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« L’interview Pro-confinée » / Gladys Marivat, journaliste littéraire

  • barbaradelaroche
  • 13 avr. 2020
  • 3 min de lecture

Maquilleuse, animateur(trice), écrivain, experte en marketing, avocat, monteur... retrouvez chaque jour des personnalités aux jobs et aux profils variés qui vous racontent comment ils vivent leur confinement. Entre confidences, espoirs, astuces, rêves et résolutions... Retrouvez chaque jour un témoignage inédit. « L’avant-pendant confinement... c’est comment d’un point de vue professionnel ?

Aujourd’hui : Gladys Marivat

Ton CV Pro en quelques mots ?

Gladys Marivat : Je suis journaliste littéraire. J’écris des critiques de livres, je réalise des entretiens avec des écrivains, des reportages sur le milieu de l’édition en France et dans le monde, ainsi que des podcasts.

Parallèlement, j’ai travaillé depuis septembre dernier comme programmatrice de la Grande Scène de Livre Paris, qui devait se tenir cette année du 20 au 23 mars Porte de Versailles, et qui a été annulé début mars suite à la pandémie de coronavirus. Mon travail est intense, stimulant, réjouissant. Jamais dans la routine.


Une journée normale de boulot, avant le confinement, c’était comment ?

Lever 7h30 pour préparer ma fille pour l’école. Puis travail de 8h30 à 17h30. Chaque journée différente – entre lectures, écriture d’article, dérushage et traductions d’entretiens, reportages, réunions de rédaction, interviews d’écrivains et rendez-vous avec des éditeurs et des attachés de presse. Je peux me déplacer beaucoup, dans deux ou trois lieux différents par jour, ou alors, pas du tout, quand je dois lire un roman de 500 pages pour une critique.


Depuis le confinement, raconte-nous ton quotidien ?

Le milieu littéraire, des librairies aux maisons d’édition en passant par les médias spécialisés, est très affecté par la crise du coronavirus. Pour l’heure, je n’écris plus que pour un seul magazine qui continue de fonctionner normalement, bien qu’avec une pagination réduite. Donc, je travaille nettement moins qu’avant, sur une demi-journée environ. Cependant, j’ai de quoi m’occuper avec ma fille. Mon conjoint travaille aussi à la maison, donc nous partageons équitablement sa garde et l’école à la maison par demi-journées. On s’autorise une sortie par jour dans notre quartier, car nous sommes en appartement, et deux balades le week-end.


Comment ressens-tu et vis-tu ce changement ?

Comme une prison ! Sérieusement, vivre à Paris, c’est faire le choix d’une vie tournée vers l’extérieur et non vers le foyer. Sans les cafés, les restaurants, les bibliothèques, la piscine, les parcs, les expos, les apéros avec les amis, la vie est bien triste.


Qu’est-ce que tu fais aujourd’hui que tu ne faisais pas avant ?

Le ménage à fond, lire pour le plaisir, découvrir de nouveaux coins de mon quartier, et surtout passer beaucoup de temps à jouer avec ma fille de trois ans et demi. A écouter ses histoires, à danser avec elle, à dessiner et jouer de la musique, à rentrer dans ses aventures et à parler du bébé que j’attends. Normalement, le temps avec les enfants, c’est bain-repas-histoire les soirs en semaine, et mille activités et sorties en famille ou avec les copains le week-end. Là, on n’est plus dans l’agitation habituelle, et on prend le temps de se découvrir vraiment.

Quand tu reprendras ta vie « d’avant », tu reprendras tout de la même manière ou presque ?

Difficile à dire. Je ne suis pas sûre que ça sera à moi de décider. Comme bien d’autres, mon secteur ne va pas sortir indemne de la crise, et il y aura peut-être des coupes budgétaires et des fins de collaboration. En tout cas, je pense beaucoup à changer de vie, pour une vie hors de Paris plus adaptée à ce type de crise, qui selon certains, se reproduira. Il faudrait aller vers une manière d’habiter, de consommer, de produire et de travailler plus saine, plus durable, plus solidaire, plus locale.

Une astuce, un mot, une réflexion... que tu aimerais nous faire partager ?

Tout nous encourage à avoir massivement recours aux réseaux sociaux pour communiquer avec amis, proches et collègues, faire des apéro-« House Party » et échanger articles, vidéos et photos. Mais je trouve que rien ne vaut une conversation téléphonique, surtout qu’en ce moment, on a le temps. C’est la meilleure manière de prendre vraiment des nouvelles des autres, de savoir comment ils se sentent, au-delà de ce qu’ils veulent bien montrer sur What’s App ou Instagram.

Merci à Gladys Marivat





 
 
 

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