord de la crise de nerfs ! Mais le sait-elle réellement ? Problème de régulation. De caténaire. De flux. De colis, de bagages oubliés. De cohue. De bagarre. D'insultes. D'insécurité. De réseaux. De voyageurs. De personnels. De vagabonds. De crack. De drogues. D'insalubrité. De trafics.
Bref, le danger est partout et le transports en berne.Tous les jours, sur toutes les lignes, la rengaine du "j'ai eu un problème dans le métro" est devenue "j'en peux plus du métro ! Je craque" . Pas un jour sans. Ou pas un jour avec. Avant on savait que certaines lignes étaient réputées pour avoir des incidents. Et d’autres très rarement. Aujourd’hui, toutes les lignes sont un seul et même parcours du combattant. À part peut-être la ligne 1 et 14 automatisées. Sinon, c’est l’anarchie au quotidien. Les messages au micro ? Comprend rien. Et que dire lors de gros problèmes, plus un son ne sort ! Le trou noir. Le silence radio. Il faut espérer croiser la police sur le quai après pour vous annoncer que tout est fermé après avoir traversé trois couloirs de correspondance, monté des centaines de marches... pour vous entendre dire en haut : « désolé il faut changer d’itinéraire, la ligne est arrêtée! ». Pas une annonce en trente minutes. Ce sont les voyageurs qui deviennent alors les meilleurs agents et lanceurs d’alerte. Gratuitement, à votre bon coeur ! Pire à Nation. Travaux (inopinés ?) bloquant les escalators. Pourquoi ? Mystère ! Depuis quinze jours aucun signalement. Douche glacée pour les personnes âgées ou personnes invalides obligées d’escalader la station et ses 117 marches ! Mais quand il s’agit de communiquer sur la journée intersyndicale de grève, là, les agents retrouvent le sourire : le message est répété de manière intelligible et toutes les 30mn. La ratp fait grève, oyé oyé ! Et nous, pauvres voyageurs au pass Naviguo - hors de prix - naviguons à vue d’œil. Car prendre le métro c’est opter pour l’ascenseur émotionnel.
La pandémie a tellement tout raflé sur son passage que désormais tout vascille dans les transports. Le simple trajet est un parcours du combattant. Le simple retard, un gouffre spatio-temporel. Les wagons, une boîte de conserve. Et j'oubliais la grève, grève, grève … mais tarifs en hausse, hausse, hausse. Bref, RATP, ça raque à tout va. Côté alternatives, elles sonnent comme des
chimères. Prendre le vélo ? Tu risques ta peau.
Voiture ? C'est pas zéro carbone.
La moto ? Tu prends cher illico. L'électrique ? Pratique à quel prix.
Trottinettes ? Le miroir aux alouettes.
Alors oui, on rentre souvent au final avec nos pieds, on aurait dû s’en douter, c’est le slogan le plus célèbre de la RATP ! Et je ne parle même pas de la SNCF et de son sempiternel "Sans Nous C'est Foutu !". Ça promet !
Barbara Delaroche