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L’itw DayByDay / Catherine Rambert : « J’ai une grande admiration pour les femmes »


Journaliste, acteur, animateur(trice), écrivain, directeur(trice) marketing, sportif(ve), responsable communication, avocat(e), maquilleur(se)... retrouvez chaque jour des personnalités aux jobs et aux profils variés qui vous racontent leurs nouveaux quotidiens depuis le déconfinement. Retrouvez aujourd’hui un témoignage inédit.

Aujourd’hui : Catherine RAMBERT, journaliste, écrivain, coach, scénariste, conseillère médias, chroniqueuse et consultante télé & radio.


Présentez vous en quelques mots ?

Catherine Rambert : Je suis journaliste, le métier que j’ai toujours voulu exercer et dont je rêvais enfant. A l’origine en presse écrite, et au fil du temps en télé, en radio, sur le digital... Je suis aussi auteure (également un rêve d’enfant) : j’ai écrit et publié une vingtaine de livres. Des enquêtes, deux romans et une dizaine de livres de développement personnel dont la collection « Petite philosophie… » vendue à plus 150 000 exemplaires et traduite en plusieurs langues. Depuis quelques années, grâce à une rencontre qui a changé ma vie, je suis également coach professionnelle, métier absolument puissant et fascinant, et enfin je suis intervenante dans des écoles d’enseignement supérieur. D’un point perso, je me reconnais trois qualités : énergique, positive, tonique et un grand défaut : impatiente !



Vous avez été longtemps directrice de la rédaction de Télé Star : une femme aux commandes d’un gros titre, c’était une belle marque de confiance ? Un challenge au quotidien ?

Oui j’y suis restée treize ans ! C’était une marque de confiance, un gros challenge, puisque j’ai été nommée rédactrice en chef à 33 ans d’un titre qui vendait alors 2 millions d’exemplaires. Je suis arrivée l’année précédant le lancement de Loft Story (ndlr : diffusé sur M6 en 2001). J’étais alors la seule femme à ce niveau de poste au sein d’un magazine télé et du coup j’ai épousé à fond ce nouveau phénomène ! Télé Star a même dépassé Télé 7 Jours, en vente au numéro, ce qui n’était jamais arrivé. Ce jour-là, mon boss de l’époque Arnaud de Puyfontaine était tellement heureux qu’il m’a fait livrer douze bouteilles de Ruinart (et j’ai reçu la plus grosse prime de ma vie).

Quels souvenirs en gardez-vous ? Le meilleur et le pire ?

Difficile à dire, mais je dirais la liberté. Comme j’avais la confiance de ma hiérarchie, c’était très stimulant et chose rare à ce niveau de responsabilités, j’étais totalement libre d’orienter le magazine comme je voulais. Sans fausse modestie, j’ai fait gagner beaucoup d’argent au groupe (rires). Le pire souvenir a été la mort d’une journaliste dans la rédaction, atteinte de la maladie de Charcot. Ça m’a fait beaucoup de peine même si, lorsque l’on est à la tête d’un magazine, on ne peut pas trop le montrer.

Pourquoi avoir arrêté ?

Parce qu’à un moment donné, les aventures les plus belles doivent s’arrêter. Au bout de 13 ans, j’avais fait le tour. J’ai adoré cette période de ma vie mais il faut savoir tourner la

page et passer à autre chose ! Sincèrement je n’en pouvais plus de suivre les émissions télé ! C’était une expérience positive à tous points de vue mais j’avais envie d’autre chose. L’année d’après, j’ai pris la rédaction en chef de La Parisienne (supplément féminin du Parisien).



Depuis bon nombre d’années, on peut aussi vous lire aussi dans des romans, des enquêtes journalistiques, des livres sur le développement personnel... Écrire, c’est visiblement une évidence pour vous ?

Oui, cette envie s’est imposée à moi très jeune. Mes idoles à l’époque s’appelaient Christine Okrent, Catherine Nay… Ma mère me faisait lire les articles de Catherine Nay dans L’Express : j’ai donc voulu être journaliste et écrivain comme elle. J’ai quitté Aix-en-Provence où j’habitais et j’ai débarqué à Paris à 20 ans. J’ai été engagée à France-Soir et j’ai écrit mon premier livre à 25 ans « Des femmes d’influence : Pouvoirs et télévision » (1991, Hachette / Carrere).

Chaque écrivain a souvent son « rituel ». Quel est le vôtre ?

Je suis une grande lève-tôt. Ça ne m’a pas quitté. Je peux me lever à 5h ou 6h du matin, j’adore quand tout le monde dort. En semaine, le matin c’est MON moment. Je suis d’une efficacité redoutable ! Et quand arrive le week-end, comme je n’aime ni faire les courses, ni le shopping, ce qui me détend c’est de faire du sport car je suis très sportive et d’écrire dans le silence avec ma théière et mon thé vert. Et quand je suis en retard pour finir un livre, je m’isole dans ma maison du Lubéron, au pied de Gordes : je m’enferme dans mon bureau et je suis capable d’écrire 15 jours non-stop. Je ne me prends pas pour un grand écrivain mais lorsque j’écris, je suis heureuse.



