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  • barbaradelaroche

L’itw DayByDay/ Geneviève Goëtzinger : « J’espère travailler sur l’élection présidentielle de 2022 »


Journaliste, acteur, animateur(trice), écrivain, directeur(trice) marketing, sportif(ve), responsable communication, avocat(e), maquilleur(se)... retrouvez chaque jour des personnalités aux jobs et aux profils variés qui vous racontent leurs nouveaux quotidiens depuis le déconfinement. Retrouvez aujourd’hui un témoignage inédit.


Aujourd’hui : Geneviève Goëtzinger, Conseil en stratégie de communication et fondatrice de ImaGGe.


Infos + : Directrice des Relations institutionnelles de France Médias Monde
Directrice générale de RFI et de Monte Carlo Doualiya.
Directrice adjointe et directrice de la rédaction de France Inter
Directrice de la rédaction en français de RFI
Journaliste poilitique à RFO.

Présentez-vous en quelques mots professionnellement ?

Geneviève Goëtzinger : Je suis une experte en stratégie politique et stratégie de communication. J’ai été pendant la majeure partie de ma vie professionnelle journaliste politique. J’y ai acquis une connaissance intime des acteurs et des codes de la vie publique. J’ai ensuite évolué vers le management et j’ai notamment été directrice générale de RFI de Monte Carlo Doualiya, sa filiale arabophone. Dans ce cadre, j’ai beaucoup arpenté de continent africain, pour aller au contact de nos auditeurs avec des délocalisations d’émissions, pour négocier des fréquences, pour régler des différents politiques. Aujourd’hui j’ai mis cette pluralité d’expérience au service de clients dans le cadre d’imaGGe.



On vous découvre à l’écran depuis la rentrée sur les plateaux télé, notamment sur CNews avec le « Morandini live ». C’est un exercice qui vous plaît ?

20 ans de journalisme radio et télé font que ce n’est pas un exercice nouveau pour moi. J’ai une solide expérience de l’antenne. La différence ici, c’est d’intervenir en tant qu’experte et débatteuse davantage que comme analyste politique. C’est à la fois très préparé mais plus spontané, toujours maîtrisé.

Vous avez de bons retours ?

Oui, je suis très touchée lorsque j’interviens sur CNews, de recevoir des messages d’anciens auditeurs africains qui captent la chaîne sur le bouquet Canal Afrique et qui m’ont retrouvée. Leur fidélité est très émouvante mais le journalisme n’est plus mon métier.

Une femme pour débattre des sujets d’actualité sur les chaînes d’info souvent très masculines... ça change ?

Il y a de plus en plus de femmes sur les chaînes d’info mais c’est vrai qu’il faut toujours s’imposer car ici comme ailleurs, il y a une tendance masculine à monopoliser le débat.

Votre sentiment sur la visibilité des femmes de manière générale dans les médias. C’est en bonne voie ou en régression ?

C’est en progression. Ce n’est pas toujours facile pour les chaînes de trouver des expertes. Les femmes gardent cette propension naturelle à s’interroger sur leur légitimité avant de s’exprimer et c’est dommage. Un homme ne se pose jamais ce type de questions. Par ailleurs, sur un certain nombre de questions qui ont marqué l’actualité de ces dernières années, terrorisme par exemple, conflits armés, il existe peut-être de fait moins d’expertes femmes que d’hommes. Cela oblige donc à un volontarisme supplémentaire de la part des médias, qui sont aiguillonnés par ailleurs par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.

En 2018, vous avez vous-même postulé à la Présidence de LCP-AN : pourquoi ce choix ?

Je partais d’un constat : celui de la défiance entre le peuple et ses représentants, entre les citoyens et leur classe politique. Cela n’est sans doute pas très original et la crise des gilets jaunes en a été quelques mois plus tard la démonstration magistrale. A mes yeux, les parlementaires avaient un rôle fondamental à jouer pour restaurer ce lien de confiance et la chaîne parlementaire, qui rend compte de leur travail, devait y contribuer. Pour ce qui me concerne, ayant été journaliste politique et directrice générale d’un média, j’avais la légitimité pour exercer cette fonction. Les députés ont fait un choix différent, celui du réalisateur qui avait suivi la campagne du président de la République Emmanuel Macron (ndlr : Bertrand Delais). Sans commentaire donc.


Depuis, vous avez fondé votre agence ImaGGe, spécialisée dans la stratégie de communication et les relations institutionnelles ?

