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  • barbaradelaroche

Maminute.com / « Ma nuit au musée (d’horreur) à Londres »

Dernière mise à jour : 3 nov. 2023


Cris d’enfants plus stridents que ceux des  animaux jadis vivants et désormais empaillés derrière la vitre. Heureusement pour eux ! Squelette d’une baleine suspendue au-dessus d’humains plus occupés à se photographier que par lire les témoignages écrits laissés par l’explorateur Thomas Cook ou le naturaliste Charles Darwin. Parents qui laissent leurs enfants, tels des sauvages ou indigènes ?, écraser leurs mains sur les vitres où trônent des espèces rares d’oiseaux. L’aigle royal américain ou le vautour harpie semble trépigner, le petit Ou est effrayé et le Dodo pourrait presque sortir de son sommeil... éternel ! Pas l’ombre d’un peu de compassion ni d’intérêt. Pas l’ombre d’une envie quelconque d’apprendre ou de s’instruire. Les hommes comme des chimpanzés, sont en liberté et les autres, les animaux, stoïques. Pourtant ce lieu unique semble noyé dans le temps et mérite néanmoins nombre d'attentions. Un musée d’histoire naturelle, dans le quartier de Kensington à Londres, au style néoroman et sous la houlette d'Alfred Waterhouse au 19e siècle. Au menu : des milliers de plantes séchées et des squelettes (animaux et humains) provenant de la fondation du médecin de l’Ulster. Le "Darwin Centre" contenant une collection de plusieurs millions de spécimens. Des reproductions très réalistes y siègent comme le Moa géant, des pieuvres dans des bocaux de formol. Mais aussi une collection de minéraux et fossiles, une section de séquoia géant, les premières dents d’Iguanodon découverte par Richard Owen, et plusieurs espèces de cétacés notamment une baleine bleue, naturalisées.

Qu’importe ! L’homme du 21e siècle et ses descendances semblent sourds, indifférents à ce spectacle inouï qui lui susurre de l’écouter, de le regarder et de le respecter comme un trésor. Un trésor d’histoires au prix de vies de scientifiques, d’expéditions, d’ouvrages, d’explorations, de voyages, de soifs de découvertes, de catastrophes naturelles, de recherches… Quelques-uns semblent capter la magie ou du moins affichent un respect face à cette collection des sciences de la vie et de la terre (environ 70 millions de spécimens). D’autres sont au musée comme on serait dans un grand Mall américain, une grande surface française : déambulant hagards avec des poussettes d’enfants remplies comme des chars d’assaut. Avec des « grands bambins » pourtant en âge de marcher ? ! Les grands parents comme des zombies laissant hurler les enfants, comme si c’était normal... Les autres amenant des nourrissons de quelques semaines dans un porte-bébé et fustigeant les passants de faire moins de bruit ! Darwin, aide-moi ! J’ai l’impression que les mammifères, gorilles, girafes, ours empaillées sont eux-mêmes au bord de la crise de nerfs ! Seuls les ados finalement semblent à leur aise et respectueux du spectacle offert. Autour, tout part en vrille : les parents se gavent de chips, la peau vérolée et ressemblent à des mammouths préhistoriques à force de mal bouffe, pendant que leurs petits sont habillés comme si c’était mardi gras. Les mères donnent le sein à leurs petits hurlant avant la tétée, sous le crâne énorme du Tyrex qui attire la foule ! D’autres encore se croient à la fête foraine avec les pop-corn. Le clou du spectacle étant lorsque vous arrivez devant le « human evolution » qui retrace notre propre évolution. Force est de constater que les crânes humains depuis les hominidés ont évolué en taille et en savoir au point de devenir des sapiens.

Mais alors une question m’interpelle soudainement : et si nous étions en train de régresser ? Et si nous étions condamnées à stagner ?  Et si ces 6 millions d’années acquises étaient le point final ? L’homme a tellement dépassé tous les éléments, les épreuves, les connaissances, les guerres, sa propre condition, son environnement… que de le voir évoluer aujourd’hui le regard vissé à son portable, basket-jogging, se comportant davantage comme un mammifère qu’un humain civilisé, me fait douter ! Est-ce que visiter un musée aujourd’hui, immergée en communauté, signifie surtout être projetée malgré soi dans un musée d’horreur ? J’ai peur !

Barbara Delaroche

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