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  • barbaradelaroche

Maminute.com / « Premiers Amours : interdits ! »

Dernière mise à jour : 5 juil. 2022


Avant c’était « est-ce que tu veux être mon amoureux ? Ou mon amoureuse ? ». On l’écrivait sur un petit bout de papier, on le faisait remettre par une copine, ou on l’envoyait dans la classe sous forme d’une boulette de papier, envoyée à l’autre bout de la classe. Pour les plus chanceux, ça tombait pile entre les mains. Pour les malchanceux, ça arrivait entre les mauvaises. C’était drôle, pleins de frissons. Et surtout ça s’arrêtait là : oui ou non, l’aventure naissait. Quand j’étais petite, je me rappelle qu’un garçon de la maternelle, était venue trouver mes parents en disant : « elle est géniale ma copine, jamais vous ne la changerez d’école hein ? ». Bon même si j’ai changé d’école, le garçon en question ne m’en a jamais tenu rigueur. Plus tard, en cm2, je me rappelle d’un garçon arrivé en cours d’année, qui s’appelait Arnaud Le chevalier. Tel un chevalier effectivement, il l’était dans sa façon de se comporter et dans ses actes. Chaque matin, j’avais une attention, il ne manquait pas de me défendre si besoin dans la cour, était serviable et protecteur mais en plus je me rappelle qu’il avait glissé dans mon cartable une longue lettre pour me déclarer sa flamme. Puis, adolescente je me souviens d’un garçon de seconde qui avait crié mon prénom dans la cour pour me faire comprendre qu’il tenait à moi… Et la vie a joliment continué ainsi !

Mais « basta cosi » la nostalgie. Non pas que le présent soit moins séduisant que le passé, non mais parce que le présent n’a plus rien à voir avec cela aujourd’hui lorsque l’on a 10 ans, 12, 15 ans… Lorsque je vois mes enfants sensés plongés doucement vers cette dolce vita d’adolescence, réduite à peau de chagrin, ça me révolte. Leur génération est condamnée à ne pas connaître l’insouciance des premiers émois, et ce malgré tous nos efforts. Car aujourd’hui, a sonné l’ère de l’éradication absolue des sentiments innocents, sincères, des premiers battements de cœur à la chamade, des papillons dans le ventre, des étoiles dans les yeux, des fourmis dans les jambes… aujourd’hui les gamins sont en couple par texto, sans s’être jamais embarrassé de bredouiller quelques mots pour déclarer leur flamme, leur coup de cœur, leur coup de foudre. Rien. Tous les copains sont au courant avant eux et limite organisent le « rencard »… à moins que ça ne soit un « prank », littéralement un « canular » pour se ficher de la figure de l’autre ! Juste pour mettre à cran déjà les premiers émois qui devraient être magiques, inoubliables et qui virent vite au cauchemar, à l’humiliation et au harcèlement. Oui aimer en 2022 dans la cour de récré c’est ainsi. Même pas la peine de faire connaissance, leur profil est souvent en « compte public » sur les réseaux et accessibles à tous. Vous pouvez donc prendre « un je t’aime » comme un « ferme ta … » ou « t’es une erreur de la nature » à toute heure de la journée et à n’importe quelle occasion. Et que dire de ceux qui se refilent le numéro de téléphone pour écrire des tartines de mots truffés de fautes à chaque syllabe, ou réclament des photos qu’ils montreront aux copains qui se chargeront vite de les mettre sur les réseaux sociaux et qui sait un jour incertain, s’amuseront à commenter l’adorable bouille avec des mots horribles. Oui c’est ça aujourd’hui avoir 10 ans-12 ans et quelques. Rappelez-vous pourtant :

« J'ai dix ans,

Je vais a l'école et j'entends,

De belles paroles doucement,

Moi je rigole, cerf-volant,

Je rêve, je vole

Si tu m'crois pas hé

T'ar ta gueule à la récré »

Terminé le refrain. À l’école, les « plus du tout enfants », les « pas encore ado » mais les « déjà trop adultes », polluent les cours de récré et les classes. Ils ne sont pas si nombreux mais se répandent vite, et surtout leur nocivité se propage à la vitesse lumière. Ils polluent les oreilles des élèves, les petites têtes encore pleines de rêves, les yeux ahuris devant leurs gestes, leurs mimes de scènes choquantes et leurs ânonnements disproportionnés. Mais qui en parle ? Peu d’enfants. Heureusement quelques-uns et quelques-unes pour dénoncer ces agissements, pour mettre l’école face à ses responsabilités qui avouons-le, brille par son impuissance et par sa capacité à faire l’autruche. Même tout haut collège réputé qu’il est ! Non, rien. Des avertissements ici et là. Peut-être une convocation devant des parents qui « tombent des nues ». Bref, rien de très concret puisque les mêmes continuent et dans leur sillage, ceux qu’ils auront initié et qui continueront de perpétrer ce harcèlement invisible des grands et visibles des plus petits, des plus faibles qui sont contraints d’avoir chaque jour sous les yeux, au sein même de leurs classes, ces rejetons qui ont mis au placard leur cœur d’enfant et qui enfilent chaque jour leur costume de « prédateur », de « petite frappe » avant même d’avoir leurs premiers boutons d’adolescent !! Alors, que fait-on ? Qui s’en occupe ? Nous, les parents qui luttons précisément contre les autres qui se la jouent « parents cool » sans en assumer les responsabilités. Ça se la raconte et ça se dédouane en prétextant que « c’est comme ça que ça se passe aujourd’hui » ! Tout en filant tous les codes d’accès aux gamins pour qu’ils n’aient aucune limite sur leurs smartphones ou ordinateurs car dire « non » c’est trop compliqué aujourd’hui, trop de conflit ça fait des crises et ce n’est pas garant de la paix à la maison. Ainsi, c’est aux autres enfants d’assumer la non-gestion de ces enfants à qui l’ont ne dit jamais « non » ! À côté, les devoirs, même conséquents dans les écoles réputées et prestigieuses, c’est vraiment pas grand chose comparé à cette chape de plomb qui plane sur les cœurs des élèves, privés de ne pas se « tromper de cœur » justement quand ils ont des sentiments pour l’un ou l’autre. Pourvu qu’il tombe sur un garçon ou une fille « saine » de corps et d’esprit. Oui, c’est étrange et désœuvrant d’écrire cela, mais la réalité est pire et bien présente. Car l’enfant « non géré » a entre les mains un accès illimité à un monde qu’il était sensé découvrir année après année. Un monde d’adulte qu’il découvre sans préalable, sans filtre, sans explication, sans pédagogie avec hélas aucun bouclier psychologique, non, puisque ce sont ses parents qui lui ont donné la clé pour briser l’armure sensée les protéger ! À moins que ce ne soit un de ses copains qui l’a projeté sans rien lui demander, en lui montrant des images interdites. En tous les cas, le problème est grave et les amours de jeunesse sont en danger ! L’école doit se réveiller et affronter la débâcle en convocant les parents concernés pour qu’ils s’occupent enfin de leurs rejetons ! Parce qu’aimer quand on a 12 ans doit rester une jolie chanson douce, voire trois petites notes de musique et des mots…. vraiment bleus, non ?


Barbara Delaroche

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