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  • barbaradelaroche

L’interview post-confinée / Stéphanie des Horts : « J’aime les femmes qui aiment les hommes »

Journaliste, acteur, animateur(trice), écrivain, directeur(trice) marketing, sportif(ve), responsable communication, avocat(e), maquilleur(se)... retrouvez chaque jour des personnalités aux jobs et aux profils variés qui vous racontent comment ils reprennent leur vie professionnelle, à l’heure du déconfinement. Entre soulagement, espoirs, bilan et confidences... Retrouvez chaque jour un témoignage inédit. « L’après confinement, c’est comment ?


Aujourd’hui : Stéphanie des Horts, romancière

(Stéphanie des Horts et son nouveau livre glamour « Jackie et Lee », paru chez Albin Michel)

Présentez-vous en quelques mots professionnellement ?

Stéphanie des Horts : Je suis romancière.

« Jackie et Lee » (Albin Michel), sorti en février dernier, est mon neuvième livre. En fait, J’ai commencé assez tard à écrire. J’avais élevé mes deux enfants, ils étaient heureux, j’étais en province et je m’ennuyais terriblement dans mon mariage. J’ai commencé par écrire des livres qui n’ont jamais été publiés puis un jour, il y en a un qui a retenu l’attention et qui a été édité (ndlr : La Scandaleuse Histoire de Penny Parker-Jones, Éditions Ramsay, 2008). Et depuis, ça ne s’est jamais arrêté, c’est une grande chance ! En parallèle, j’ai fait de nombreuses traductions, de l’anglais vers le français, j’ai été « nègre » pour pas mal de personnes comme pour un monsieur de l’Académie de Marine, pour des actrices comme Fiona Gélin, pour des médecins. Et pendant quelques années, j’ai été chroniqueuse littéraire pour Valeurs Actuelles.


Il y a des critiques littéraires dont vous vous souvenez tout particulièrement ?

Le souvenir que j’ai, c’est surtout de m’apercevoir qu’il y a des écrivains qui sont extrêmement bien élevés et d’autres non ! Il y a ceux qui vous remercient immédiatement après une critique comme François Cérésa (ndlr : François Cérésa est journaliste. Il a dirigé le Nouvel Observateur et rejoint Le Figaro. Il est critique gastronomique, chroniqueur sportif et écrivain) que j’ai rencontré par la suite ou encore Christian Millau (ndlr : Christian Dubois-Millau dit Christian Millau était écrivain, journaliste, grand reporter et critique gastronomique) et qui sont devenus des amis. Et il y a ceux qui ne vous remercient jamais, que vous recroisez un jour et qui sont très arrogants. Ça permet de juger de la valeur des gens !

Où étiez-vous confinée ?

Chez moi à Paris, avec mon fiancé.

Vos enfants ne vous ont pas rejoints ?

Non. Ma fille Joy, qui travaille à la galerie d’art contemporain Perrotin, est partie dans la maison de mes parents en Touraine avec son fiancé et mon fils qui a 20 ans et qui fait une prépa math sup math spé à Annecy pour devenir pilote de chasse, est resté là-bas car ses cours étaient maintenus à distance. Mais on se parlait tous les jours ! Comme avec ma mère qui était dans son appartement en Touraine et pour qui j’étais inquiète.

Comment avez-vous vécu le confinement ?

Pour moi le confinement c’était extraordinaire ! J’aurais aimé que ça dure encore trois mois ! Paris était vide, il faisait très beau, je courais tous les matins mes 10 kilomètres. C’était comme une parenthèse enchantée.

Une journée normale de travail by Stéphanie des Horts, ça ressemblait à quoi avant le confinement ?

C’était assez trépidant ! Même si je travaille à mon bureau, chez moi, j’ai toujours beaucoup de déjeuners, soit professionnel soit amicaux. Et puis, comme je suis lectrice pour les éditions 10/18, je lis beaucoup, beaucoup de manuscrits. J’en prends entre 20 et 30 par mois. Le principe ? Lire puis dire à l’éditeur s’il doit les publier ou pas. C’est un travail de dingue qui me prend beaucoup de temps et c’est pour cela que j’ai adoré le confinement parce que je n’ai rien fait du tout ! Et puis, je coupais toujours la journée avec le sport. Avant, j’allais dans les clubs. Depuis le confinement, je n’y vais plus, je vais dans les rues !

Justement, durant ce confinement, comment occupiez-vous vos journées ?

Je courais, je lisais, je me baladais avec mon fiancé avec nos attestations bien sûr, j’ai revu pour la deuxième fois « Mad men  » sur Netflix...

Cette vie de confinement semble vous avoir fait un bien presque « inattendu » ?

