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  • barbaradelaroche

Maminute.com/ « Je lis donc je suis. Je ne lis pas donc je ne serai jamais ! »

Dernière mise à jour : 30 nov. 2023

Molière. Corneille. Flaubert. Hugo. Mauriac. Platon. Descartes. Madame de Lafayette. Jean de La Fontaine. Racine, François de la Rochefoucauld, Malraux, Ronsard. Plutarque. Giorno. Sartres. Gary. Pascal. Mary Higgins Clark. Levinston. Homere. Stevenson. Kant, Perrault, Dumas, Proust, Nerval, Baudelaire, Pagnol, Lamartine, Duras, Stendhal, Zola, Balzac…. On ne vous cite plus ou prou. On ne vous étudie plus ou prou. Où êtes-vous ? Vous n’êtes plus au programme de nos enfants qui ne vous connaîtront jamais si nous ne leur mettons pas vos œuvres entre les mains, quitte à devenir vos ambassadeurs vivants exhortant à rappeler le choc de notre propre rencontre avec vous quand nous étions collégiens ! Pourvu que l’ivresse de la lecture les guide. Quitte à leur expliquer nous-mêmes le champ lexical, les paraboles, les allitérations, la ponctuation, le sens caché, les pléonasmes, les hyperboles, les mises en abîme, l’excepit, l’incepit, les litotes, les métonymies, les anaphores, les oxymores, les périphrases, les courants littéraires auxquels ils appartiennent et j’en passe ! Oui quitte à faire tout ça, il faut le faire tous ! Parce que sinon c’est toute notre survie qui s’écroulera et nous avec. En effet, le langage est NOTRE richesse absolue. Nous grandissons en engrangeant du vocabulaire. Nous démarrons avec « areu » et terminons -normalement- avec des phrases construites, distinguées, simples ou élaborées selon la personne que nous avons en face (c’est à dire des milliers de personnes : un enfant, une maîtresse, un groupe, une stagiaire, un avocat, un médecin, une amie, un serveur, un patron, etc. Que sais-je ?! ), Notre vocabulaire et notre langage sont notre socle, notre vitrine. Un fragment de notre culture. Le fruit de notre travail. De notre apprentissage. Et que l’on ne me dise pas que c’est une histoire de catégorie sociale ou de milieu bourgeois ! Non non et non. La lecture est pour tous. La lecture n’est pas l’apanage de certains. Elle est accessible à tout à chacun. À tous. Ne me dites pas non plus qu’un livre est cher car il vous rendra au centuple ce que vous y apprendrez, ce que vous y ressentirez. Ce que vous y trouverez. Ce que vous y découvrirez. Un livre est un cadeau. Il donne et dispense à tous âges ses vertus. L’expérience est une lanterne qui n’éclaire que soi. Certes Lao-Tseu dit vrai. Mais cette expérience est aussi littéraire ! Elle nous apprend, nous guide chapitre après chapitre, livre après livre, histoire après histoire et se transmet ainsi de siècle en siècle. De génération en génération. Témoignage, expérience de vie, roman autobiographique, roman épistolaire, roman réaliste, roman naturaliste, d’analyse, de mœurs, d’aventures, d’anticipation, policier, d’horreur, picaresque, de mœurs, historique, conte, nouvelles, science-fiction, biographie… Le  livre offre un champ inouï et Illimité de savoirs dont aucune application de smartphone ne pourra jamais, jamais égaler. Même si l'intelligence artificielle pourra nous résumer à l'infini les livres, elle ne pourra jamais se supplanter à la fonction de nos yeux : voir et lire. Haro sur les programmes scolaires qui se paupérisent. Honte sur cette intelligentsia décorrelée de la mission éducative de faire lire nos enfants ! Les auteurs illustres sont bannis du CP à la terminale. Sauf parfois grâce au courage de certains professeurs qui osent parler avec verve d'un auteur et exhorte à le lire. Oui, la lecture est en danger, oui nous en sommes là.

