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  • barbaradelaroche

L’itw /Dominique Grandjean: « Covid 19 : Pourquoi se passer d’un outil si performant que le chien? »

Dernière mise à jour : 29 sept. 2020


Journaliste, acteur, animateur(trice), écrivain, directeur(trice) marketing, sportif(ve), responsable communication, avocat(e), maquilleur(se)... retrouvez chaque jour des personnalités aux jobs et aux profils variés qui vous racontent leurs nouveaux quotidiens depuis le déconfinement. Retrouvez aujourd’hui un témoignage inédit.


Aujourd’hui : Dominique Grandjean, Professeur à l´École Nationale Vétérinaire d’Alfort (ENVA) et Initiateur du projet Nosaïs Covid-19



Présente-toi professionnellement en quelques mots ?

Dominique Grandjean : Dominique Grandjean alias « Dr Vet », Professeur à l'ENVA (École Nationale Vétérinaire d’Alfort), chef d'unité UMES (Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport) et chef de département d'enseignement et recherche (DEPEC). Je suis également référent risques biologiques et Cynotechnie pour la zone de défense et sécurité de Paris (Ile De France) et encore Vétérinaire colonel à la BSPP (Brigade de Sapeurs Pompiers de Paris) à ce jour. Enfin, je suis responsable du programme Nosaïs de chiens de détection médicale à l'ENVA.

Dès le début de la pandémie, tu n’as eu de cesse de faire valoir le flair des chiens pour identifier les porteurs du Covid-19 ? Oui, car les résultats que nous avons obtenus, partant d'une hypothèse qui était que le virus produit des molécules qui sont susceptibles de se retrouver dans la sueur et donc de donner une odeur spécifique à celle-ci pour le chien, ont dépassé nos espérances ! De plus, de nombreux pays, via leurs universités vétérinaires et leurs structures cynotechniques officielles, nous ont rejoint et ont obtenu à ce jour des résultats similaires. Le concept était donc le bon !

Quels pays précisément vous ont rejoint ?

Il y a eu le Liban via le Professeur libanais Riad Sarkis, porteur également du projet, mais aussi l’Argentine, le Brésil, le Chili, l’Australie, la Belgique, les Émirats, le Mexique et le Honduras.

Pourquoi selon toi le gouvernement n’a-t-il pas fait appel au flair de ces chiens pourtant si efficace ? Très bonne question ! Je préfère dire que je n'en ai aucune idée... mais au global, sur cette crise, on va simplement se contenter de noter le profond mépris affiché par certains médecins pour le monde vétérinaire.


C’est une réalité propre à la France ?

Dans tous les autres pays, les initiatives sont aidées par les états comme le Liban, les Émirats ou la Finlande qui désormais travaille avec la sueur apres avoir débuté sur l'urine. Ainsi, ils ont pu déployer des chiens en situation opérationnelle. « De nombreux Ehpad disposent d'un chien capable de détecter la Covid-19  » c’est ce que tu as dit récemment lors d’une interview pour Vivre FM, peux-tu nous en dire plus ?

Environ 350 EHPAD disposent déjà de chiens qui sont généralement des chiens fournis par l’association Handi'Chiens (https://handichiens.org) pour aider les personnes agées. Ces chiens pourraient très bien être formés et ainsi devenir des lanceurs d'alerte COVID au quotidien pour chaque EHPAD, à moindre coût et sans devoir faire de prélèvements invasifs, difficiles à réaliser sur des personnes âgées.


Concernant le travail remarquable des chiens encadrés par les pompiers et vétérinaires, en terme de détection du Covid, pourquoi le flair des chiens est-il plus compétitif que les tests en laboratoires ? Il faudrait des pages et des pages pour parler des capacités olfactives inimaginables du chien ! Mais c'est un fait valorisé dans bien des domaines : le nez du chien au service de l'homme permet au quotidien de sauver un grand nombre de vie et d'aider l'homme dans bien des situations. Pour la COVID, il faut former les chiens, ce qui requiert précisément un grand nombre de prélèvements positifs et négatifs, un facteur parfois limitant pour avancer... Mais le résultat, quant à lui, est immédiat ! Ainsi, le chien ne coûte vraiment pas cher lorsqu'il est formé (caresses et croquettes) et le prélèvement de sueur est simple et non invasif (une compresse sous les aisselles pendant quelques minutes).

D’où la création de l’association Nosaïs qui justement mise sur de nouveaux tests pour la Covid via les chiens détecteurs grâce à un don ?

Nosaïs fait appel aux dons parce que pour le moment l'état ne nous aide absolument pas ! Nosaïs n'est pas encore structurée en association, les dons vont donc sur une ligne à part de l'école vétérinaire, et c'est très bien ainsi car la transparence est totale, ce que je souhaite. Outre la COVID, nous travaillons aussi sur les cancers du colon, de la vessie et la maladie de parkinson, toujours en dépistage olfactif canin.

Raconte-nous l’envers du décor : qui sont ces chiens détecteurs ? Leurs noms, races, parcours ? Combien sont-ils ? Quels chiens sont éligibles ? Combien dure la formation ?

Il y a Oslo, Maika, Joye, Nouna et pleins d'autres. Des chiens de pompiers et des chiens de détection d'explosifs... Aujourd'hui, ils sont 6 à être opérationnels et sont des chiens de pompiers (recherche de personnes) : Corse, Seine-et-Marne, Oise et Yvelines. Tous les chiens sont éligibles mais pour en former plus, il nous faut des prélèvements, du temps et donc des moyens. Un chien déja formé en détection olfactive recquiert 4 semaines de formation spécifique...s'il est bon.



Tu viens souvent sur les plateaux télé avec Nouna... pourquoi elle ?

Simplement parce que Nouna (photo ci-dessus) est ma petite chienne à moi !

Comment vois-tu l’évolution de la situation sanitaire dans les prochains mois ?

Je ne veux pas me mêler des discussions médicales que j´entends à droite à gauche mais je dis seulement que si la pandémie se prolonge alors pourquoi continuer de se passer d'un « outil » aussi performant et aussi peu coûteux que le chien !

Parle-nous de ton quotidien en qualité de Professeur dans la très réputée école vétérinaire de Maisons-Alfort ?

Mon quotidien est celui d'un enseignant-chercheur d'une école véto... Des cours, des TD, des TP, et puis la gestion de mon unité et du département que je dirige (il regroupe chiens, chats, chevaux et NACs). Un mélange d'enseignement, de clinique, d'administratif, de recherche de moyens, et maintenant Nosaïs, qui demande beaucoup beaucoup de temps avec notre action chiens de détection covid. Les journées sont très longues, mais pas assez pour pouvoir tout faire hélas !



Quels sont tes projets à venir ? Terminer le programme Nosaïs Covid 19 en France si possible, sinon ce sera hors frontières ! Puis continuer sur d'autres maladies... et organiser la Lekkarod 2021 (ndlr : du 13 au 21 mars 2021:http://www.lekkarod.com/fr/accueil/)

notre course de traîneaux à chiens. Le reste c'est un quotidien qui demande lui aussi beaucoup.


Un grand merci au Professeur Dominique Grandjean

Crédits photos : Professeur Dominique Grandjean, TF1, TV 2 Nyhetene, Franceinfo vidéo


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