J’ai fondé ImaGGe il y a 18 mois. C’est mon dernier bébé et le fruit de toutes mes expériences professionnelles antérieures : du journalisme politique, je garde l’amour de l’écriture mais aussi un fort esprit de synthèse, ainsi bien sûr qu’un réseau étendu dans tous les médias et dans la classe politique. Pour avoir dirigé une grosse entreprise, je connais le stress du manager, sa solitude devant la prise de décision, l’importance de savoir expliquer celle-ci à ses équipes et à l’externe. J’ai enfin une relation affective forte avec le continent africain où je dispose aussi de réseaux solides et d’une réputation professionnelle établie.

Cela m’a conduit naturellement à cibler des hommes politiques africains dont j’accompagne la stratégie de communication. C’est mon cœur de cible mais ce n’est pas une cible exclusive. Je travaille aussi pour des politiques français, des entreprises, des associations. Je fonctionne au coup de cœur. Je n’ai pas de salariés. Mon modèle est beaucoup plus souple et flexible : je travaille en réseau avec toute une série de sociétés complémentaires, notamment pour ce qui concerne la communication digitale, le marketing en mobilité, mais aussi des agences graphiques par exemple. En ce qui me concerne, mes clients peuvent compter sur une réactivité et disponibilité de chaque instant et il ne s’agit pas de mots mais d’une réalité.

(En haut) L’association Trévise Ensemble. (En bas, à gauche) Pascal Affi N’Guessan, candidat du Front Populaire Ivoirien à l’élection présidentielle d’octobre.


Sur quels gros dossiers avez-vous bâti votre réputation ?

Pour moi, il n’y a pas de petits ou de gros dossiers. Une vie professionnelle antérieure me donne la liberté de choisir mes clients et c’est souvent sur la base de valeurs partagées. Le terme « valeurs » ne veut pas dire opinions identiques mais valeurs de démocratie, de respect de la vie humaine lorsqu’il s’agit de l’Afrique par exemple. Je suis en ce moment très fière d’accompagner la stratégie de communication de Pascal Affi N’Guessan, le candidat du Front Populaire Ivoirien à l’élection présidentielle. C’est un homme de paix et de réconciliation qui aspire à entraîner son pays vers une vraie maturité démocratique. Mais je travaille aussi pour l’association Trévise Ensemble, qui regroupe les victimes de l’Explosion du gaz du 12 janvier 2019 rue de Trévise à Paris. Ils se battent pour une reconnaissance de leur souffrance et du préjudice subi. Et puis, je vais citer aussi un autre coup de cœur, Takreem, la fondation du producteur Ricardo Karam. Il valorise chaque année des parcours d’hommes et de femmes dans le monde arabe, exemplaires dans leurs domaines respectifs. Son objectif est de redonner une forme de fierté à des populations souvent présentées exclusivement à travers les problématiques de conflits, de terrorisme.

Quand je parle de valeurs, ces trois exemples illustrent assez bien mes choix.

Vos projets professionnels ?

Je souhaite bien évidemment poursuivre mon implantation en Afrique francophone. La crise sanitaire est une contrainte supplémentaire car elle complique les déplacements. J’ai plusieurs projets en cours de finalisation mais dans mon métier, rien ne peut être dévoilé avant d’être lancé. J’espère aussi travailler sur l’élection présidentielle de 2022 en France pour un candidat dont je vais taire le nom par superstition.

LA personnalité que vous avez rencontrée et qui vous a marqué ?

Je vais pour en citer trois pour un moment d’histoire dans lequel leur parcours a été intimement lié. Je veux parler de la négociation des accords Matignon sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie en 1988 et des acteurs majeurs que je côtoyais au jour le jour. Ce territoire était au bord de la guerre civile, avec des crispations identitaires et déjà des morts. La paix a été sauvée par la volonté de trois hommes, Michel Rocard, alors Premier Ministre, Jacques Lafleur, RPCR et Jean-Marie Tjibaou, FLNKS. Ils avaient, aussi bien pour le leader indépendantiste que pour le partisan de la Calédonie dans la République, un même amour de leur terre. Ils étaient admirables dans leur commune volonté d’éviter le basculement dans un affrontement mortifère. Et puis, il y avait la détermination sans faille de Michel Rocard qui souffrait le martyr car il était atteint de violentes colites néphrétiques mais ne lâchait pas un pouce de terrain. Ensemble, ils ont sauvé la paix.



La personnalité que vous rêveriez de rencontrer ?

Cela restera un rêve car il est aujourd’hui disparu. J’aurais aimé rencontrer Nelson Mandela. 27 ans en prison et l’absence totale de haine, cette faculté de dépassement d’un désir de vengeance qui aurait pu être légitime et cette réconciliation, alors que là aussi la guerre civile constituait un risque. Il représente pour moi la quintessence de l’humanité.


Un grand merci à Geneviève Goëtzinger.


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