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  • barbaradelaroche

Maminute.com : « Mon Paris… reviens ! »

Dernière mise à jour : 6 déc. 2022

Quand je sors de mon appartement parisien, finie la dolce vita parisienne. C'est l’Arlésienne. Où est le Paris dessiné par Sempé, simple et poétique ? Authentique et touchant ? Où est Paname ? Terminé ce joli brouhaha d’antan typiquement parisien de valses entre les voitures, les vélos et les piétons en toute harmonie. Là, il n’y a que des Klaxons sans discontinu. Des vélos qui vous hurlent de vous pousser quand vous traversez. Des trottinettes qui vous frôlent et des Teletubbies à tous les coins de rue (ndlr : vous savez ces héros cultes d’une série britannique fin des années 90, possédant chacun une télévision sur le ventre et une antenne sur la tête leur permettant de capter). La différence ici est que personne ne se voit ni se parle. Aucune connexion avec les autres. Le comble ! Les trottoirs sont insalubres, abrutis de trottinettes éventrées, de poubelles non ramassés et de sacs de nourriture jetés à la sauvage, après consommation. De déjections en tous genres, humaines., volatiles et canines. Quand ce n’est pas une déchèterie, ces trottoirs sont pris d’assaut par les échafaudages partout dans Paris. Pas d’ouvriers mais des chantiers fantômes. Avant dans mon quartier, il paraît que Montant chantait : « moi j’aime aller sur les Grands Boulevards, y a tant de choses, tant de choses, tant de choses à voir (…) J'aime les baraques et les bazars /Les étalages, les loteries /Et les camelots bavards /Qui vous débitent leurs bobards /Ça fait passer l'temps /Et l'on oublie son cafard ». Ça sonnait bien ! Terminée l’ambiance titi parisien. Le cafard s’est personnifié, hante les immeubles parisiens avec les punaises de lit qui reprennent du poil de la bête dans ce maelström et vivent en coloc’ avec les rats qui rôdent partout dans les parcs et jardins publics où l'on jouait avant en toute insouciance. Et maintenant en toute inconscience !

Les gares mythiques avoisinantes sont devenues des plaques tournantes de drogues. Et des repères de dealers. Les abords des églises sont des shoots à ciel ouvert. Crack ! Hidalgo a même pensé à leurs ouvrir le métro quand il fait froid. Vous « simple » Parisien, vous n’avez droit à rien ou vous avez plutôt la totale : taxe foncière + 50%, saleté maximale, arbres rasés, la zadification et l’envahissement progressifs de l’espace public avec les terrasses éphémères qui deviennent permanentes et perturbent la tranquillité, des places de vélos vides qui supplantent les places des voitures vandalisées, des trottinettes jetés ici et là, des places mythiques dégradées à l'image de celle de la République devenue une poubelle géante ou de la place de la Concorde qui se dégrade à petit feu : colonnes rostrales à l’agonie, lampadaires décapités, fontaines en décrépitude, nids de poule, herbes folles, etc.. (https://saccage-paris.com/sauvons-la-place-de-la-concorde-petition/). Même au pied de la Tour Eiffel, le danger rôde. L’insécurité habille désormais la plus belle dame du monde ! Sa grandeur en a pris un coup dans le ventre ! Et que dire du métropolitain parisien… autrefois célèbre pour son fer forgé art déco ? Car sous terre, c’est l’enfer. Quel que soit l’horaire, fini le flux de métros incessants. Nous sommes restés bloqués à l’époque Covid. Un métro toutes les 6mn. Il n’y a plus d’heures d’affluences. Plus d’heures creuses. Tous à la même enseigne : la galère. Ainsi les quais sont au bord de l’asphyxie dès 8h et jusqu’à 19h, son paroxysme ! Le matin, on doit laisser un métro avant de pouvoir monter, au vue du monde. Le soir, quatre. Et je ne parle même pas de l’incivilité : les jeunes sont assis, les vieux debout. Toutes les têtes sont baissées et rivées sur le portable. Seules quelques yeux résistent. De toutes façons, on a le nez ou le sac de l’autre collé contre soi. Et dire que nous nous acquittons d’un pass Navigo… bien trop cher pour un service "assuré" par la RATP qui n’est que supplice. C’est devenu une expérience interdite, avec des dangers tangibles (ndlr : 30% des usagers expriment une crainte d’agression ou de vol dans le métro, un des modes de transports les plus anxiogènes selon l’institut Paris Région paru le 18 novembre 2022 dans Le Parisien), et des couacs journaliers : trafic interrompu, perturbé, accident de voyageur, caténaire en maintenance, flux ralenti, etc. Je les connais tous par coeur. Des prétextes que je n’entends même plus. Car la solution est toujours la même : sortir du wagon, remonter les centaines de marches et quitter le métro pour aller à pied à son boulot.

Dehors ? C’est morose. Les tags sur les statues, les bancs mikado sur les berges immondes et sans âme, les squats, les tentes, les monuments historiques qui résistent mais semblent en burn-out ! Paris brûle-t-il ? Oui, Paris se consume. Les arbres ne sont plus là et ont été arrachés. Ceux qui sont restés, ont été enlevés de leur grillage à leurs pieds. Il paraît que ça faisait trop « ville » !! Ainsi, la gadoue est partout. Les rues sont sales. Les embouteillages sont permanents. On grille les feux. On accélère quand il y a des piétons. Bref, on détruit. On salit. On vilipende en toute impunité. Ah j’oubliais de tout cela est né le mouvement « #saccageparis » pour dénoncer les exactions quotidiennes d’une maire à sa ville, qui a perdu la raison. Ici et là, chacun fait ce qu’il veut sauf le « vrai » Parisien qui résiste pour ne pas voir sombrer sa ville de cœur. Celle qui bat encore sous le pavé, il le sait ! Alors, il paie tout hors de prix au regard d’une capitale qui n’a plus de Paris que le nom mais plus l’allure ni l’âme… et se dit : « Paris, réveille-toi ! ».


Barbara Delaroche




Crédits images : Sempé, Images Républic.

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