L’itw DayByDay / Patrice Leconte : « J’espérais que la crise sanitaire créerait un élan magnifique »

Journaliste, acteur, animateur(trice), écrivain, directeur(trice) marketing, sportif(ve), responsable communication, avocat(e), maquilleur(se)... retrouvez chaque jour des personnalités aux jobs et aux profils variés qui vous racontent leurs nouveaux quotidiens depuis le déconfinement. Retrouvez aujourd’hui un témoignage inédit.

Aujourd’hui : Patrice LECONTE, réalisateur, scénariste, metteur en scène et écrivain.

Parmi sa riche filmographie : Les Bronzés, Les bronzés font du ski, Viens chez moi j’habite chez une copine, Ma femme s’appelle reviens, Les spécialistes, Tandem, Monsieur Hire, Le mari de la coiffeuse, Tango, La fille sur le pont, Ridicule, La guerre des miss, Le magasin des Suicides, Les bronzés 3, Mon meilleur ami, Une Promesse.

Parmi ses mises en scène : Ornifle ou le courant d’air de Jean Anouilh, Grosse chaleur de Laurent Ruquier, Je l’aimais d’Anna Gavalda, Ouh ouh d’Isabelle Mergault.

Parmi ses ouvrages : Les femmes aux cheveux courts (Albin Michel), Riva bella (Albin Michel), Reculer pour mieux sauter (Flammarion), dernièrement Re-Revoir Paris avec la photographe Claire Garate.

Est-ce que cet été a une saveur toute particulière après ce long confinement et à l’heure de la pandémie ?

Patrice Leconte : J’ai lâchement fui Paris le 15 mars, pour venir à la campagne (ndlr : dans la Drôme) où le confinement fut largement plus aéré. J’ai bien conscience d’être un privilégié. Et, maintenant que je suis là, j’y reste. 

Un petit mot justement sur cette crise sanitaire. Est-ce qu’elle a changé votre regard sur certaines choses ?

J’espérais, comme on nous l’a beaucoup dit, que la crise sanitaire allait créer un élan magnifique de solidarité. Et, avec le recul, je ne suis pas bien sûr que ce soit le cas : les habitants de la Mayenne (ndlr : où il y a en ce moment un pic de contamination) masquent leur plaque d’immatriculation pour que l’on ne sache pas qu’ils viennent de cette région, sous peine d’être regardés avec méfiance, voire d’être fuis.

Une journée-type en vacances à vos côtés, à quoi ça ressemble ?

Partage des tâches ménagères, courses au Centre Leclerc, grande virée à vélo, glandouillage au soleil, écriture en fin d’après midi.

Vous aimez écoutez quel type de musique en vacances ? Vos enfants vous ont fait récemment découvrir des artistes ?

Pendant les vacances, ma musique préférée est celle des cigales. Mais notre petite fille m’a aussi fait écouter Angèle, que j’aime beaucoup.

Côté papilles, quel est votre plat préféré durant l’été ?

Tomates mozzarella, parce que les tomates sont merveilleuses en cette saison.

Toujours passionné de vélo électrique ?

Oui, toujours adepte au Vélo à Assistance Électrique ! Plus que jamais même. Je n’ai plus 25 ans, loin de là, et je me rendais compte qu’avec le vélo classique, je renonçais souvent à partir, prétextant une petite forme, ou un vent trop fort. Avec mon VAE (ndlr : Vélo à Assistance Électrique) plus rien ne m’arrête, je pédale âprement malgré tout (sinon, autant acheter une mobylette), et je sais que si je n’ai plus de jambes pour remonter la côte de notre village, je peux me faire aider.

Cet été est-il studieux ? Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

Été effectivement très studieux. Diverses écritures, mais dont je préfère ne pas parler, non par superstition (ce n’est pas mon genre), mais parce que le domaine de la création est devenu bien incertain.

Êtes-vous fan de séries télé ou pas ?

Je ne regarde pas les séries, ça prend trop de temps. Je sais que je passe à côté de trucs formidables, tant pis pour moi. Cela dit, j’ai profité du confinement pour regarder l’intégralité du Bureau des Légendes (ndlr : sur Canal +), qui est remarquable.

Parmi vos nombreux films, quel est le tournage que vous auriez aimé qui ne s’arrête jamais ou qui dure toujours ? 

La fin d’un tournage est toujours un mélange de tristesse et de soulagement. Mais j’aurais bien aimé que le tournage de La Fille sur le Pont (ndlr : en 1999 avec Vanessa Paradis et Daniel Auteuil) dure quelques semaines de plus.

Votre film culte ? Vos acteurs(trices) préféré(e)s ?

J’adore Pépé le Moko, de Julien Duvivier, avec Gabin qui était un acteur magnifique. Quant aux préféré(e)s, impossible à dire, il y en a trop, et ce serait injuste d’établir un hit parade. 

Vos projets pour la rentrée ? Un scoop à nous révéler ? 

Je tournerai mon prochain film en février. Mais le cinéma est devenu une affaire fragile, et je n’y croirai que lorsque j’entendrai le premier clap.

L’actrice ou l’acteur dans l’absolu avec qui vous rêveriez de tourner ?

Gérard Depardieu. 

Un grand merci à Patrice Leconte.