Père Noël où es-tu ? Père Noel m’entends-tu ? À l’approche de ta venue, et alors que décembre rime avec Noël, lumières, chaleur, fête, espoir, solidarité, partage… les sapins semblent en berne et peinent à avoir le cœur en fête. Ils luttent pour trôner fièrement en vitrine, sur les places des villes, des marchés, devant les mairies, devant les écoles, dans les rues commerçantes… Eux, les annonceurs de la nativité, eux les symboles du triomphe de la nature sur l’hiver, eux nos arbres chéris d’un vert flamboyant, décorés de boules inouïes rouges, blanches, bleu, poudrées, où se reflètent nos yeux étoilés. Eux, les arbres tant attendus qui s’invitent dans tous les foyers et qui éclairent notre quotidien. Dans les écoles. Dans les hôpitaux. Dans les crèches. Dans les magasins. Dans les restaurants. Eux qui sont élevés précisément pour être coupés et finir avec tes jouets par milliers à leurs pieds … eux, on voudrait les cacher ? Ne plus les décorer ? Ne plus les encenser ? Où es-tu Père Noël ? Même toi, via tes ambassadeurs, tu as disparu des rues. On ne te voit pas. On ne t’aperçoit pas. C’est vrai que ce n’est pas toujours facile entre ton costume pas toujours ajusté, les enfants qui hurlent ou sont tétanisés en t’apercevant ! Mais quand même… ne plus te croiser en décembre, c’est que ça va mal. À Paris, Père Noël, ta magie résiste mais l’illusion n’y est pas : l’esprit de Noël est menacé. C’est comme si Noël n’était plus qu’une fête de cadeaux et non la célébration de la nativité. Les vitrines des grands magasins sont toujours remplies de sacs, parfums et jouets par milliers, l’odeur de marrons chauds flotte encore dans les airs. Mais en France, Noël disparaît, est effacé et ça m’effraie. Bordeaux, Nantes, et même en Corse, a Bastia, fini Noël et ta parure. On ne te fête pas. On te chasse dans le silence et te met à la porte.
Bien sûr, avant, il y a eu parfois aussi des ratés mais c’était car nous t’aimions trop ! On finissait à peine Halloween que l’on accourait pour tomber dans tes bras avec les décorations de Noël déployés à grande train et prêtes dès novembre. Bien sûr c’était un peu tôt. Mais tu possèdes un statut unique dans ros cœurs. Tu nous réunis quel que soit l’endroit. La vie. La dureté de l’année. Les colères. Les découragements. Tu nous redonnes toujours l’envie d’y croire et croire en toi, c’est croire en la vie pour toutes les générations. Tu es si fort que tu enthousiasmes les âmes enfantines mais aussi les adolescents au cœur rebelle, les adultes qui oublient parfois qu’ils ont été enfants, les plus âgés qui se sentent seuls… tu es un peu notre papa spirituel, celui qui nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes. Alors Pourquoi cet étrange silence cette année en France ? C’est comme si on voulait nous faire croire que nous ne t’aimions plus ! Même si vous allez dans un starbucks de la banlieue de Milwaukee, aux États-Unis, les serveurs sont tous avec les bonnets du Père Noël et les chants de Noël, en fond sonore, vous réchauffent autant que leurs cafés. En France, l’ambiance est glaciale, les gens sont ternes, tristes et l’ambiance morose. Tellement triste. Même les célèbres Galeries Lafayette du boulevard Haussman ont choisi cette année de « remplacer » le mythique sapin géant sous la Coupole pour un arbre en cône lumineux entouré d'Arlequins vénitiens ? Bizarre. Un arbre de wokistes ? En tous les cas, pas un sapin de Noël ! Père Noël, je fais une prière, quand tu descendras du ciel, avec des jouets par milliers, n'oublie pas que dans mes petits souliers , il y aura des milliers de pensées et surtout un joli sapin à tes pieds.
Barbara Delaroche