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  • barbaradelaroche

L’interview post-confinée / Manon Lairet : « J’ai cru faire un burn-out pendant le confinement ! »

Journaliste, acteur, animateur(trice), écrivain, directeur(trice) marketing, sportif(ve), responsable communication, avocat(e), maquilleur(se)... retrouvez chaque jour des personnalités aux jobs et aux profils variés qui vous racontent comment ils reprennent leur vie professionnelle, à l’heure du déconfinement. Entre soulagement, espoirs, bilan et confidences... Retrouvez chaque jour un témoignage inédit. « L’après confinement, c’est comment ?

Aujourd’hui : Manon LAIRET, ex directrice de casting et d’agence de mannequins pour enfants
En formation pour devenir psychopraticienne

Présente-toi en quelques mots ?

J’ai été 20 ans dans la Pub, 15 ans directrice de casting et 8 ans directrice d’une agence de mannequins pour enfants (ndlr : Des filles et des garçons). Et depuis quelques mois, je suis en reconversion pour devenir Psycho praticienne.

Il s’agit d’une formation ?

Oui, il s’agit de la formation ACP, un organisme de formation aux métiers de l’accompagnement dans l'Approche Centrée sur la Personne, selon Carl Rogers (ndlr: un des principaux courants de la psychothérapie humaniste existentielle. Né en 1902, Carl Rogers est considéré précisément comme l’un des psychologues les plus influents du XXème siècle). Elle dure cinq ans et j’en suis à la troisième année. Donc d’ici deux ans, je serai habilitée et je pourrai avoir mes premiers « clients » !

Où étais-tu confinée ?

J’étais confinée chez moi à Paris dans un 53m2.

Tes journées avant le confinement ?

4 jours par mois, j’étais en formation sous forme de module théorique avec des réunions soit à distance soit en groupe

qui se passaient à Toulouse. Puis, je vois ma fille très souvent et j’allais très souvent au ciné dans la journée. Enfin, c’était aussi beaucoup

de grasses matinées, de repos après avoir travaillé comme une dingue pendant des années et des répétitions avec mon groupe de folk.



(En haut à gauche), l’album « Till the sun turns black » (2006) de Ray LaMontagne dont est extrait le titre « Empty ». Ci-contre, Frazey, Samantha et Trish de The be good Tanyas, groupe de folk formé en 1999 à Vancouver, au Canada.


Tu joues d’un instrument ?

Non je chante ! On fait des reprises 100% folk avec notre groupe. En ce moment, on reprend « Empty » de Ray LaMontagne et « waiting around to die » de The Be Good Tanyas.

Alors, a quoi a ressemblé ton confinement ?

J’avais du mal à chanter. Je n’avais pas envie car la situation ne s’y prêtait pas. Ce n’était pas gai. Et puis, pendant les trois premières semaines, je n’arrêtais pas d’être au téléphone. J’avais une avalanche de gens au téléphone et ça a fini par m’oppresser.

À ce point ? Tu parlais combien de temps par jour ?

Je passais 7h au téléphone, j’avais 13 groupes de whatsapp et j’étais devenue accro à mon portable ! Tout le monde s’appelait pour prendre des nouvelles. J’étais épuisée de parler autant et d’un autre côté la peur peut-être de me retrouver seule se cachait derrière toutes ces conversations que j’enchaînais... Comme pour combler un vide.

Alors que s’est-il passé au bout de trois semaines ?

Je me suis dit que ce n’était pas possible de continuer ainsi et que j’allais être la seule à faire un burn-out pendant le confinement (rires)!! J’avais l’impression que mon cerveau n’avait plus de temps pour moi. J’étais comme en apnée avec un besoin de liens aigu qui compensait le manque de liens physiques !



Quelle a été TA solution ?

J’ai pris un agenda et je me suis fait un petit planning pour éviter le « trop plein ». Un coup de fil le matin et un autre l’après-midi c’est tout. J’ai voulu reprendre le contrôle de ma vie et accepter les angoisses pour les regarder en face plutôt que de les nier. Et puis, pendant le confinement, je me suis mise à la médiation avec une super appli « Headspace ». Ça m’a fait vraiment du bien.

En mars, mois où le confinement a commencé, les Français ont regardé la télévision 4h29 par jour. Soit une augmentation historique de 44 minutes par rapport à l’année dernière*. Et toi?

Moi je regardais les infos une fois par jour pour éviter le côté anxiogène, c’est tout ! Et même si je suis une fan de séries qui sont synonymes pour moi de refuge, là bizarrement je n’avais pas envie d’en regarder plus que cela. Comme si la concentration n’était pas rendez-vous...

Avec le recul, qu’est-ce que ce confinement t’as appris ?

Ça m’a rappelé ce besoin absolu d’avoir un cadre pour éviter les stress et qu’il est aussi difficile de prendre soin de soi. Cela m’a montré les limites de la solitude. Enfin, l’humain m’a manqué et le sentiment même

de liberté également !

Alors cette liberté retrouvée depuis le déconfinement, comment l’as-tu concrétisée finalement ?

Je suis allée dîner chez des amis le premier jour en respectant les gestes barrières. C’était tellement sympa de se revoir en vrai ! On a beaucoup ri et on était heureux de se retrouver. À part cela, il n’y a pas beaucoup de changements. Je continue de sortir pour faire mes courses, de me balader et comme je ne bosse pas pour l’instant, j’évite les transports en attendant de voir comment la situation évolue.

Tu sembles un peu perplexe. Ton sentiment sur ton quartier déconfiné ?

Je trouve que la moitié des gens font attention et l’autre, non. Je suis assez énervée par les discours  virulents des « on me prive de liberté ». Ce discours égoïste me fatigue et me prive de toute mon énergie ! Pourtant, la vie reprend tout doucement. Mais selon moi, il n’y a pas vraiment d’« avant-après ». Si ce n’est qu’on est plus nombreux à se croiser et que l’on ressent une petite tension entre les masqués et non-masqués ! Mon état d’esprit c’est : je me protège, je protège les autres et j’accepte (parfois difficilement) l’inconfort de la situation.

Est-ce que tu as repris un rythme de journée « normal »?

Pas tout à fait encore. Ma prof de chant redonne des cours sur Zoom (ndlr : application gratuite qui permet d’être en visioconférence) et du coup je rebosse des nouveaux morceaux. Ça fait du bien d’autant qu’avec le groupe, nous avons prévu de nous voir mi-juin pour répéter, j’ai hâte !

Tes projets ?

Partir à la campagne et respirer. La nature m’a manqué et d’ailleurs, je pars la retrouver avec ce long week-end de l’ascension !


*source : France Bleu

Merci à Manon Lairet.

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