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  • barbaradelaroche

L’itw Post-confinée / Valentine Revel-Mouroz : « Palmade et sa troupe m’ont fait beaucoup grandir »

Journaliste, acteur, animateur(trice), écrivain, directeur(trice) marketing, sportif(ve), responsable communication, avocat(e), maquilleur(se)... retrouvez chaque jour des personnalités aux jobs et aux profils variés qui vous racontent comment ils reprennent leur vie professionnelle, à l’heure du déconfinement. Entre soulagement, espoirs, bilan et confidences... Retrouvez chaque jour un témoignage inédit. « L’après confinement... c’est comment ?

Aujourd’hui : Valentine Revel-Mouroz : Comédienne

Présente-toi en quelques mots professionnellement ?

Après des études de droit et de sciences politiques, j’ai suivi en 2003 les cours d’art dramatique Jean Perimony, j’ai rencontré de magnifiques comédiens et auteurs avec qui j’ai pu monter plusieurs pièces de théâtre et diriger un théâtre pendant 10 ans, La Comédie des 3 Bornes. J’ai pu jouer dans des univers variés, oscillant entre les auteurs classiques et contemporains. Je tourne un petit peu mais c’est surtout sur scène que j’exerce mon métier. J’ai mis en scène Xavier Lafarie, un magnifique comédien dans son seul en scène et je suis en train d´écrire avec le comédien, auteur et réalisateur, Mathieu Alexandre une nouvelle version de mon seul en scène. Enfin, j’ai la chance d’avoir été prise il y a plus d’un an dans la pièce «  Les Crapauds fous » de Mélody Mourey.  On jouait au théâtre du Splendid ainsi qu’en tournée avant le confinement.

Où étais-tu confinée ? En famille ?

J'étais confinée chez moi, au Pré Saint Gervais, en famille avec mari, enfant et chat qui doit se demander  pourquoi est ce qu’on envahit autant son espace.

Comment qualifierais-tu ton métier ?

Difficile de définir ce métier ! Je peux dire que c’est passionnant, stressant, intense, sublime, angoissant, désarmant … Qu’est ce qu’il me manque. D’ailleurs, je rêve de plateau quasiment toutes les nuits. Hélas souvent je dois rentrer sur scène et je ne connais pas mon texte.  Donc en fait c’est plus un cauchemar.. un job qui me manque  mais j’en fait des cauchemars.. sympa le job !


Une journée normale de boulot, avant le confinement, c’était comment ?

Réveil 7h pour accompagner ma fille, Rose, à l’école. Elle est en moyenne section de maternelle. Nous avons de la chance de pouvoir y aller à pied, et de passer par la Villa du pré, un petit quartier où sont regroupées des maisons charmantes et parfois même atypiques. Nous nous émerveillons devant les magnifiques maisons, les jardins changeants au fil des saisons. Une petite parenthèse mignonne enchantée qui me réveille et me met en joie tous les matins. Et pendant que je vois les parents prendre le métro, il est vrai que je reviens souvent chez moi prendre mon café, les répétitions ne commençant généralement pas avant 10h. Ensuite, c’est très changeant : j’écris, je lis, je répète, je démarche, je travaille une audition ou j’assiste à des lectures... Mais à 16h, je vais chercher Rose, puis on passe faire un petit coucou à Brieuc, son papa qui travaille à côté de la maison et a ouvert il y a deux ans un bar à vin/Cave à vin/tapas gastro, baptisé

« Jaja ». C’est un endroit très chaleureux. Puis, retour maison, et là c’est un peu la course entre jouer avec Rose, le bain, la préparation du dîner. Car à 18h, la baby sitter ou mes parents arrivent pour garder ma petite fille et moi je file rejoindre au Splendid ma petite troupe des «  Crapauds fous », où c’est parti pour le show ! Au tomber du rideau, soit je rentre libérer mes précieux protecteurs soit je reste profiter des amis et/ou pros venus nous voir. Le quartier de Strasbourg saint Denis ne manque pas de lieux sympas...

Le boulot a perduré malgré tout pendant le confinement ?

Alors on va pas se mentir, il n’ y a PAS de journée boulot. Mon mari Brieuc a ouvert « Le Jaja » à la vente à emporter, 3 jours par semaine, donc je m’occupe de Rose et elle a encore du mal à jouer toute seule. Comme je ne veux la mettre trop devant les écrans, je travaille moins qu’avant. Pour être honnête, j’ai du mal à me plonger dans l’écriture de mon seul en scène, je n’ai peut être pas le coeur assez léger. Comme ce dernier porte sur la transmission mère/fille et l’histoire de ma mère en Algérie, je prends en revanche le temps de lire sur le sujet, et des idées me viennent. J’espère m’y remettre dès que j’en aurai l’occasion.

Une journée confinée, c’était comment ?