Bravo, bravo, bravo d'ailleurs aux enfants téméraires - normaux auparavant- qui subissent les questions de leurs parents qui ne les lâchent pas, qui leur demandent où ils en sont de leur lecture, qui lisent les pavés, qui bravent leur dictionnaire quand ils ne comprennent pas un mot. Bravo à ces jeunes êtres érudits qui font honneur aux auteurs d'antan. Leur savoir et leur aisance orale, écrite et d'expression en sont la récompense vibrante, dans une école et une société pourtant de plus en plus ignares. On fait lire à la maison, mais jamais en classe comme c’est dommage ! Écouter l’autre raconter exerce l’oreille et inversement apprend à écouter. On n’étudie même plus l’auteur ni même son univers ni même son époque et encore moins ses contemporains. On ne contextualise plus. On fait lire loin de l’école, "à la maison", "en vacances", "en week-end", on "contrôle" avec une interrogation de routine et on passe à autre chose. Oui, c'est ça la fausse grandeur du programme de l'éducation nationale et sa mise en application. J'oubliais. On fait lire des œuvres édulcorées, allégées, finie l’édition originale. Finie "Les Misérables" de Victor Hugo, trop long, trop triste. Fini Choderlos de Laclos. Suskind. Tous deux trop disruptifs. Fini Dostoïevski, compliqué. Fini Darwin, trop clivant. Et que dire de "Guerre. et paix" de Tolstoï ? Vous n'y pensez pas, un pavé de 957 pages ! Un crime ! Finies "20 milles lieues sous les mers" de Jules Verne, lexique trop ardu. Fini Antoine de Saint-Exupéry, même son légendaire dessine-moi un mouton n’est plus enseigné ni évoqué ! Quant à son "Vol de nuit", hommage aux premiers transports postaux aériens, on passe sous silence cet ouvrage si vibrant et riche d’enseignements.

Fini Joseph Kessel, son "Lion" se meurt de n’être plus caressé par les yeux des élèves page après page. Finie cette époque, ce souffle littéraire qui nous chatouillait les yeux  et qui nous instruisait. Aujourd’hui, on fait lire telle une besogne... alors que c’est un incroyable luxe. Une contrainte quand c’est la clé de la liberté et du savoir ! Alors parents, grands-parents, professeurs, proches… dites haut et fort tout le bien que vous pensez de l’acte de lire. Comme une résistance à l’obscurantisme de l’illettrisme. La lecture c’est la promesse d’émotions par milliers : l’évasion, l’effroi, le sourire, l’envie dévorante de savoir la fin, la surprise, le rire, le plaisir d’apprendre, la soif de savoir, le choc d’un décor, d’une description, l’euphorie d’une poursuite racontée, l’addiction à une saga… Lire nous grandit. Lire fait réfléchir, progresser. Lire nous cultive, nous instruit. Lire c'est aussi la garantie de savoir mieux écrire et s'exprimer. On ne sait plus lire, ni s'exprimer ni écrire d'ailleurs. Lire c’est la certitude que l’on garde en tête et en bouche les mots de nos aïeux pour les faire vivre ! Grandiose , non ? Pourquoi ne voit-on pas fleurir partout des campagnes d'affichage pour le rappeler ? Pourquoi ne pas entendre des défenseurs de la littérature ? Il y en a pleins qui ne sont pas rébarbatifs, pire, ils sont talentueux et pourraient même donner l'envie d'avoir envie. Parce que si vous avez encore un doute sur notre sort à venir, alors écoutez plutôt la pauvreté répandue dans les rues, dans les lieux publics, partout dans les bouches autour de nous qui ne savent plus parler, essayant de répondre bon mal mal an - mais plutôt mal an - et de rassembler quelques sons mis bout à bout pour exprimer difficilement leurs idées, et formuler une réponse… Affligeant. Flippant. Désespérant. Un spectacle navrant d’un dialogue qui finit en monologue où il est de plus en plus compliqué d’échanger, et donc de vivre ensemble. Les imbroglios sont partout. Les scènes de la vie quotidienne tournent de plus en plus vite au cauchemar : « Bonjour je cherche des bougeoirs ? - Euh…C’est quoi des bougeoirs ? » (réponse véridique d’un vendeur au BHV , rayon décoration !). « Bonjour je voudrais une demi Evian. - Ah désolé on n’a que des 50cl ! ». Et se déclinent dans tous les domaines, tous les jours, tout le temps : une commande dans un restaurant. Un renseignement dans un magasin. Un appel à un standard. Un conseil dans une gare. Un avis dans un garage… tout devient cauchemardesque. La barrière de la langue s’étiole et devient un mur, nous entraînant dans une débâcle de situations ubuesques, déconcertantes, stressantes…

Lire c'est LA solution pour éradiquer cette pauvrete intellectuelle et sauver l'humanité. Car si nous ne parlons plus, qu'est-ce qui nous distinguera des animaux ? Déjà que le quotidien est dur : « je voudrais un rouge à lèvres couleur parme -C'est quoi couleur parme ?" (dans un magasin de beauté) ou encore "En fait du coup, avec la carte promo en mode, genre, ça peut le faire, sinon vous n’avez pas le réduction c’est dommage ». Véridique la réponse avant-hier soir d’un jeune pharmacien qui voulait m’expliquer que la promotion me serait avantageuse avec la carte !!  Ça fait peur ! Et ce n’est hélas vraiment pas un sombre roman mais bien une vérité qui fait mal. Je lis donc je suis vraiment.

Barbara Delaroche

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