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  • barbaradelaroche

Maminute.com / « Dans les jupes des filles »

Dernière mise à jour : 13 avr.

Il entrent et ont accès à l’un des sacro-saints lieux féminins : les vestiaires des dames. Les hommes qui les accompagnent, savent de quoi il s’agit. C’est la partie du shopping la plus attractive... La meilleure peut-être. Celle dont on parle si peu en public et pourtant qui attire tous les regards et les convoitises en privé. La raison ? Sa singularité ! Un endroit feutré, glamour, chic avec une tension féminine à fleur de peau où les filles, les femmes font des essayages. Un brin désuet, intemporel mais tellement et toujours si moderne… Bienvenue dans les jupes des filles !

Les hommes peuvent y percer l’un des nombreux mystères au féminin. Ils se glissent avec délice derrière le rideau qui cache la femme, l’amie, l’objet de toutes attentions, en pleine séance d’essayage de haut, de bas, de sous-vêtements ou de tout en même temps. Bonjour le joyeux bordel ! Mais attention, ici pas de place pour le voyeurisme. Et gare à ceux qui s’essayent… souvent dans les grands magasins grâce au jeu des glaces. Mais heureusement, ils sont vite repérés. Non, il s'agit du vrai privilège pour ceux qui accompagnent les femmes dans leur virée shopping, dans leur repérage de fringues, jusqu’à leur essayage en cabine. Comme un témoin, un clandestin en pleine escapade shopping ! Si l’architecture des cabines changent d’une boutique à une autre, les codes, eux,  sont les mêmes avec cette ambiance unique à la clé : un ballet incessant de va et vient, de taille XS à XL, de vêtements à foison et de saisons, avec des vendeuses « au service » des clientes en quête de "l'article" de leur rêve, de fashionistas ou pas, réunis sous le même toit . Oui, le shopping ça unit… et ça frustre aussi hélas. Comme lorsque l’une aperçoit sur l’autre une pièce qu’elle n’avait pas vue ! Là, c’est la guerre de « tranchée » !

En attendant, "l’homme qui accompagne" et attend patiemment, se délecte de ce rucher aux reines bourdonnantes, et attend la cerise sur le gateau : le lever de rideau ! Là, le spectacle est inouï, en bien ou en mal. La surprise est toujours au rendez-vous, la patience récompensée avec la satisfaction d'avoir été l'unique spectateur.

Parmi ceux qui accompagnent les shoppeuses, il y a aussi ceux qui jouent les détachés et qui s’assoient en attendant l’essayage de celles qu’ils escortent. Ils tapotent sur leurs portables pour ne pas avoir le regard qui court partout mais derrière leur nonchalance, l’envie les brûle de tout scruter et de ne pas perdre une miette de ce show où ils sont en première loge ! Ah le pouvoir des filles… Comme une intronisation discrète mais tangible au cœur de la féminité, où se côtoient froufrous, doutes, joies, cris de plaisir ou d’horreur.

Et puis, il y a ceux qui par hasard ou un peu forcés, ont suivi. Ils semblent perdus, mal à l'aise et n’ont souvent aucun attrait pour le vestimentaire. Un type d'homme que les "essayeuses" connaissent bien. D’ailleurs, leur présence est intrusive et les filles le ressentent immédiatement en fermant deux fois leurs rideaux de cabines ! Il ferait mieux d’attendre dehors car il casse le charme insaisissable, le fragile équilibre d'une ambiance de boutique. Il ne saisit pas l’expérience sensorielle qui lui est offerte. Alors il rentre et il sort du magasin sans que sa vie n’en soit impactée. S'il savait...  Ni plaisir ni déplaisir. Rien.

Heureusement encore, il y a ceux qui accompagnent pleinement. Cet homme-là est tour à tour protecteur, allié, parfois mieux qu’une meilleure amie (car elle aussi est occupée à tout essayer) !  Il est calme, rassurant, connaît les codes, salue les vendeuses, ne se laisse pas impressionner par cette agitation féminine qui crépite comme un feu de joie. Il connaît ce que l’on peut et ne peut pas faire : les portants pour toucher, regarder. Les piles de vêtements à ne pas déplier. Il se met d’ailleurs souvent les vendeuses dans la poche. Normal, il connaît par coeur -à force d’observation- ces anti-chambres féminins. Il suit les errements faussement désintéressés de celle qu’il aime dans la boutique avec un intérêt parfait. Il touche les matières. Son avis est rapidement fait. Il n’a pas peur de trancher comparé à la gente féminine. Il sait avant elle ce qui lui ira à la perfection, la forme., la couleur, la taille... Il connaît tout d'elle. C'est un peu un directeur artistique sur-mesure et discret. Mais il ne dit rien. Il attend que l’on demande son avis. Et la vendeuse sait que s’il sourit, c’est gagné, l’achat sera fait !! Devant la cabine d’essayage,  il attend souvent debout et guette avec intérêt la sortie tant attendue avec les tenues sélectionnées. D’un coup d’œil, il adoube ou réfute. Il donne son avis et met les formes. Il est comme une éminence grise qui se drape avec le rideau qui le sépare de son élue. Il va même au devant de la vendeuse pour demander une taille plus grande ou plus petite. Et quand l’article est validé… il est déjà en caisse soit pour vous offrir le tout, ou soit pour vous permettre de vous rhabiller en toute tranquillité et de vous éviter d’attendre de payer. Celui-ci n’a jamais hésité à accompagner. C’est un grand observateur qui connaît peut-être mieux les femmes qu’elles-mêmes !

Enfin il y a tous ceux qui ne connaîtront jamais cette expérience qu’ils pensent être « un truc de nana », sans intérêt et tellement futile. Dommage, s’ils savaient ce qu’ils ratent… une bible d’émotions et de codes à portée de mains ! Mais chut, ce privilège n’a pas de prix. Ou plutôt si : celui d'un spectacle, placé en carré or.


Barbara Delaroche

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