Déjà il n´y avait pas de réveil ! Je laissais ma fille m’appeler ou me rejoindre au lit et sans rituel programmé, on oscillait entre activités de l’école, jeux, cuisine, lecture, cuisine, film/dessin-animé (je fais découvrir à Rose des vieux films, enfin des classiques, elle est un peu petite mais elle accroche quand même assez), cuisine, méditation, je suis le cycle De Deepak Chopram qui est merveilleux. Au début je faisais 30 min de fitness par jour et puis… j’ai préféré cuisiner à la place. La cuisine c'est ma deuxième passion ! On est aussi une famille lego (rires), alors on les fait, on les défait, on les refait et on s’amuse beaucoup ! Puis le soir, Brieuc rapportait régulièrement des échantillons de vins natures à déguster... c’était divin. Et enfin, vive Netflix, OCS et autres VOD !

Quand on est comédienne, il y a des périodes avec et sans activités... ça t’a aidé selon toi à vivre ce confinement ?

Non parce qu’on a le ventre noué à l’idée qu’on ne peut pas exercer notre métier, s’inspirer en sortant voir le monde, et avec ma fille je ne peux pas me permettre de passer trop de temps à lire, à regarder même des pièces à la télé. C’est un peu compliqué de créer, en ce moment, en ce qui me concerne. En revanche, le confinement fait grandir en nous une rage d’avancer, de bouffer ce métier.

Jean Périmony (à droite), fondateur de l’école de théâtre créée en 1961, dont la mission est d’apprendre aux élèves à se connaître et à comprendre l’indiscutable nécessité d’une technique (respiration, souplesse, articulation). L´affiche de « La troupe à Palmade » en bas, à gauche.


Une personnalité dans ta carrière qui t’a profondément marquée ?

Un classique : mes professeurs de théâtre Jean Perimony et Marie Boudet. Ils ont été les premiers à me voir sur scène et à croire en moi. Et Pierre Palmade aussi. J’ai passé 5 ans dans sa troupe. Ce fut une période complexe mais qui m’a fait énormément grandir... avec du recul. Beaucoup de recul.



Une personne ou personnalité qui, pendant le confinement, t’a touchée ?

Alors évidemment tout le corps médical. J’ai suivi sur instagram les service des internes de la Pitié Salle Pétrière. Ils expliquent de façon objective leur quotidien sans être anxiogène, ni tirer sur le drame. Du coup, on se sent informé sans angoisse. Et puis, il y a  aussi ses voix qui se font maintenant entendre et qui résonnent parce qu’on a besoin d’elles : Edouard Bergeon

(le réalisateur d´« Au nom de la terre »), Christiane Taubira, Vincent Lindon, Nicolas Hulot, Cyril Dion, Jeanne Balibar. Toutes ces voix donnent envie de se battre, d’espérer et parlent aussi de tous ces corps de métiers oubliés par le gouvernement.

Que t’a appris ce confinement ? Sur toi ? Le travail ?

J’ai enfin pu prendre le temps de me lancer dans la méditation, et j’ai compris mal de choses sur moi. C’est terrible à dire mais j’avais je crois besoin de ce temps arrêté et je sais que je ne l’aurai pas pris sans ce confinement. Peut-être ai-je plus confiance ? Peut-être ai-je appris à prendre mon temps ? À m’écouter enfin ? À aller à l’essentiel ? Le temps me le dira, mais j’ai enfin pu aborder toutes ces questions.

Tu es aussi une jeune maman : avec le déconfinement, comment vas-tu gérer la reprise du boulot sans la reprise de l’école ?

Comme avant ! J’alternerai entre mon mari, les baby-sitters et mes parents enfin si c’est possible pour eux. Je sais que leurs petites filles ( j’ai 2 nièces) leur manque terriblement.

Tu vas prendre les transports pour aller au boulot ou non ?

Oui avec le masque, faudra bien... mais j’aime beaucoup marcher, je me mets ma musique et hop ! Peut-être aussi sera-t-il temps pour moi d’investir dans un vélo...pour faire plaisir à Hidalgo !

Un livre / un album/ un film que tu as particulièrement aimés pendant le confinement ?

- Un livre : « L’art de perdre » d’Alice Zeniter, aussi puissant que poétique, superbement écrit.

- Un album : j’en ai écouté tellement mais avec Rose on a particulièrement dansé sur la BO de

« L’auberge espagnole ».

- Un film : une série plutôt avec « Succession«  sur OCS, un véritable Shakespeare. Et également « Moonlight » où tout est suggéré. Un chef d’oeuvre !

Tes projets ?

Mon seul en scène donc... en même temps je suis dessus depuis 4 ans, alors quelques mois de plus ou de moins ! Et surtout la nouvelle pièce de Mélody Mourey : «  La course des géants » qui se jouera au Théâtre des Béliers dès la réouverture.


Merci à Valentine Revel-Mouroz

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