Et quid de votre passion pour la philosophie... d’où vient cette « éveil » ?

De ma mère, une femme magnifique et d’une intelligence rare, qui penchait spirituellement vers le bouddhisme. Elle avait fait des études de Lettres et grâce à elle, j’ai lu nombre d’ouvrages de penseurs grecs. Et puis, il y a un peu plus de quinze ans, comme j’allais souvent en vacances aux États-Unis, j’aimais bien faire des petites mises à niveau ponctuelles même si je parlais bien la langue. Ainsi, à la douane, j’achetais des petits bouquins américains genre « How to feel better » (comment mieux aller) pour parfaire mon anglais et parce que c’était rapide à lire. Et un jour, en rentrant d’un séjour là-bas, je demande à mon éditeur René Guitton « pourquoi ça n’existait pas en France ». Lui qui est plutôt un silencieux, me dit alors : « propose-moi une idée ». Je rentre chez moi, j’écris un pitch de 15 lignes de « Petite philosophie du matin » avec 5 exemples et je lui envoie. Il me répond « pas mal » et me demande de décliner ce même concept pour le soir. Puis trois semaines après, il m’appelle en rentrant du salon du livre de Berlin, pour me dire : « mets-toi au boulot : ton livre est vendu dans cinq pays ». Il avait juste fait une plaquette français / anglais et ça avait accroché ! On a d’abord sorti « Petite philosophie du matin », puis « Petite philosophie du soir » et en tout, j’en ai écrit pas loin d’une dizaine comme « Petite philosophie du bonheur », « Petite philosophie de l’amour » ou encore « Petite philosophie pour sortir de la crise » que l’on pourrait d’ailleurs ressortir en ce moment (rires) ! Au total, il y a eu une douzaine de traductions et on en a vendu plus de 150 000 exemplaires !



Lorsque vous vous attelez à des livres d’enquêtes, comment choisissez-vous les personnalités sur lesquelles vous écrivez ?

Je suis journaliste donc je réagis à l’actualité. Par exemple, pour le livre sur Johnny que j’ai écrit en 2010 avec Renaud (ndlr: Revel qui travaillait alors à L’Express) il y avait une vraie actu autour de lui (c’était l’année où il s’était fait opéré à LA). Nous avions pleins d’infos sur lui qui n’avaient pas pu être exploitées dans nos magazines respectifs d’où ce livre « Les cent jours où tout a basculé » (ndlr : First Éditions, paru en mai 2010). Puis on commencé une enquête sur Dominique Strauss Kahn fin 2010, huit mois avant le scandale du Sofitel New York. Au départ au voulait sortir le livre au moment de la présidentielle de 2012 où on le donnait vainqueur, souvenez-vous. Puis il y a eu l’affaire du Sofitel à New York, du coup on a avancé la sortie, et nous avons été les premiers à traiter l’affaire et cela a été l’un des best sellers de l’été 2011!

La prochaine personnalité sur laquelle vous aimeriez écrire ?

Comme beaucoup je suis intéressée par la personnalité Brigitte Macron, peut-être quelque chose autour d’elle…



Toujours dans l’univers de l’écriture, on vous découvre en ce moment scénariste ! De quoi s’agit-il ?

Je travaille depuis plusieurs mois sur l’adaptation au cinéma de mon roman « Imposture sur papier glacé » (Calmann-Levy, 2007) dont j’avais cédé les droits il y a plusieurs années à Isabelle Adjani et que j’ai récupérés. Cela parle d’une rédactrice en chef complètement incontrôlable et qui passe ses nuits en soirées

Cette rédactrice en chef, c’est vous ?

Ha ha ! Pas du tout ! Bien que certains l’aient cru : j’ai horreur de sortir tard et de me coucher tard (rires) ! J’ai utilisé les caricatures du métier que je connais bien… Je travaille sur le scénario avec une productrice, j’écris ce qui s’appelle la continuité, non dialoguée. Ça m’amuse beaucoup, c’est une comédie légère et par les temps qui courent je pense que l’on en a besoin !

Un scoop concernant l’héroïne qui pourrait incarner le rôle principal ?

Oui même si je ne l’ai pas encore approchée... c’est une actrice que j’adore : Audrey Fleurot !



Concernant la cause des femmes justement, on vous découvre aussi très mobilisée. Vous vous dites « ultra féministe ». C’est toujours une réalité ?

