Que se passe-t-il rive droite ? Elle s’égare, se perd, s’enfonce et devient la rive de l’anarchie. !Pourquoi ça tangue autant ? Le nord de la Seine semble avoir perdu la tête ! Le 8e et le 16e s’en sortent encore mais dans les 9e, 10e, 11, 20, 19, 18, 17e c’est un fiasco à ciel ouvert. Plus de règles, plus de civisme : les vélos roulent comme sur un Tour de France en zigzaguant au gré des virages en épingle, parfois même en danseuses frôlant les piétons qui n’ont d’yeux que pour leurs portable, nouveaux déserteurs des trottoirs au profit de la route. C’est-à-dire que les trottoirs sont pris aussi par les velib’ et les trottinettes ! Exit la rive droite d’antan : ses Grands Boulevards, ses quais Valmy ou jemmapes, son marais, ses rues mythiques comme Montmartre, La Fayette, Oberkampf, Crémieux, Cadet, Rivoli, Saint-Honoré, Royale, Louvre, Sentier, Francs Bourgeois, Montaigne, Georges V, Martyrs, Trudaine, Saint-Antoine, Saint Georges, Bretagne fourmillent d’individualités où les bobos ont imposé leurs propres règles. Ses passages singuliers et secrets comme celui du pont aux biches ou de Lhomme, ses Folies Bergère, ses Champs-Élysées, ses théâtres, ses cafés aux comptoirs en chrome comme un air suranné, ses avenues aux airs de Sicile, Dunkerque, Milan… restent des adresses en mal du pays et sans cap, emportée par une déferlante de folie citadine qui saccage tout, même le sacré ! Et ce ne sont pas les églises mythiques de la Trinité au Sacré Cœur en passant par Sainte-Eustache, Sainte-Cecile, ou Saint-Vincent de Paul qui diront le contraire ! En effet, leurs abords sont devenus une cour des Miracles peuplés de Quasimodos dignes du roman de Victor Hugo, et squatteurs illégaux. Même ses places et lieux littéraires pourtant garants de ce Paris des lumières -Pierre Lazareff, Honoré de Balzac, Jean-Paul Sartre, Victor Hugo, Oscar Wilde - ne tiennent même plus à distance la bêtise et l’ignorance. Beaucoup de ce Paris est sale, dégradé, spolié, abîmé, et sans respect..Que nous reste-t-il chère rive droite ?! Pas grand chose excepté nos yeux pour constater la triste réalité. Les commerces de bouche sans âme et à la queue leu absorbent tout sur leur passage, achetant à tour de bras des rues entières. Les immeubles et les rues autrefois au calme ou joliment animées sont désormais les témoins forcés d’un trafic culinaire hallucinant : entre les livreurs qui réclament leur pitance avec leurs plats à emporter, ou encore les clients qui ont pris racine dans les nouveaux restaurants à la mode. Résultat : des hordes de personnes boivent et parlent sur les trottoirs aménagés au milieu du chaos, squattent, fument du cannabis toute illégalité, se la jouent cool mais invectivent le premier qui leur demande de les laisser passer, crient, hurlent à la soif, ignorent le calme du quartier puis laissent des immondices derrière eux… Même les chiens s’y sont mis. Ils ne sont plus éduqués par leurs maîtres trop occupés à sortir le chien tout en étant sur leur portable et laissent tout faire à leur animal ! La pollution canine est à son apogée. Et que dire des galeries lafayette ? Elle ont perdu de leur superbe. L’environnement est just bling bling mais la circulation est ultra dense, le stress à son pic, les pickpockets attendent tranquilles leurs proies mais pour Faire passer la pilule, désormais, on va sur les toits des magasins admirer … Paris et sa rive droite de haut ! Est-ce que la rive gauche pourrait venir à notre secours ?
Barbara Delaroche
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