À l’orée d’un deuxième été qui s’offre Ã
nous bon an mal an (démasqué dehors, masqué dedans), la pandémie et ses variants eux ne prennent pas de congés et se succèdent les uns après les autres. De
alpha (variant anglais), nous voici déjà à l’ère du variant Delta. Ras-le-bol me direz-vous. Oui et c’est peu dire ! Mais plutôt que de voir ou de boire le verre à moitié vide, si on décidait de s’intéresser au verre à moitié plein ? Et de lister tout ce que cette pandémie nous aura, malgré tout, malgré elle, apporté. Et vous allez voir, autant dire que face à ce spectre sanitaire, il y a de sacrées belles victoires dont on se souviendra longtemps :
De manière générale, pour les enfants, cette pandémie aura été une parenthèse enchantée, un rêve exaucé : faire l’école à la maison. Même si parfois les expériences se sont révélées agitées, dans l’ensemble les enfants de tous âges étaient heureux d’apprendre chez eux ! Et je ne parle pas du brevet et du bac 2020 zappés au profit du contrôle continu !
Du premier point découle ainsi le deuxième, encore plus positif : le retour à l’école ! Oui l’école a repris du galon et retrouvé en majorité ses lettres de noblesse car c’est ici et nul par ailleurs que les enfants - petits et grands - s’y font des amis, jouent, rient, échangent, étudient, s’épanouissent et apprennent ! L’école de Charlemagne, futur empereur, fils de Pépin le Bref et roi des Francs, qui voulait à la fin du 8eme siècle mettre l’enseignement à la portée du plus grand nombre, a quelque chose de très contemporain ! Charlemagne 2.0 inattendu, non ?
Certaines familles se sont (re)découvertes durant le confinement… C’est ce que l’on a pu lire et entendre comme témoignages dans les médias ou dans notre entourage : certains parents pris dans le tourbillon de la vie avaient oublié qu’ils avaient… des enfants ! Sacrée épine enlevée in extremis du pied ! Mais sans pandémie, quelles auraient été les relations à venir et futures ? Explosives ? Inexistantes ? En tous les cas, cette pandémie aura permis des retrouvailles inespérées, et remis à sa place chaque membre du noyau familial : les enfants dans leur rôle « juste » d’enfant et les parents vraiment responsables dés enfants. il y a un temps pour le travail et un temps aussi pour les enfant qui était souvent bâclé dans « l’ancien monde ». Dans le nouveau monde, les parents connaissent enfin l’emploi du temps de leurs enfants et de leurs professeurs… par cœur !
Les parisiens auront eu l’occasion unique de découvrir ou redécouvrir leur ville et leurs monuments comme jamais ils n’en n’auraient eu l’occasion : la Tour Eiffel sans file d’attente, l’Arc de triomphe avec seulement une jauge de 30 personnes sur sa cime, le jardin d’acclimatation et ses attractions sans attente pour les enfants, la Sainte Chapelle déserte, le pont des Arts fluide, etc.
Les restaurateurs sont redevenus sympas et accueillants ! Incroyable non ? Aujourd’hui, il n’existe plus un seul restaurateur ou serveur en France qui ne vous accueille avec un sourire XXL… Avant la pandémie, c’était plutôt souvent le contraire, voire beaucoup plus chaotique. La profession s’est réinventée en renaissant de ses cendres. Et sincèrement aujourd’hui, midi ou soir, sur les terrasses… tout le monde sourit : clients et patrons. C’est pas beau ça ?
Le Télétravail a enfin trouvé sa place et sa légitimité dans de très nombreux métiers. Et il a d’emblée largement exprimé son potentiel avec une efficacité et une rentabilité équivalentes à celles d’une présence au bureau quotidienne. C’est un peu notre « E=mc2 » ! A l’image de cette formule d'équivalence entre la masse et l'énergie rendue célèbre grâce à Albert Einstein, le télétravail a aussi révolutionné notre quotidien ! Il a permis de faire accepter à jamais ce type d’organisation, jusqu’alors boudé, détesté des patrons d’antan. La raison ? Il était souvent réclamé alors par les femmes qui tentaient de faire valoir aux patrons hermétiques ce gain de temps. Résultat : bien mieux que les régionales, le télétravail est LE grand gagnant incontesté de cette année. Oui, désormais on le sait, on peut être aussi efficace au travail qu’à domicile.
