Pas vraiment confinés mais pas vraiment démasqués, le 31 décembre à Paris était un peu un Noël au balcon. Même si nous ne savons pas ce que nous réserve 2022, ce qui est une évidence c’est que tout le monde avait hâte de dire bye-bye à 2021 ! Avec l’espoir commun et affiché d’enquiller sur une nouvelle année… enfin bonne ?Ainsi, à minuit, comme un soir de mai en plein hiver, comme si les dieux du ciel s’étaient invités en nous offrant une douceur irrésistible, au diable les discothèques, car ce soir-là , il n’y a avait qu’à ouvrir sa fenêtre pour danser… avec tout le monde. Il n’y avait pas un dancefloor mais des dizaines de pistes de danse dans tous les appartements, quels que soient les mètres carrés ! Tout le monde à égalité ! Le 31, lui, était la star de la soirée avec son costume de la raison « sanitaire » puisque chacun était chez soi en nombre réduit mais avec son grain de folie propre à sa date que rien ni le trio Omicron, Delta et Covid - pas invités à la soirée - ne pourra empiéter ! À l’image de cette année 2021 tellement désopilante et imprévisible… ces dernières heures pour dire au revoir à cette année éprouvante auront été étonnantes ! Imaginez alors les fenêtres béantes d´appartements, d’où sort à tous les étages de la bonne musique. Les uns chantant, les autres dansant, les uns riant, les autres trinquant et voilà la magie qui opère : Michael Jackson, Prince, Likke Ly, Marina Kaye, the Jackson five, Pharell Williams, Daft Punk, Roger Glove, The Stranglers, Elvis Presley… avec avouons-le une bonne dose de pop rock comme un exhausteur ou des incantations pour chasser l’année achevée et son lot de variants assoiffés ! Chacun aux commandes de sa playlist comme un DJ iconoclast à la manière d’Alexandre Dumas et de ses célèbres mousquetaires : « un pour tous, tous pour un… DJ » ! La boîte de nuit la plus en vogue était bien à Paris mais ne se passait ni aux Bains Douches, au Palace ou au feu VIP mais bien dans les appartements parisiens ! Ici et là pas de distanciation ni de masque, ou de plexis pour séparer les personnes ! Et pour cause, la jauge était la même pour tout le monde : petit comité restreint mais un peu comme le fredonnait Grégoire dans sa chanson : « Toi plus moi plus eux plus tous ceux qui le veulent, Plus lui plus elle et tous ceux qui sont seuls, Allez, venez et entrez dans la danse », la boîte de de jazz de Jonas était à tous les étages !
À ce 31 au balcon…tout le monde se parlait, se souriait, dansait sur les airs des autres, sabrait les bouteilles de champagne comme en soirée… mais chacun de son côté à la fenêtre de son domicile pour partager ensemble cette symbolique de la fête qui bat son plein… et faire abstraction des murs et cloisons entre nous. Et nous voilà aux douze coups de minuit à se souhaiter bonne année comme des compagnons de soirée ! Comme des amis de fortune. Alors oui, je ne me souviens plus à combien nous avons été à cette Saint-Sylvestre à ciel ouvert mais je sais que le nombre n’était plus un souci mais une force. Et puis tant pis, car comme le prédit le dicton, Noël (en l’occurrence ici le 31) au balcon, Pâques aux tisons… mais ce qui tiendra chaud c’est de se dire que cette fête à l’aube d’une nouvelle année, avait déjà un parfum de liberté… retrouvée ?
Barbara Delaroche
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