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  • barbaradelaroche

Maminute.com : « Paris au mois de septembre »

Dernière mise à jour : 17 sept. 2020



Balayé par septembre. Tristement se démembre. Et se meurt au passé. J'avais beau m'y attendre. Mon coeur vide de tout. Ressemble à s'y méprendre. À Paris au mois d'août... faisait, commençait la chanson de Charles Aznavour, bande-son du film mythique de Pierre Granier-Deferre, sorti en 1966, « Paris au mois d’août ». Et bien, à l’heure de la rentrée, voilà que cette chanson me trotte dans la tête. Pourquoi cet air incessant ? Cet amalgame ? Pourtant, nous ne sommes pas en août mais bien en septembre... non ?



La rentrée des classes, comme un facteur repère, a bien eu lieu... Mais quid du reste ? De la frénésie, de l’énergie urbaine, de l’activité à outrance ? Rien. Pas de rentrée professionnelle avec le télétravail qui met à nu les bureaux. Pas de rentrée sociale qui malgré l’annonce d’une grève pour le 17 septembre, prévoit de ne pas gêner les transports en commun. Pas de rentrée économique puisque pas de reprise d’activités. Non, à part la rentrée des classes (et malgré les établissements scolaires qui ont fermé quelques jours après), septembre n’a rien du mois traditionnel dit « de la rentrée » mais ressemble trait pour trait à août, le seul mois

de l’année à Paris où les rues sont vides et les monuments « presque » accessibles... à l’image de la Tour Eiffel. La visiter, l’arpenter, la monter ne relèvent plus de l’impossible. J’ai pu y emmener mes enfants SANS attendre, SANS faire la queue, SANS personne, en plein mois de septembre et en plein mercredi après-midi ! Dingue, non ? La Tour Eiffel en tête à tête... mythe ou réalité ? Une réalité mythique que je ne suis pas prête d’oublier, parce que depuis la première exposition universelle en 1889, je ne crois pas que la grande dame de fer ait porté sur ses épaules si peu d’humains.

Et que dire des autres quartiers animés de la capitale ? Idem, les rues sont vides. Les magasins ouverts mais sans clients. Les boulevards, les quais, les axes, fluides. Pas d’embouteillages en vue. Pas de Klaxons à l’horizon. Les rues sont calmes... Comme en août. Sauf que nous sommes déjà mi-septembre.

La « faute » à la crise sanitaire ? Oui sans conteste et avec tout ce qui en découle : le télétravail à gogo, le tourisme en berne, le pouvoir d’achat dépossédé, le cac40 qui fait le yoyo, les magasins pas ravitaillés, la mode et ses capsules décapsulées, à cran, privée de sa collection de rentrée, les fringues back to the eighties ne suffisent pas à nous consoler, idem pour les soldes décalées en septembre en mal de vraies bonnes affaires, le Tour de France joliment reporté à l’heure de l’été indien mais égratigné et taxé tristement de machisme... et cerise sur le gâteau, l’annonce consternante d’un Noël sans sapin et privé de bienvenue Place Pey Berland à Bordeaux ! La crise sanitaire d’un côté. La bêtise humaine de l’autre, bonjour le paradigme !

C’est pas gai, non c’est pas gai... Exception faite à l’heure du déjeuner, dès midi. Là, d’un coup, les rues se bondent. Et durant deux heures, la capitale rentre en transe et reprend ses droits. C’est comme si Paris « accouchait » de tous ses habitants en même temps pour les allaiter ! Restaurants, fast food, street food, troquets, bistrots, boulangeries... tous sont pris littéralement d’assaut. Objectif : sortir pour manger. Un restaurateur me confiait qu’il n’avait jamais fait autant de couverts le midi, frôlant les 3 services, et vu aussi peu de monde le week-end. Ainsi, septembre et sa rentrée 2020 réduits à l’heure du déjeuner ? Oui, car dès 14h, terminé. Tout se vide. Tout retombe. Comme après la marée. Plus de vagues. Seul le ressac de quelques scooters et voitures en fond sonore rappelle ce que fut il y a quelques heures le flot incessant de parisiens et parisiennes qui battaient de leurs pas le pavé, parlant, riant, échangeant, empruntant les métros et bus, enjambant vélos et trottinettes et redonnant à la ville, le goût de la vie... le temps seulement d’un déjeuner ! Car Paris au mois de septembre ressemble à s’y méprendre au mois d’août, le soleil avec. Et même tôt le matin, à l’heure du traditionnel café parisien, avant d’aller au boulot, les zincs sont vides, les terrasses calmes, les sièges vides, les serveurs assis. Et pour cause, exit le bureau, retour à « téléphone maison » ! Finies les foules sortant des bouches de métro, des gares de l’Est, du Nord... Les rues sont calmes mais les gens bien à cran. Alors, pour contrer cette ambiance ubuesque, je refuse de céder à la morosité et profite pour apprécier ma ville comme au moins d’août. Chaque rue chaque pierre. Semblait n'être qu'à nous. Nous étions seuls sur terre. À Paris au mois d'août. Avec cette chanson comme un bouclier contre la pandémie, je me dis que peut-être septembre se fait attendre... et qu’Octobre lui cédera son mois !


Barbara Delaroche

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