Après des mois de sécheresse, des incendies ravageurs, des terres assoiffées, des bulletins météo truffés de rouge partout synonyme de chaleur anormales, des Unes des JT en boucle dès le mois de mai sur le manque d’eau, du réchauffement climatique indeniable -même pour les plus climatosceptiques -, des douceurs et chaleurs inhabituelles, des journées inhabituelles, des récoltes en danger, des agriculteurs dépités, des fruits qui mûrissent trop vite, des légumes qui poussent trop tôt, des insectes asiatiques qui migrent chez nous, des restrictions d’eau et de la gestion indispensable, des piscines "scandaleuses" montrées du doigt... Bref, le bel été d’antan est révolu et sous surveillance maximale. Voire abusive car tout est bon pour foutre en l'air l’été ensoleillé, légitime ou pas… Oui, voici venu le temps des alarmistes de « tout » et de rien. Au point de ne plus savoir pour nous quand s’inquiéter et quand se réjouir. Quand frémir et quand se détendre. Ces fous de la météo, ces fous de la planète (mais qui sont ils vraiment ? Quelle légitimité ont-ils ? J’aimerais bien savoir si je dois avoir aussi peur du journaliste qui annonce la météo chaotique avec du rouge partout que l’expert qui tempère parfois ?) s'en donnent à tort et à travers. Sans raison gardée. Et le recul scientifique ? Non, pas de ça « chez ces gens-là » comme le chantait Brel ! Ces gens-là aiment le chaos général. Il vont être heureux car après la sécheresse, voici le temps de l’eau… pardon c’eût été une bonne nouvelle dans un autre temps. Donc : ,voici le temps des inondations, des pluies torrentielles, diluviennes, etc. Ne nous réjouissons pas un seul jour de la pluie qui tombe naturellement et qui remédie aux maux tellement rabâches cet été. Non, l’eau qui tombe jour après nuit en France depuis plus d’un mois n’aura pas eu la chance d’être "enfin là et célébrée". Pas de Une « pluvieuse et heureuse » de JT, pas de réjouissance. Non. Il pleut et c’est bien assez. On ne va pas se réjouir des nappes phréatiques qui vont se gorger d’eau ? Ni de la pluie que l’on a tant souhaité ? Prié ? Espéré ? Passons directement à la case « alerte ».
Après la torpeur de la sécheresse, c’est inespéré pour la majeure partie des médias et météorologues : il pleut… trop ! Et c’est parti pour les crues, les alertes inondations, les vigilances précipitations… les sujets des JT se requinquent et renaissent de leurs cendres ! Les duplex des journalistes en kway ou imperméables, trempés de la tête aux pieds, les bottes jusqu’aux cuisses pour filmer les scènes catastrophes : sauvetage de pompiers à tout va au secours des animaux ou des civils, détresse des uns d’avoir tout perdu, des autres de la possibilité de tout perdre, des barques pour évacuer les habitants sinistrés… plus un petit coup de vent avec une tempête Ciaran puis Frederico sur le territoire et voilà ! Le tour est joué : la pluie est intronisée comme notre pire ennemie. Pourtant, elle est pleinement de saison (hourra, il y a donc encore des saisons !) ? Novembre et l'hiver riment bien avec pluie quand printemps et été avec soleil ?La planète n’est peut-être pas foutue ? En attendant, si le réchauffement climatique est une réalité indeniable, alors qu'est-ce qu'on attend ? À part nous perfuser au stress hydrique et compagnie, que fait-on de concret ? Personne n’a l’idée de stocker toute cette eau qui tombe du ciel pour plus tard ? De la recycler illico pour s'en servir ailleurs ? De l’utiliser pour arroser les champs d’à côté qui réclament de l’eau ? Par un ingénieur interviewé ? Pas une idée positive ? Pas une start-up nation innovante ni un météorologue brillant et faisant du "bon" zèle ? Les scientifiques se sont-ils vraiment tous enfuis à l’étranger ? On n’a absolument plus de cerveaux en France qui pensent au bien-être de la planète ? Et ne parlons pas de la neige que l’on va critiquer à peine tombée... si elle tombe. En attendant, la réalité pluvieuse n'est pas vraiment l'eau qui tombe mais le bon sens qui semblent se noyer : et l’eau, et l’eau… goodbye !
Barbara Delaroche