Les applications Zoom et Teams ont cartonné et rentrent à jamais dans la cour des grand(e)s. Plus jamais, on ne les dédaignera. Oui elles nous ont sauvé durant ces confinements successifs. Elles ont permis le lien scolaire, individuel et professionnel sans restriction. Elles ont permis d’être connectés ou réunis malgré la pandémie. Et pour tout type d’occasions : école, boulot, réunions, consultation médicale, entretien d’embauche, conseils divers, électricien, anniversaire, apéro, événement, soirées… plus une barrière ne s’est érigée dans ce monde pourtant à distance alors BRAVO ! La technologie mêlée à l’utile, c’est une force illimitée.
Autre point positif : le déclic que certains attendaient inconsciemment pour changer de vie, de métiers, de régions, de visions, de rythmes, de relation… bref un gain de temps et un choix assumé, comme un accélérateur de temps positif et un bouclier contre ces variants intempestifs.
Côté progrès technologique, jamais un vaccin n’aura été élaboré aussi rapidement. Même si l´efficacité, les effets secondaires, l’ARN et les différences entre Pfizer, Moderna et AstraZeneca ou Johnson&Johnson nous ont parfois mis le doute, il est évident que les chercheurs et les volontaires ont fait un travail incroyable. Afin de mettre au point le vaccin, entre 30 000 et 40 000 volontaires ont répondu présents pour la phase 3 des essais cliniques. Ces nombreuses personnes ont permis d'avancer considérablement dans la recherche. Par ailleurs, la nature du virus était déjà connue des scientifiques, notamment depuis la crise du SARS à Hong-Kong et celle du MERS au Moyen-Orient. Grâce à elles, les connaissances de la famille du virus ont permis de développer un vaccin bien plus rapidement (ndlr : source sudouest.fr ). Alors chapeau bas aux volontaires dont on n’a pas assez salué le courage. Sans eux… pas de test et donc pas de vaccins !
Certaines personnalités, certains journalistes, certains métiers se sont révélés à nous durant la pandémie avec brio par leur professionnalisme, leur sérieux, leur expertise, leur mise en abîme de la pandémie, leur engagement, leur sourire... Parmi eux : les soignants (et ils sont nombreux comme Sandrine, Marie, Lisa à Bicêtre), la journaliste Sonia Mabrouk, l’épidémiologiste et médecin Martin Blachier, le Professeur Cyrille Cohen directeur du laboratoire d’immunologie à l’université de Bar Ilan en Israël, la pétillante Garance Pardigon et ses réponses à nos questions sur TF1, le sauveur des restaurateurs Stéphane Manigold, le duo du 20h Gilles Bouleau (la semaine) et Anne-Claire Coudray (le week-end), le franc-parler de Pascal Praud…
Enfin, la grande gagnante de cette pandémie c’est sans conteste la liberté, enfin les libertés : la sienne, la mienne, la leur, la nôtre. Un terme si fort de sens et pourtant comme endormi dans notre 21eme siècle qui d’un coup, a revêtu son costume de super-héroïne ! Oui la liberté c’est bien notre héroïne des temps modernes : puissante, aux pouvoirs multiples, et définitivement indispensable à notre quotidien. Toutes générations confondues. Alors oui, sortir, marcher cheveux au vent, sentir les fleurs éclore, retrouver des amis, prendre un café, boire un verre, fêter un anniversaire, faire du shopping, organiser un dîner, flâner, jouer, rire, se serrer dans les bras… tout ça n’a pas de prix. Ou plutôt si : celui d’un paradis, appelé notre Terre. Un paradis réel où malgré les pièges existants (avec ces variants), être en vie reste le plus beau de tous les cadeaux.
Barbara Delaroche