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barbaradelaroche

Maminute.com / « Jean Moulin rentre à nouveau ici, dans nos esprits ! »

Dernière mise à jour : 8 juil.


À force de tordre le cou à l’histoire, à ses interprétations qui changent de bord selon les points de vue cherchant tantôt à défendre ou tantôt à combattre, à ses résurgences sans repères précis… l’on ferait mieux de rappeler haut et fort, à l’unisson, les fondamentaux que l’on apprenait à l’école. Lorsque les livres d’histoire étaient non révisionnistes. Lorsque les profs n’avaient pas peur des élèves. Lorsque la classe n’avait pas autorité sur le corps professoral. Lorsque qu’on ne racontait pas tout et n’importe quoi. Inviter à la révolution pour casser la France qui se fissure sous le poids des mots, le rouge et les drapeaux qui ne sont pas le sien.  Comparer de tous les maux des hommes, des femmes, des jeunes, qui aspirent haut et fort au meilleur, au nom du présent et de l’avenir de la France… quand on a oublié que l’on disait du Général de Gaulle lui-même, cherchant par tous les moyens de sauver la France occupée, qu’il  était un « fasciste » : « je ne veux pas être un dictateur je veux être un leader » clama-t-il alors ! Répandre éhontément que la France est devenue raciste lorsque dans la rue la mixité culturelle, sociale et même culinaire se décline chaque jour; lorsque dans la vie professionnelle, l’on travaille main dans la main avez tant de nationalités ! Ne pas condamner l’horreur absolue quelle qu’elle soit, venant d’où qu’elle soit mais condamner pour instrumentaliser. Comment nous réduire à si peu lorsque l’école de la République nous a appris si jeunes à ne jamais laisser quelqu’un de côté. À la tolérance et le respect sous toutes ses formes. Pourquoi serions-nous aujourd’hui récuser quand c’est notre éducation même qui est en péril et qui se meurt ? Où est le bon sens de Pompidou, même en pleines trente glorieuses ? Où sont les intellectuels et historiens qui aident à se souvenir et à remettre les choses dans leur contexte ? Où est le souvenir du courage hors norme, héroïque, émouvant, digne de tous les respects, de Jean Moulin qui s’est battu aux prix de sa vie pour une France libre ? Où sont les forces libres françaises qui ont sacrifié leurs vies, brisant ainsi des familles,  des enfants de leurs enfants, des parents de leurs enfants, des jeunes, des moins jeunes, des vieux, pour nous permettre de vivre libres aujourd’hui ? Où sont les grandes leçons d’après guerre ? Où sont les grandiloquentes leçons aussi apprises en soulignant que « l’on savait mais qu’on n’a rien dit » ? Où est le souvenir vivace du Général de Gaulle qui a sans cesse alerté les intellectuels, les militaires, les parlementaires sous la 4e République, jusqu’au président de la République, pour leur dire ce qui allait arriver de pire ? Qui se rappelle de ses mots tellement lucides et prémonitoires « le désespoir est un redoutable conseiller » quand en 1942, la France libre se voit menacée dans les pays du Levant même par ses alliés britanniques ? Où sont ses descendants, pleins de panache au nom du pavillon bleu blanc rouge ? Nombreux se revendiquent de lui sans se rappeler vraiment chacun de tout ce qu’il dût combattre, affronter parfois seul et rejeté, de tout ce à quoi il se mesura pour ne jamais perdre de vue le cap de la France, lui l’homme à abattre de Vichy, lui le garant de la souveraineté et de la France libre ? Où  sont la grandeur et l’amour de la France, le patriotisme, la fierté de travailler, de créer, d’inventer, de soigner, d’apprendre, de cuisiner, de servir, peindre, chanter, s’exprimer, jouer sur scène, d’être sportif, d’être poète, agriculteur, infirmière, médecin, intellectuel, professeur, politique ? Où est cette réalité qui faisait de notre terre la richesse de tous les jours ? À quoi ont servi d’étudier et d’apprendre par coeur l’histoire, les guerres , les résistants, les pièges, les trahisons, les ostracismes, les horreurs, les bourreaux, les libérateurs, les héros du quotidien, les héros militaires, les héroïnes de la première heure, les héros pleins d’humilité, les heures sombres et celles plus lumineuses ? À quoi cela a servi si ce n’est pour ne pas s’en rappeler aujourd’hui quand le pays déraille, quand on nous matraque d’injonctions, quand on nous pousse même à penser pour nous ? Quand les médias font campagne et jouent avec les peurs, les nerfs, les tensions. Non, nous n’avons pas appris par cœur l’histoire de France, l’Histoire tout court, nous n’avons pas réfléchi et disserté tant de sujets sur elle pour être réduit à si oeu. Nous sommes le pays de La Fayette, Napoléon, Jeanne d’Arc, Louis XIV, Charlemagne, Gustave Eiffel, Le Nôtre, Gauguin, Monet, Van Gogh, Renoir, Degas, Pierre et Marie Curie, Louis Pasteur, Molière, Corneille, Albert Camus, Albert Cohen, Jules Verne, André Malraux, Madame de Sevigné, Jean de La Fontaine, Voltaire, Montesquieu, Saint-Exupéry, Joseph Kessel, Maurice Druon, Pierre Lazareff, sa femme Hélène Gordon, Victor Hugo, Pascal, Bergson, René Descartes, des frères Lumières, Clemenceau, Simone Veil, Charles de Gaulle, Pierre de Coubertin, Françoise Dolto, Jean Renoir, Jacques Audiard, Jacques Prevert, Marcel Carmé, Jean Gabin, Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Louis de Funès, Fernandel, Bourvil, Arletty, Edith Piaf… et j’en passe, ils sont si nombreux. Il faut les entendre même entre deux tours. Jean moulin vient et rentre à nouveau, fais que nos esprits se rappellent combien tu as donné jusqu’à ta vie pour nous laisser un pays libre. Quel plus beau mot et concept que la liberté 81 ans après sa mort le 8 juillet 1943.

"Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d’exaltation dans le soleil d’Afrique, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l’un des nôtres. Entre avec le peuple né de l’ombre et disparu avec elle – nos frères dans l’ordre de la Nuit…" récitait Malraux quand tu as été ramené au Panthéon pour toujours le 19 décembre 1964. Comme disait Edgar Quinet, « Le véritable exil n'est pas d'être arraché de son pays; c'est d'y vivre et de n'y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer ».


Barbara Delaroche

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