Oui, ça m’a reposée ! Avant j’étais très très occupée : les bouquins à lire, mes bouquins à écrire, les déjeuners, les dîners tous les soirs car on sort beaucoup... c’est bien mais c’était assez fatiguant ! Vous avez suivi de près les infos durant le confinement ?

Non, je n’écoute jamais les nouvelles ! N’importe qui raconte n’importe quoi aujourd’hui. Vous n’avez plus de personnalités référantes. Dès le début, c’était très difficile de faire la part des choses donc du coup je n’ai rien regardé.


Les photos 100% Instagram de Stéphanie des Horts, lors de ses joggings dans Paris, durant le confinement.


Plutôt que la télé, vous étiez plutôt sport et Instagram ?

Oui j’étais très privilégiée ! J’habite dans un joli quartier et comme tous les matins j´allais courir, j’en ai profité pour faire pleins de photos de Paris que je mettais sur Instagram : il y avait des canards à Saint-Germain des Près, il faisait un temps magnifique, et puis c’était inouï de courir le long des quais vides, de faire trois fois le tour de la place de l’Étoile avec l’Arc de Triomphe sans aucune voiture ou encore de descendre l’Avenue des Champs Élysées !

Ce confinement a été une période propice à la création ?

Non, pas du tout ! Au contraire, je n’avais pas envie d’écrire et encore moins envie d’écrire sur le confinement. D’ailleurs, je redoute l’année prochaine où on va avoir pleins de livre et de films sur le confinement... quelle horreur !

Pourquoi ?

Faire des films sur le confinement, je ne vois pas l’interêt. Ce n’est pas comme si du jour au lendemain vous étiez enfermés dans une tour ivoire.

Vous avez été inquiète durant cette période ?

J’étais inquiète et je le suis toujours pour ma mère qui a 79 ans et qui est toute seule dans son appartement depuis la mort de papa il y a tout juste un an. Même si je vais bientôt la voir. Et je suis inquiète pour l’économie de notre pays qui a été fichue par terre.

Paris-Match, Le Figaro, « Jackie et Lee » fait la Une.


Justement en parlant d’économie, votre dernier livre « Jackie et Lee », sorti le 26 février, a été victime lui aussi des dommages collatéraux liés au confinement ?

Oui, il a eu 15 jours de vie. Pourtant, le livre était très très bien parti. Il était en tête de gondoles dans toutes les librairies, on le voyait partout, les ventes Amazon et Fnac s’étaient envolées, j’ai eu toute la presse possible et inimaginable en disant que le livre était formidable et puis d’un coup les librairies ont fermé. Puis, heureusement, les librairies se sont mises à vendre en ligne mais ça a été long à démarrer.

Votre éditeur Albin Michel s’est

néanmoins mobilisée sans relâche malgré ce confinement ?

Francis Esménard, le patron d’Albin Michel, a été formidable et charmant. Il m’a téléphoné pendant le confinement pour me dire qu’il soutiendra mon livre après le déconfinement. Que ce soit mon éditrice, mon attachée de presse ou le marketing, Albin Michel a été en contact régulier avec moi et ils ne se sont jamais reposés sur leurs lauriers.

Concrètement que va-t-il se passer pour « Jackie et Lee » ?

Comme il y a une bonne communication entre l’éditeur Albin Michel et les libraires, ils

sont en train de voir ensemble comment mettre en avant mon livre mais aussi celui de Christine Orban (ndlr : « Est-ce que tu danses la nuit... » , sorti le 26 février chez Albin Michel). Et ce, malgré toutes les nouveautés qui arrivent. Mais, j’ai une entière confiance en Albin Michel.

Vous avez eu des chiffres ?

Non, je déteste ça. Je préfère les avoir plus tard. Il y a eu un tirage de 30 000 exemplaires, des dédicaces au début à la librairie Albin Michel où j’ai vendu environ 150 exemplaires, à la librairie Scarlett à Megève et à celle de Lamartine rue de la Pompe. Mais pour l’instant, les dédicaces et les salons sont ajournés.

Qui sont vos lecteurs : des lectrices en majorité ?

Ce sont principalement des lectrices mais mes

livres sont aussi lus par des hommes. Il y a toujours un intérêt. Par exemple, « Les sœurs Livanos », c’était sur et Onassis et Niarchos, « Jackie et Lee », sur Kennedy. Avec l’aspect historique toujours en fond de toile.

Comment définiriez-vous votre métier ?

Comme un métier pas facile. Pour moi l’écriture, ce n’est pas une page blanche devant laquelle on se pose et on trouve l’inspiration. Non, pour moi c’est quelque chose qui est terriblement construit d’autant que mes romans ont tous un fond historique extrêmement précis. De ce fait, c’est un vrai travail. C’est autant une satisfaction qu’une souffrance dont je ne peux pas me passer. Mon moment préféré ? C’est lorsque j’ai terminé le livre et que mon éditrice me dit que c’est bien.

