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  • barbaradelaroche

Maminute.com/ « Les arnaqueurs »



Ne vous y trompez pas, il n’est pas ausssi charmant que Paul Newman dans « L’arnaqueur » .de Robert Rossen. Ni aussi écorché vif et romantique que Romain Duris dans « L’arnacoeur », inspiré d’une histoire vraie ! Non, aujourd’hui, les arnaqueurs dont il est question ici, ne sont ni glamour ni brillants. Ils sont présents dans les tous métiers et vont à l’encontre de ce que l’on attend d’eux. Ils sont partout et passeraient « presque » inaperçus au point de vous faire croire qu’ils sont la norme ! L’arnaqueur moderne ne se cache plus et prolifère en société. Ils sont nombreux. Ils font toujours semblant et pourtant sont reconnaissables car leur flemme les trahisse. Ils travaillent en traînant des pieds, à reculons, et surtout ils travaillent mal. Ont du mal à s’exprimer dans un français soutenu, enchaînent pléonasmes sur onomatopées sans même en être conscients. Vous si. « euh… j veux dire… moi perso…grave…  ». Ah ! c’est vrai j’oubliais, les maths, priorité absolue d’une éducation nationale aveugle (malgré un classement Pisa en chute libre) a supplanté le français en toutes circonstances. Fautes d’orthographe,absence de ponctuation, manque de compréhension et de facultés orales ? « Pas grave » dit l’éducation nationale, les maths c’est prioritaire. Et le français,, on y renonce définitivement ?! Ainsi, les arnaqueurs abreuvent en toute conscience leurs phrases pauvres ponctuées  de : « ouais », « désolé ». « Du coup », « genre », « j’veux dire »… Ils ont l’incapacité intellectuelle de faire des phrases et d’exprimer pleinement leurs idées, et rechignent autant à s’exprimer qu’à bosser. Les arnaqueurs ne rêvent que d’être amorphes ou sur leur portable. Ou les deux. Ils sont visibles car pour compenser leur carence en tous genres, ils parlent fort et font beaucoup de gestes pour peu d’efficacité. Dans le commerce, souvent le dimanche, ils sont en nombre, ils supplantent les vendeurs classiques (déjà en perte de vitesse) des grands magasins de la semaine et sont une caricature vivante : ils mettent des heures à plier un article, ne savent pas s’il reste du S, M ou autres, font des « euh », préfèrent rigoler avec les vendeurs des stands qui les entourent et s’en fichent de  perdre les clients qui de guerre lasse, quittent leur rayon. De toute façon, ils n’avaient même pas saluer. Alors pourquoi dire au revoir ! Quand la vente aboutit par miracle, ils démontrent leur incapacité surtout en période de soldes et cumulent les mauvaises manip quand il s’agit d’intégrer une remise. Alors si vous n’y veillez pas, l’article soldé ne l’est pas. Alors, face à leur inaptitude à résoudre le problème, ils appellent (sur votre proposition) un manager pour rétablir la transaction. Le dit manager arrive et résout le problème souvent immédiatement  avec un dynamisme pour deux. Chapeau. Mais l’arnaqueur, lui, s’en fiche. Il ne se passe rien. Son visage n’exprime rien sauf le manque d’intérêt. Quand il sont dans la restauration, l’incurie reste la même mais revêt un visage différent : chez eux, les clients ne sont pas rois. Ils attendent, se débrouillent pour savoir quel est le plat du jour et pour avoir du sel et du poivre. Eux,  mettent des plombes à dresser le couvert, à prendre la commande, à honorer la commande et même à apporter l’addition. Et quand par chance, arrive l’addition, bonjour le cauchemar. On vous a rajouté un peu de cafés des voisins, la bouteille de vin de la table d’à côté et il faut que vous, vous attendiez que eux résolvent leur trésorerie ! Ah j’oubliais nous sommes à fond sur les maths !! Ça se vérifie tous les jours. Il faut une résilience hors norme pour patienter et assister à des