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  • barbaradelaroche

Maminute.Com : « Merci Molière ! »

Dernière mise à jour : 23 mars 2021



Place aux belles logorrhées... Voici venue la semaine de la langue française et de la Francophonie. Je ne pensais pas que ces quelques jours me procureraient et m’offriraient une telle béatitude. Que dis-je... Une joie franche et réelle ! La joie de pouvoir être encouragé à bien m’exprimer. Car cette semaine, « bien » parler, c’est être les héros de quelques jours. Des soignants de la langue de Molière, véritables pourfendeurs des dérives du langage et des mots qui s’étiolent au fil du temps. Des héros des mots. Des héros des temps modernes. En effet, depuis le 13 mars et ce, jusqu’au 21, c’est-à-dire un peu plus d’une semaine, on vous invite à la bonne parole, au sens propre !



C’est ainsi qu’en pleine pandémie, en proie aux homélies gouvernementales quotidiennes et mortifères, et contre toute attente, mon cœur s’est emballé devant... une publicité du Ministère de la Culture (ndlr : lien ci-dessous). Oui, une publicité. Que dis-je ! Des jolis « boniments » d’un autre temps. Un « battage » d’une autre époque même, Mais que diable contait donc cette fable moderne, cette « publicité », me demandez-vous ? Ni plus ni moine qu’une situation bien contemporaine de notre quotidien. À savoir, une femme qui se fait livrer sa commande de nourriture « - et non de « bouffe » comme l’appelle, dans un tout autre et triste genre, une célèbre enseigne de livraisons de repas à domicile -. Mais là où le cœur s’emballe justement c’est à propos du langage choisi. Bienvenue dans une autre époque : l’époque de la bienséance et du bien parler français : « en sus », « omise », « progéniture »... les locutions, adjectifs, verbes ou noms pleins d’esprit fusent et font de l’échange, à priori lambda, un dialogue singulier, puissant et drôle ! Pensez donc : comme un jeu de rôles, on s’imagine quel serait notre quotidien si l’on se parlait ainsi...

Et c’est bien là où la publicité est réussie. Oui, car c’est aussi et d’abord cela la langue francaise. Une langue riche et variée ici, bien loin des pléonasmes que l’on entend de plus en plus -« moi personnellement - ou d’un vocabulaire de plus en plus pauvre - « je suis choqué, je peux trop pas dire » ! Héla, ce n’est pas un cauchemar mais la réalité que l’on entend de plus en plus... Dans la rue, dans les bureaux, dans les écoles ou à la télé. Une réalité qui mérite justement de se mobiliser en images et en mots avec ce message impactant et réussi du Ministère de la Culture. Comme une saynète théâtrale entre deux personnes... sur un sujet pourtant banal et si d’actualité, une livraison de repas à domicile. Un petit bijou de quelques minutes avec des mots de la langue française, mais pas n’importe lesquels. Une farandole de mots soutenus, littéraires... un brin désuets peut-être mais des mots toujours vivants et pas si démodés que cela. Des mots qui nous rappellent que la langue française est toujours, envers et contre tout, la langue de Molière, Voltaire, Montaigne, Apollinaire, Racine, Victor Hugo, Saint-Exupéry, Balzac, Maupassant, Edmond Rostand, mais aussi Prévert, Eluard, Baudelaire, Supervielle, Pagnol, Valéry, Cocteau... Bref, une langue si belle, riche, nuancée, foisonnante qu’il est bien dommage de ne pas la consommer plus souvent au quotidien. Et c’est pourquoi cette semaine de la langue française est à souligner ! Pas de couvre-feu pour le parler français du 13 au 21 mars... alors profitons-en !


Ainsi, si l’envie effrénée de palabrer à souhait vous titille, n’hésitez surtout pas. L’occasion de célébrer durant huit jours entiers le français, sous toutes ses formes, ça fait du bien et c’est même bon pour la santé ! Enfin, même si cet événement n’est pas une nouveauté - c’est la 26e édition, en collaboration avec le réseau OPALE (Réseau francophone des Organismes de Politique et d’Aménagement Linguistiques) - il faut avouer que cette édition prend tout son sens cette année, à l’heure de la pandémie. Car célébrer la langue française dans toute sa diversité, sa modernité, sa richesse revient finalement à célébrer l’art de parler, certes, mais surtout l’art d’échanger, de communiquer avec l’autre... bref l’art de vivre à la française. Une belle opération de sensibilisation qu’il serait peut-être même mieux de faire durer plutôt que cet amphigouri, pardon, ce discours embrouillé depuis des semaines autour de cette pandémie... non ?



Barbara Delaroche


Sources : Ministère de la Culture


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