Ça pourrait ressembler à un sacerdoce?

Non ce n’est pas un sacerdoce parce que mes romans marchent ! Le sacerdoce ce sont des personnes qui écrivent coûte que coûte et qui sont des écrivains dans l’âme. Moi, j’adore écrire des livres qui marchent, où les lecteurs viennent me voir en me disant qu’ils ont aimé mes héroïnes ou qu’ils ont appris plein de choses.

Qu’entendez-vous par « livres qui

marchent » ? 

Que j’aime être lue ! Le monde d’aujourd’hui est assez terrible je trouve : on a pleins de choses autour de nous qui nous attirent, nous déconcentrent. L’écriture n’est pas du tout un sacerdoce. C’est mon métier et je fais en sorte que ça fonctionne... d’ailleurs, je réfléchis déjà à mon dixième livre !



Une personnalité dans votre carrière qui vous a profondément marquée ?

Quelqu’un de formidable que j’ai rencontré grâce à la l’écriture : mon grand copain François Cérésa qui est une personnalité remarquable. Il a lancé il y a un peu plus de dix ans « Service littéraire », Le journal des écrivains (ndlr : François Cérésa a fondé, et dirige depuis 2008, le mensuel de l’actualité romanesque « Service Littéraire », Le Journal des écrivains fait par des écrivains). Il fait ça tout seul et donc, chapeau ! J’ai une profonde admiration pour François et en plus c’est quelqu’un qui a l’amitié chevillée au corps et ses valeurs sont les miennes. Lui et sa femme Ariane sont formidables.

Quelles valeurs partagez vous précisément ?

On accorde de l’importance à des choses qui n’existent plus ! Le respect, la reconnaissance des élites, il y a des gens avec un savoir donc ceux-là oui, je veux bien les écouter.

Pendant le confinement, est-ce qu’il y a une personne qui vous a touché ?

Je n’ai pas regardé la télé mais je lisais beaucoup les journaux, Le Figaro, Le Point, Valeurs Actuelles et j’ai de l’admiration pour le ministre de la santé Olivier Véran et même pour Emmanuel Macron, même si tout n’a certainement pas été géré !



Parmi toutes les héroïnes de vos biographies, quelle est celle pour qui vous avez un petit faible ?

Pamela  (ndlr : « Pamela », sorti en 2017). Pamela Churchill est fascinante parce qu’elle a construit sa vie sur les hommes de sa vie justement. Elle a eu les plus beaux mecs du monde, elle savait y faire et était extrêmement intelligente. D’ailleurs, le livre a été un grand succès.



En parlant de littérature, quel livre nous conseilleriez-vous justement au sortir de cette crise ?

La saga qui fait un carton ce moment, « Étés anglais » d’Elizabeth Jane Howard aux Éditions La table Ronde (ndlr : Etés anglais à circulé malgré le confinement : sorti le 12 mars, tiré à 5 000 exemplaires, l’éditeur a réimprimé deux fois le romans d’abord à 2000 exemplaires puis à 3000, et publiera le deuxième volet en octobre ). J’adore les romans anglais !

Et un album ?

Je n’écoute jamais de musique même si j’adore Joe Dassin, Mort Schuman et Nino Ferrer. J’aime le silence. J´écoute de la musique quand je cours. Je cours souvent avec Joe Dassin !

Des envies précises depuis que nous sommes deconfinés ?

Voir ma mère et mes enfants. D’ailleurs, le jour-J du déconfinement, le 11 mai, je suis allée déjeuner avec ma fille qui est rentrée à Paris.

Quels sont vos projets ?

Mon dixième livre pour dans deux ans, pour 2022. J’en fait un tous les deux ans.

Ce sera une héroïne ?

Je ne sais pas encore mais certainement. Je ne sais pas faire les hommes. Je ne pense pas comme un homme. Je pense comme une femme. J’adore le côté séductrice, les geishas. Quand je dis que je pense comme une femme, je ne suis pas pour autant du tout féministe et dans la mouvance actuelle. Non, j’aime les femmes qui aiment les hommes ! En fait j’aime les hommes... j’adore les hommes (rires) ! En fait je n’aime pas spécialement les femmes.

Quand j’écris « Pamela », c’est que j’adore Agnelli. Quand j’écris « Les sœurs Livanos » c’est que j’adore Onassis. Je ne peux pas me mettre dans la peau des hommes alors je me mets dans la peau d’une femme pour aimer les hommes qu’elles aiment.


Merci à Stéphanie des Horts

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