Oui, j’ai l’habitude dire que je suis féministe depuis ma naissance. Et je reste une femme en colère aujourd’hui. J’ai lu le dernier livre de Gisèle Halimi (ndlr : « Une farouche liberté » aux éditions Grasset, avec Annick Cojean), que je conseille à tout le monde : sa colère c’est la mienne. Elle a raison, on est trop passives. Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix en 2011, a dit cette phrase qui résume tout : « Les femmes sont depuis trop longtemps trop poliment en colère ». Pourquoi les femmes du monde entier ne se soulèvent pas et ne font pas la révolution pour lutter contre les nombreuses oppressions ? Pour moi c’est un mystère. On a boycotté - avec raison - des tas de pays qui ont opprimé une partie de leur population mais quid des femmes opprimées ? À croire que pour elles, on considère que c’est normal. Le monde ne serait pas dans l’état où il est, ni dans cette violence, si les femmes avaient eu plus de pouvoir. Bref, histoire d’être utile à mon niveau, j’ai rejoint et je milite dans l’association PFDM, Pour les Femmes Dans les Médias. C’est mon amie Léonor Grandsire, ex-patronne d’Universal Network, qui m’a dit : « pourquoi tu ne nous rejoins pas ? ». Ainsi, j’ai rallié l’association présidée par Laurence Bachman et Bouchera Azzouz, avec comme secrétaire générale Caroline Lang (ndlr : la fille de Jack Lang).

Quel est le credo de PFDM

Nous sommes des femmes de médias (productrice, dirigeantes de chaînes, membres du CSA, animatrices, présentatrice, journalistes...) mobilisées pour faire entendre la cause de toutes femmes. Ainsi. nous avons édicté une charte contre le harcèlement signé par 80 médias et nous préparons plusieurs actions pour 2021. Aujourd’hui je suis membre du bureau et je gère les réseaux sociaux. Je vous invite d’ailleurs à nous suivre.

La mission vous plaît à quel point ?

C’est passionnant mais il y a du boulot. Nous partons du principe que les médias doivent montrer l’exemple. « Pour que les femmes comptent, il faut compter les femmes ! » c’est un de nos leitmotiv. Je bondis de ma chaise lorsque je vois en télé des plateaux masculins ! Pendant le premier confinement, c’est comme si les expertes avaient disparu des émissions, de nouveau il n’y avait que des hommes... Ce n’est pas acceptable ! En ce moment, on prépare justement une nouvelle action autour de la parité... Bon, comme il faut saluer les progrès, j’ai noté qu’il y avait beaucoup de femmes à l’antenne pour commenter les élections américaines ! On va vers le mieux.

Les femmes... vous les admirez ?

Oui, totalement. Et je les défends : je sais le combat que chacune d’entre nous a dû mener pour s’imposer. Je sais ce que cela représente d’être en responsabilité, en poste... On ne nous passe rien ! J’ai infiniment de respect et d’indulgence pour les femmes.

D’où certainement un de vos autres talents : être coach ?

Oui, j’ai passé une certification ICF de coaching, et c’est devenu une passion. Je coach tout en poursuivant les activités de journaliste et d’auteure. La plupart des femmes que j’accompagne ont toutes le même problème pour s’imposer : elles doivent se battre contre le syndrome de l’imposteur (alors qu’elles sont la plupart du temps meilleures que les hommes), contre leurs croyances limitantes, des peurs, dont celle de déplaire… Moi si j’avais écouté les conseils, je n’aurais jamais été journaliste ! On me disait : tu vas galérer, on ne gagne pas sa vie… À chaque fois que je plonge dans ma piscine, dans ma maison en Provence, je me dis que j’ai bien fait de ne pas les écouter ! Quand on aime ce que l’on fait et que l’on s’engage à fond, l’échec n’est pas une option. Je répète souvent à mes coachés : « Vous savez qui vous êtes mais vous n’avez pas conscience de qui vous pourriez devenir ».


Catherine Rambert, chroniqueuse passionnée, alors sur le plateau de TPMP People animé par Matthieu Delormeau.


Côté projets, télé, des révélations croustillantes à nous divulguer ?

J’écris un nouveau livre sur le développement personnel, je travaille sur un documentaire et j’animerai à la télé une nouvelle émission pour 2021 j’espère sur une chaîne d’info ou sur une chaîne de la TNT.

Quel type d’émission ?

Il s’agira d’un talk-show très nouveau autour du business mais je ne peux en dire plus. J’ai tourné déjà deux pilotes et j’ai déjà des financiers partenaires. Je serai entourée de de chroniqueurs prestigieux comme l’avocat Emmanuel Pierrat, le journaliste Renaud Revel, la journaliste Caroline Bonacossa, et aussi Aaron Zeiss, un jet setteur qui connaît la terre entière... D’autres personnalités m’ont donné leur accords. Bon pour être honnête, quand je regarde tout ce que je fais parfois je me fatigue (rires), mais je m’amuse… alors !

Enfin, pour terminer et à l’heure du deuxième confinement, Catherine Rambert nous offre une petite pensée du jour en ce lundi... en vidéo ! Une pensée signée Giuseppe Tomasi di Lampedusa. À méditer.




Un grand merci à Catherine Rambert.


Infos + :
Retrouvez Catherine Rambert sur FB et sur Twitter : cathramb
Sur Insta : catherine.rambert.officiel

Crédit photos : Rodolphe Baras (photos de Catherine Rambert dans le fauteuil), Dailymotion, PFDM, www.telestar.fr, Facebook Catherine Rambert



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