manip’ de caisse qui frôlent le sketch ! Ceux-là mêmes offrent souvent des caricatures affligeantes. Ils ne prennent la commande qu’une fois qu’ils ont cheké leur portable, fumé une cigarette ou qu’ils se sont rappelés qu’ils était au boulot. Le client est obligé de les héler, de les sortir de leur torpeur ou de les interrompre dans leurs discussions personnelles souvent glauques d’ailleurs. Service minimum même pas assuré. Dans les boutiques, ils se perdent en gestes inutiles, comprenent mal les demandes et ont le regard affolé quoique. Au téléphone, c’est une hécatombe. Deux heures pour se présenter ou pour comprendre le message, accueil de grosses enseignes comprises. Il faudrait que Zola revienne pour les décrire, dépeindre, il tomberait des nues lui qui a si bien vanté son Bonheur des dames, en mettant à l’honneur minutieusement l'architecture intérieure et ses innovations (s'inspirant de celles du Magasin de la Paix mais aussi du magasin Printemps). Il ne comprendrait certainement pas : finis les sourires au tout venant, finie la bonne humeur affichée en toutes circonstances, exit le contact et le sens du relationnel pour eux. Deux choses  leur importent : l’heure et leur portable. Pire, c’est parce qu’ils sont sur leur portable qu’ils ne servent pas le client ! Dans les lieux publics, c’est un festival. Mairie, musée… Les horaires d’ouverture sont si serrés que l’ambiance est d’emblée au pugilat. Une seule personne à l’accueil - souvent déjà fatiguée… de quoi ?- et une once de dédain en plus avec et le tour est joué ! Cela vaut pour les mairies, les ministères, la poste… mais aussi les commerces de bouche, et même la boulangerie, où pourtant l’on attend un service irréprochable. Au contraire, avec les arnaqueurs, la foule peut bien se tenir, elle n’effraie désespérément jamais l’arnaquent qui s’évertue à nettoyer les vitres des présentoirs, à prendre son temps, à perdre du temps, à saluer à peine… plutôt qu’à servir les clients avec le sourire ! Regard hagard, dédain, nonchalance évidente et bâillement à tout va. Ces arnaqueurs pullulent et souvent même sous les yeux de vrais stagiaires, encore pleins de bonne volonté mais qui hélas prennent pour argent comptant ce -mauvais- exemple ! Sur les sites touristiques, dans les musées, ils sont assis et peinent à se déplacer pour répondre à une demande ou un conseil. Ils semblent attendre la fin interminable de leur journée à ne rien faire. Dans les lieux publics, les guichets, les enseignes, etc. ils ont l’air absents et peu enclin à vous accueillir. Et quand ils sont infiltrés dans les bureaux, ils attendent comme unique boussole, les pauses : pause café, pause cigarette, portable, détente et surtout la pause déjeuner. Ils parlent dès le matin de ce qu’ils vont manger. Et une fois restaurés, ils restent à digérer ! Et pour cause, ils absorbent un repas complet (entrée, plat et dessert) qui contraste avec la frugalité de leur activité intellectuelle ou physique. Les arnaqueurs sont partout.  Et il va falloir les démasquer car ils rendent néant le talent, la performance. La compétence, la volonté, l’échange… bref, déconstruisent l’effort et l’efficacité pour leur propre velléité. Mais attention, ne touchez ni à leur portable, ni à leur liberté, là ils se réveillent d’un coup et deviennent des tigres ! Oui, l’arnaqueur revêt bien des visages, infiltre tous les milieux mais se reconnaît toujours : il pêche par manque d’intérêt, manque d’envergure et choisit toujours la paresse à l’effort. L’individualisme au collectif. La bassesse au courage. L’on peut toujours stopper le phénomène en refusant de jouer leur jeu, et se dresser contre. Vous verrez l’arnaqueur gagne rarement.

Barbara Delaroche

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